Kendall Tang de RT Knits : « Le port du masque une condition Sine Qua Non »

RT Knits produit depuis plus de 40 ans, des vêtements pour les plus grandes enseignes internationales. Alors que le pays est entré en lockdown, Kendall Tang et son équipe ont choisi de se lancer dans une innovation positive : fabriquer des masques qui aident à réduire la propagation de Covid-19. Ces masques sont désormais accessibles au grand public via la plateforme digitale www.facemask.mu.

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Le lockdown n’était pas sur le radar de n’importe quel entrepreneur. Comment vous êtes-vous réorganisés depuis?

Comme toutes les entreprises locales, nous avons subi l’arrêt brutal de nos activités habituelles, soit la fabrication de vêtements de prêt-à-porter pour les enseignes internationales.

Au début du confinement nous avions deux options : soit entrer en chômage technique et attendre que les choses s’améliorent ou de réagir en trouvant un moyen d’aider le pays. Au même moment, la MEXA a pris l’initiative de contacter les opérateurs du textile pour produire localement des masques de protection. C’est tout naturellement que nous avons accepté de collaborer afin de lutter contre la propagation du viris de COVID-19.
Vu l’urgence de la situation, beaucoup de nos employés se sont eux-mêmes proposés à nous aider dans cette démarche. Nous tenons à les remercier car sans eux, nous n’aurions pas pu assurer la fabrication des masques.

Y a-t-il des enseignements de cette crise sanitaire, d’un point de vue économique et social ?

Avec le confinement en vigueur dans plusieurs pays, il y aura certes un impact économique avec des baisses de chiffre d’affaires, ayant pour conséquence une perte du pouvoir d’achat. Comme cette crise sanitaire est inédite, il est difficile de prévoir la suite et aussi de prédire tous les impacts.
De notre côté, nous sommes conscients que nous subirons les effets de cette pandémie. Toutefois, grâce à notre stratégie établie bien avant l’éclatement du COVID-19, notre situation financière n’est heureusement pas dans le rouge. Nous avons toujours été prudents dans nos décisions et cela nous a permis d’avoir une réserve de fonds qui nous aide à faire face aux imprévus comme c’est le cas actuellement. Une de notre satisfaction sera de pouvoir assurer le salaire complet de nos 2000 employés pendant et après le confinement.

Quels sont les autres enseignements que vous tirez de cette crise sanitaire ?

En premier lieu, malgré la situation chaotique, on constate qu’il y a un esprit d’initiative et d’entraide parmi nous pour trouver des solutions créatives face aux problèmes auxquels nous faisons tous face. L’initiative de la MEXA pour fabriquer les masques localement, le travail collaboratif entre compagnies, ainsi que la volonté de nos employés de contribuer dans ce projet en sont la preuve. Tous ont compris qu’ils peuvent jouer un rôle primordial à tous les niveaux pour combattre ce virus.

Toute crise apporte des opportunités. Quelles sont-elles ?

Bien avant le confinement, nous voyions le virus venir et à ce moment, nous avions réfléchi sur un prototype de masque de protection destiné à nos employés. Mais avec le manque de masques sur le marché, nous avons décidé de collaborer avec la MEXA pour les fournir localement. Après avoir fait beaucoup de recherches, nous avons mis au point un produit qui, nous pensons, permet de réduire les risques de propagation du virus. Ayant ainsi défini le produit, nous avons aussi réfléchi sur l’accessibilité de ce produit à tous, d’où est venue l’idée de lancer facemask.mu, une plateforme en ligne pour se procurer les masques. La commercialisation de ces masques nous permet aussi de financer des dons aux frontliners et ONG. Sans les ventes, nous n’aurions pas pu faire autant de dons.

Pouvez-vous assurer la production pour toute la population ?

Avec nos autres confrères du secteur, nous avons suffisamment de capacité pour fournir le marché local. Actuellement nous travaillons 24/24h et fournissons plusieurs professionnels de divers secteurs économiques tels que les banques, supermarchés, les services portuaires entre autres.

Visez-vous d’autres marchés ?

Notre objectif pour l’instant est de fournir le marché local. Quand cela sera fait, nous pourrons nous tourner vers les marchés régionaux.

Comment voyez-vous l’avenir, c’est-à-dire, l’après-confinement ?

Bien qu’il soit difficile de prévoir l’avenir car cette situation est une première pour nous tous, nous pensons toutefois qu’il y aura une demande croissante pour les masques avec la reprise des activités économiques. Le port du masque sera la condition sine qua non pour pouvoir se rendre sur son lieu de travail. Étant fabricant de masques et assurant aussi leur accessibilité à tous, nous sommes ravis de pouvoir contribuer à la relance économique en sécurité.

 

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