KICK-BOXING : Bauluck, la confirmation, Simiss, la révélation

Au Novotel Szeged, ils ont partagé la même chambre. Sur le ring du City Hall de Szeged en Hongrie, ils ont partagé la même euphorie. L’espace d’un quart d’heure hier après-midi, Burtland Simiss et Fabrice Bauluck ont décroché tour à tour la palme lors de la 19e édition de la Coupe du Monde de kick-boxing. Le bonheur aurait pu être parfait, mais Facson Perrine s’est incliné à la majorité des juges.
La moisson aura été intéressante pour la délégation mauricienne, avec deux médailles d’or, une d’argent et deux de bronze, ces deux dernières étant acquises par Fanfan Nagamah et Ketty Rousseau. « Je suis un homme comblé et je suis aux anges. Après une préparation adéquate, on ne peut que ressentir une énorme satisfaction devant des résultats aussi positifs, surtout face à des adversaires de calibre », se réjouissait Jérémie Rousseau, président de la fédération mauricienne de kick-boxing et disciplines assimilées (FMKBDA), ce matin.
Pouvait-il en être autrement quand on voit un Fabrice Bauluck retenir un titre acquis l’année dernière face au même adversaire, un Burtland Simiss, qui, du haut de ses 21 ans, faire d’un coup d’essai un coup de maître dans cette compétition, ou encore Facson Perrine, James Agathe et Ketty Rousseau tenir la dragée haute face à leurs adversaires avant de laisser échapper la victoire au cours des ultimes secondes. Le voyage éprouvant vers la Hongrie, via Francfort, lundi dernier aura-t-il été néfaste au niveau de la récupération ?
Quoi qu’il en soit, Fabrice Bauluck continue de séduire. Double champion du monde juniors, vice-champion du monde seniors en exercice, triple champion d’Afrique, il ajoute une nouvelle ligne à un palmarès déjà éloquent. Pourtant, la partie ne s’annonçait guère aisée face au Russe Armen Aritnynov en demi-finales samedi dernier. Un adversaire qui avait atomisé un Biélorusse lors de l’étape précédente. Toutefois, Bauluck a su repousser avec brio le challenge de son adversaire.
« J’ai su gérer la pression et la stratégie mise en place a fonctionné à merveille. Tout s’est déroulé comme prévu et j’ai gagné à l’unanimité des juges », nous a-t-il déclaré ce matin. La finale avait donc valeur de revanche ou de confirmation. Tout comme l’année dernière, le Biélorusse Skiba Siarhei ne pourra déjouer les plans du Mauricien. « Par rapport à la boxe de mon adversaire, le combat a été haché et brouillon. De mon côté, j’ai engrangé le maximum de points. »
Reste que ce nouveau sacre constitue une étape pour Fabrice Bauluck. « Un premier obstacle a été franchi et cela a décuplé ma confiance. L’étape la plus importante demeure néanmoins les championnats du monde et je dois continuer à m’investir en vue de cette échéance. » En attendant, il dédie cette consécration aux membres de sa famille, aux dirigeants de la FMKBDA et à son employeur, Philippe Hao Thyn Voon, qui lui a accordé un mois de congé dans la dernière ligne droite de sa préparation.
Premier rêve accompli
Au bout du compte, Fabrice Bauluck a vengé de brillante façon son coéquipier Fanfan Nagamah. En demi-finales, ce dernier n’avait pas fait long feu en concédant un K.O. après une trentaine de secondes de combat suite à un crochet au menton. La confirmation donc pour Bauluck et une révélation signée Burtland Simiss. Chanceux lors du tirage au sort en se retrouvant en finale directe, il a été exact au rendez-vous pour sa première expérience à ce niveau. Qui plus est, le Moldave Vladislav Scorovarov a été surclassé au cours de ce duel en concédant pas moins de 50 points au coup de gong final.
« J’étais motivé à fond et j’avais abordé cette compétition avec cette folle envie de gagner », avouait Simiss. Fort de ce succès, il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. « Un premier rêve a été accompli. Il reste maintenant à réaliser le rêve des championnats du monde. J’ai aujourd’hui une pensée spéciale à tous ceux qui m’ont soutenu et qui ont cru en moi », ajoute-t-il.
La prestation de ces deux tireurs a séduit l’entraîneur national, Judex Jeannot, à tel point qu’il a carrément haussé les enchères. « Je demeure convaincu que Fabrice et Burtland seront les favoris lors des championnats du monde qui demeurent la priorité des priorités. À mon avis, Fabrice demeure un tireur d’exception qui sait gagner et qui ne laisse pas passer sa chance. C’est vraiment un plaisir de le coacher. Quant à Burtland, il a fait montre d’une boxe propre et naturelle. Il faudra revoir son programme d’entraînement en mettant un accent particulier sur le physique et la puissance. » Qui plus est, son autre source de satisfaction demeure les deux victoires acquises par Bauluck et Perrine face aux Russes, considérés comme les maîtres de cette discipline.
Le sentiment d’inachevé demeure cette finale perdue de justesse par Facson Perrine. En tête à l’amorce de la dernière reprise de son combat face au Russe Afonin Ilya, il concédera deux low-kicks au cours des dernières secondes. Ce qui lui sera fatal au final. La veille, il avait été à la hauteur de l’événement en prenant la mesure d’un autre Russe, à savoir Oleg Guagarev.
« Lors de la finale, il était quelque peu perdu sur le ring sur la fin. Avec un peu plus d’opportunisme et d’application, il aurait fait la différence », reconnaissait Judex Jeannot. Médaillé d’or lors de la dernière édition, Perrine se contente cette fois de l’argent. Toutefois, il aura l’occasion de confirmer l’étendue de son talent en briguant la ceinture intercontinentale au Gabon le mois prochain.
Quant à Ketty Rousseau, elle a écrit l’histoire en devenant la première tireuse mauricienne à se retrouver sur le podium dans cette compétition. Face à la Slovaque Vladimira Smelkova, la finale lui semblait promise tant elle avait une emprise sur le combat. Cependant, elle concédait un premier avertissement au dernier round, puis un autre dans la foulée. Ce qui lui vaudra des points négatifs et permettait à son adversaire de renverser la situation. « C’est dommage pour Ketty. D’autant qu’elle avait abordé ce duel complètement libérée et qu’elle menait largement aux points », faisait ressortir l’entraîneur national.
Des regrets également pour James Agathe, qui s’était incliné de peu en quarts de finale, vendredi dernier, face au Serbe Nicolas Stosic, qui a finalement décroché la médaille d’or.

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