KREOL MORISIEN AU PRIMAIRE DEPUIS MERCREDI:Une (r)entrée historique!

L’histoire retiendra que le mercredi 11 janvier 2012, jour de la rentrée du premier trimestre, le kreol morisien (de même que le bhojpuri) a été officiellement introduit dans les écoles primaires du pays. C’est à l’école gouvernementale du Morne, région symbolique, que Vasant Bunwaree, ministre de l’Éducation a choisi de marquer cet évènement. Après des années de combat pour la reconnaissance officielle: même par le biais de l’école, les militants de la langue maternelle de 99% des Mauriciens, ne peuvent que jubiler. Mais force est de constater que cet enthousiasme est plutôt silencieux…
C’est chose faite! Le kreol morisien est depuis mercredi dernier une matière à part entière à l’école. Il a désormais sa place au tableau et quelque 80 enseignants pour l’enseigner à environ 4 000 petits Mauriciens. Après des années de lutte pour la reconnaissance officielle de la langue kreol, les militants qui ont défendu ce dossier sans relâche ne peuvent que s’en réjouir. « La rentrée 2012 a été une rentrée historique », confie posément Jimmy Harmon, membre de l’Akademi Kreol Morisien (AKM) et responsable du département de la pédagogie appliquée de l’Institut Cardinal Jean-Margeot. Le Dr. Arnaud Carpooran, linguiste, maître de conférences à l’Université de Maurice et ayant eu un rôle clé au sein de cette académie, puisqu’il a dirigé le groupe qui a rédigé l’ortographe du kreol morisien, adopte le même ton pour exprimer son « sentiment de grande satisfaction ». Et même si c’est d’emblée qu’il se dit « hyper content » que le kreol ait enfin sa place à l’école et que cette langue a, mercredi dernier, fait « une entrée historique, sociologique, politique… à la fois », le Dr. Arnaud Carpooran reste aussi posé. Si nos interlouteurs se sont exprimés après avoir été sollicités par Week-End, force est de constater que ceux, de milieu divers, qui à leur façon se sont battus et se sont fait entendre pour réclamer l’utilisation officielle du kreol en milieu scolaire tardent à manifester leur enthousiasme. L’exclusion de certains participants, maillons essentiels, qui ont contribué à la concrétisation du projet, au lancement officiel de l’implémentation de la langue kreol morosien à l’école gouvernementale du Morne, n’a pas été au goût de tous. Mais les concernés ont préféré ne pas commenter leur absence forcée. Ce qui importe, disent-ils, c’est que la langue, ait enfin sa place dans le cursus du primaire. A ce stade, toute polémique est jugée inutile. Jimmy Harmon avance quand même: « Choisir l’école du Morne comme lieu de lancement du kreol morisien était certes symbolique. Mais il y avait l’absence du symbole lui-même, c’est-à-dire les membres de l’AKM qui de par leur composition reflète les différentes tendances autour du kreol morisien. » 

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