KYOKUSHINKAI: Prendre du plaisir en se donnant à 200%

Trois Mauriciens, à savoir Moobeen Jeewa, Bilaal Ghanty et Ismael Patel défendront le quadricolore mauricien au Championnat du Monde de Kyokushinkai qui se tiendra du 22 au 23 octobre prochain au Tokyo Metropolitan Gymnasium au Japon. Ces trois adeptes de ce style de karaté tenteront de donner le maximum d’eux-mêmes face à la crème mondial de cet art martial ou 129 combattants venant de 68 pays participeront.
« J’ai confiance en eux. Ils ont tous les trois des qualités exceptionnelles en tant que combattants et je suis sûr et certain qu’ils donneront la pleine mesure de leurs capacités pour faire honneur au Kyokushinkai et au peuple de Maurice », indique le président du Kyokushinkai Martial Arts Federation (KMAF), Aslum Jeewa, qui agira comme chef de délégation et aussi en tant qu’arbitre lors de ces Championnats du Monde. Les trois athlètes s’entraînent d’arrache-pied au Centre Idriss Goomanee à Plaine Verte. Moobeen Jeewa, 29 ans, qui a déjà pris part à quatre Championnats du Monde, a conscience que le niveau est très élevé et qu’il faudra vraiment tout donner et cela dès le premier combat. « Il faudra être ‘fit’ à 200%. Physiquement, je me sens en pleine forme. J’ai envie de prendre du plaisir en donnant des coups tout en en recevant. L’important sera de faire de mon mieux », déclare celui  qui est  détenteur d’une ceinture noire 2e dan.
Pour son entrée dans la compétition, Moobeen Jeewa aura comme adversaire, l’Ukrainien Sergii Gness, combattant chevronné participant régulièrement aux Championnats d’Europe de la discipline. « Les pays de l’Europe de l’Est ont toujours eu de grands combattants. J’ai vu quelques-uns des combats de Sergii Gnes sur internet et je dois dire que c’est vraiment un adversaire très coriace. Dans les compétitions auxquelles il a participé, il a toujours été vaincu par le futur gagnant. Il sera définitivement difficile à battre cette année », évoque Moobeen Jeewa, qui défendra crânement ses chances. « J’ai confiance en mes qualités. Je ne vais pas au Japon pour faire de la figuration. Je ne veux pas éprouver de regrets et c’est pour cela que l’Ukrainien trouvera du répondant en face de lui. » Il est à noter que Moobeen Jeewa quitte le pays mercredi pour un stage de deux semaines à Nagoya (Japon) sur invitation du Shihan Kensaku Yamamoto, qui était présent à Maurice cette année, avant de rejoindre ses camarades le 20 octobre à Tokyo pour la grande compétition.
Pour rappel, Moobeen Jeewa a commencé à pratiquer le Kyokushinkai à l’âge de 14 ans et a notamment été champion de Maurice à deux reprises et vice-champion trois fois. Il a également remporté le Port-Louis Cup et participé au 50 Men Kumité. Des trois combattants, Bilaal Ghanty est celui qui a hérité du plus mauvais tirage, lui qui sera opposé au vice-champion du monde, le Japonais Tsutomu Murayama. Le Mauricien, qui espère aller le plus loin possible dans ce tournoi, en sera à sa deuxième participation dans ce tournoi de prestige. « Lors des derniers Championnats du monde, j’étais parvenu à mon premier match, à prendre la mesure du vice-champion d’Europe, qui venait d’Azerbaïdjan avant de me faire battre par un Japonais lors du deuxième tour par décision des juges-arbitres », soutient-il. « Ce sera certainement une autre paire de manches face à Murayama car c’est quelqu’un de très solide physiquement et aussi très technique. Il faudra rester vigilant. »
L’outsider possède également ses chances
Ceinture noire 1e Dan, et pratiquant cet art depuis 11 ans déjà, le combattant de 24 ans compte jouer sur sa grande taille et son jeu de jambes pour essayer de destabiliser son adversaire. « Je suis quelqu’un qui bouge beaucoup sur le tatami et je compte rester sur cette mobilité pour contrer les assauts de mon adversaire. Mes points forts sont la rapidité et la vitesse d’exécution. Les combattants japonais ne sont pas non plus  de très grande taille et de ce fait, je profiterai de ma grande taille (1m88) et de mon allonge pour tenter de faire la différence même si le combat s’annonce très difficile », a -t-il soutenu. Bilaal Ghanty espère ainsi créer un grand exploit en terre nippone. « Ce sera définitivement l’un des chouchous du public car il évoluera à domicile. C’est à moi de faire abstraction du brouhaha autour pour ensuite imposer mon style. En tant qu’outsider, je défendrai crânement mes chances », déclare Ghanty. Le plus jeune d’entre eux, Ismaail Patel (22 ans, ceinture noire, 1e dan), qui en sera à son baptême de feu dans ce tournoi, en découdra avec l’Australien Sam Gilbert, triple champion national et vainqueur du All Kanto Tournament au Japon.
Le jeune combattant avoue qu’il est très motivé et qu’il a hâte de se mettre aux fourneaux. « Je veux montrer de quoi je suis capable. Je vais tout donner car je suis quelqu’un qui ne baisse jamais les bras. Je suis également très solide sur mes jambes, refusant de capituler devant mon adversaire. Sam Gilbert est un combattant très technique, fort dans les déplacements et très rapide. Je compte lui mener la vie dure dans ce combat », avoue avec plein de détermination Ismaail Patel. Sam Gilbert vit au Japon depuis un certain moment déjà et s’entraîne au Dojo Tsukamoto à Tokyo. Rappelons que celui qui sera sacré à la fin de ce tournoi, devra remporter sept combats incluant la finale. Les Japonais et les Russes sont réputés pour être de grands spécialistes de cette discipline. Pour rappel, le système de combat du kyokushin est basé sur les styles plus traditionnels de karaté, notamment le shotokan et le goju-ryu. Il se démarque par une recherche d’efficacité au combat utilisant des coups directs et lourds. La devise du kyokushin est «Un coup, une victoire». Les combats sont très souvent menés  à distance très serrée, les coups principaux sont portés à répétition en direction des jambes de l’adversaire et visent à détruire sa capacité de tenir le combat ou tout simplement de le faire tomber.
Par ailleurs, la sévérité des combats fait des pratiquants de ce style, des karatékas très endurcis, pouvant assumer une grande charge physique dans tous les sens du terme. À l’issue de ces Championnats du monde, une assemblée générale de la World Kyokushinkai Organisation (WKO) se déroulera le 24 octobre. Elle sera suivie d’un séminaire international prévu du 25 au 27 octobre.

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