L’AFFAIRE BAI : MSM, PMSD et PTr partagent la responsabilité du drame des victimes, selon Bérenger

Commentant le sort peu enviable des victimes jusqu’ici impayées de l’affaire BAI, Paul Bérenger, leader du MMM, dénonce la posture « indécente » de ceux qui veulent se soustraire de toute responsabilité dans ce drame humain. « L’Histoire retiendra que le MSM, le PMSD et le PTr se partagent conjointement la responsabilité  du drame que vivent ces victimes », estime-t-il. Il condamne, par ailleurs, le « langage ordurier et infect » du secrétaire général du PMSD, Mamade Kodabacus, à l’adresse du Chef commissaire de Rodrigues, Serge Clair, et du gouvernement régional OPR. Tout en jugeant «triste et regrettable » que le nom de sir Gaëtan Duval ait été associé à la polémique autour du changement de nom de l’aéroport de Plaine Corail, il rappelle certaines pratiques, à l’époque, associées au PMSD quand ce parti occupait le terrain à Curepipe ou à Rodrigues.
Paul Bérenger trouve que la population en général condamne le renvoi des travaux parlementaires au 8 juin, date de la présentation du discours du Budget. Au départ, note-t-il, les consultations prébudgétaires du Premier ministre et ministre des Finances, Pravind Jugnauth, avaient été mises en avant pour justifier ce renvoi des travaux de l’Assemblée nationale. Depuis, constate-t-il, ce renvoi est dorénavant expliqué par le départ annoncé du chef du gouvernement pour une visite officielle en Inde et « dans l’intervalle, déclare le leader du MMM, l’économie continue d’opérer cahin-caha”.
Il se dit convaincu que le nouveau budget qui sera présenté sera un « de courte vue » capable d’hypothéquer l’avenir. Paul Bérenger prévoit les mêmes effets d’annonce comme la dernière fois à propos de la lutte contre la pauvreté. Mais, pour le chef de file des mauves, c’est dans deux à trois ans que la crise économique frappera le pays. Aussi, pour lui, si les choses se maintiennent, le prochain gouvernement héritera d’une situation économique difficile. « Plus les choses vont se poursuivre, plus ce sera difficile de redresser le pays », estime-t-il.
Il prévoit que le gouvernement s’emploiera à faire miroiter toutes sortes de «promesses mirobolantes » à la population. Pour lui, loin d’être satisfaisante, la dernière estimation de croissance chiffrée à 3,8% reste en dessous du seuil psychologique des 4%. Cela dénote, selon lui, un tassement persistant de l’activité économique. Paul Bérenger trouve qu’en raison du niveau élevé du déficit budgétaire, l’Etat est contraint de suspendre les investissements dans les projets de développement. « Il y a aussi le niveau de la dette publique, mais pire encore, le déficit du compte courant», dit-il.
L’affaire BAI: «Que chacun assume ses responsabilités»
Enchaînant avec l’affaire BAI, avec en toile de fond le sort peu enviable des victimes jusqu’ici impayées du plan Super Cash Back Gold (SCBG) et du Bramer Asset Management (BAM), Paul Bérenger qualifie, d’emblée, «d’indécente la posture pa moi sa, li sa adoptée par les uns et les autres. L’Histoire retiendra que le gouvernement Lepep dirigé par le MSM incluant Roshi Bhadain, Xavier Duval et le PMSD ainsi que le PTr sous Navin Ramgoolam, partagent équitablement la responsabilté. « Déjà en 2013, sous le précédent gouvernement PTr/PMSD, en réponse à ma PNQ, Duval, alors ministre des Finances de Navin Ramgoolam, s’était fait fort d’assurer que la BAI était un groupe solide qui disposait de réserves équivalant à Rs 6 milliards », rappelle le leader des mauves.
Il, appelle Navin Ramgoolam et son PTr à assumer leur part de responsabilités dans la crise BAI. « Nous savons comment le précédent gouvernement PTr/PMSD, dirigé par Navin Ramgoolam, est intervenu pour empêcher à la Financial Services Commission (FSC) de faire comme il se doit son travail et rappeler à l’ordre la BAI », dit-il. Paul Bérenger ne manque pas aussi de révéler comment le ministre des Finances d’alors, Vishnu Lutchmeenaraidoo, lui avait formellement informé en sa qualité de leader de l’opposition que « nous avons décidé (NDLR le gouvernement Lepep, dans son ensemble) de révoquer le permis d’opérer de la Bramer Bank ».
« Que chacun assume, désormais, ses responsabilités et ne s’avise pas à se défiler», déclare le leader du MMM.
Commentant la grève de la faim des victimes qui se poursuit, Paul Bérenger se dit « particulièrement touché » par la décision de la députée indépendante Danielle Selvon  de se joindre aux grévistes. Il souligne que cette dernière est «fille d’artisan de l’industrie sucrière » et que parmi les victimes impayées du SCBG, il existe nombre d’artisans et de laboureurs de l’industrie sucrière qui ont, notamment, investi leur lump sum dans les produits de la BAI.
« Le gouvernement doit honorer sa parole et venir avec des solutions d’urgence », estime Paul Bérenger. Il trouve qu’en sa double qualité de Premier ministre et de ministre des Finances, Pravind Jugnauth a « fui ses responsabilités ». Le gouvernement doit « venir en aide aux victimes sans créer d’autres victimes ». Il déclare, à ce propos, que son parti exercera la plus grande vigilance pour veiller à ce que, par exemple, les droits des quelque 135 000 souscripteurs de la National Insurance Company (NIC) de même que ceux de la SICOM soient intégralement sauvegardés. « Il faudra aussi que, comme le prévoit la loi, l’Etat rembourse à la Banque de Maurice (BoM) les Rs 3,5 milliards qui lui ont été avancées pour assurer la gestion de la crise BAI », fait-il temarquer.
En attendant, au-delà des affinités partisanes des uns et des autres, Paul Bérenger lance un appel à la solidarité envers les grévistes de la faim à la population en général. L’objectif est qu’une solution soit trouvée à la satisfaction de tous.
Paul Bérenger dénonce, d’autre part, ce qu’il considère être des « menaces directes » à l’existence même du Central Procurement Board (CPB) et de l’Independent Review Panel (IRP) : « Je lance une mise en garde à Pravind Jugnauth pour qu’il ne s’avise pas à se servir du budget et du vote du Finance Bill pour, au mieux, restreindre le champ d’intervention du CPB et de l’IRP et, au pire, abolir l’existence de ces deux comités chargés de passer au peigne fin les appels d’offres publics ».
Paul Bérenger explique qu’au moment où tout semble « pourri » dans le pays, le CPB et l’IRP demeurent des instances qui ne semblent pas encore avoir été « gangrénées» et « polluées ». Il justifie sa crainte pare la décision prise à la présentation du dernier budget d’amender la loi en vue de permettre au Central Electricity Board (CEB) de créer trois filiales capables d’allouer des contrats sans être soumises au contrôle du CPB et de l’IRP. Pour lui, le prétexte mis en avant par le gouvernement à l’effet que l’étape CPB, et celle éventuellement de l’IRP, seraiit time consuming ne tient pas la route.
Plaine Corail: «Réaction normale des  Rodriguais »
Au contraire, Paul Bérenger assure que dans nombre de cas d’appels d’offres, le CPB s’est déjà prononcé, mais que, selon lui, pour des raisons qui seraient inavouables, les ministères et autres corps parapublics concernés n’alloueraient pas le contrat aux soumissionnaires sélectionnés.
Le leader du MMM considère, par ailleurs, regrettable la controverse qui a surgi autour du nom attribué en 2008 à l’aéroport de Plaine Corail à Rodrigues. Pour lui, tout est parti du changement intervenu cette année-là du temps où c’était le Mouvement Rodriguais (MR) qui dirigeait l’Assemblée régionale de Rodrigues et que gouvernement PTr/PMSD était au pouvoir à Port-Louis. « Maintenant que l’Assemblée régionale s’est prononcée,  le gouvernement central doit assumer ses responsabilités », déclare Paul Bérenger.
Le leader des mauves dénonce vivement, dans la foulée, « le langage ordurier et infect » du secrétaire général du PMSD, Mamade Kodabacus contre Serge Clair et le gouvernement régional OPR lors du congrès des bleus, dimanche dernier. Paul Bérenger déclare avoir été mis au courant de l’indignation provoquée à Rodrigues par ces propos. Une réaction tout à fait « normale de la part du peuple rodriguais », estime-t-il.
S’il considère « triste et regrettable » que le nom de sir Gaëtan Duval soit associé à cette polémique, Paul Bérenger rappelle certaines pratiques associées à l’époque au PMSD du temps où ce parti occupait le terrain dans certaines régions spécifiques comme à Curepipe et à Rodrigues. « Le MMM, puis Serge Clair et l’OPR à Rodrigues sont venus et y ont mis bon ordre », dit-il.
En conclusion, la présence, selon lui, « en catimini » du ministre des Affaires étrangères, Vishnu Lutchmeenaraidoo, au Sommet de la Nouvelle Route de la Soie à Pékin, en Chine fait l’objet de commentaires du leader du MMM. Paul Bérenger explique que la tenue de ce sommet a « malheureusement débouché sur un très sérieux clash entre l’Inde et la Chine ». L’Inde, dit-il, qui avait littéralement boycotté ce sommet l’a qualifié « d’entreprise néocoloniale ». Paul Bérenger assure, dans ce contexte, que l’Inde qui n’était donc pas représentée à ce Sommet de la Nouvelle Route du Soie « n’a pas dû apprécier que Maurice s’y fasse représenter au niveau de son ministre des Affaires étrangères ».
« Aux Affaires étrangères, il faut que l’on cesse de prendre des décisions en catimini », estime le leader du MMM. Plus particulièrement en matière de nos relations avec nos pays de peuplement, dont l’Inde et la Chine, il importe, selon Paul Bérenger, de trouver l’équilibre qui convient. Il rappelle, dans ce contexte, que son parti reste ouvert à l’idée d’un comité parlementaire interparti sur les affaires étrangères.        

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -