A L’ASSEMBLÉE DES DÉLÉGUÉS DU MMM, HIER APRÈS-MIDI : Le Remake 2000 reconfirmé par les militants de base

L’assemblée spéciale des délégués du MMM convoquée, hier après-midi, à Belle-Rose a, très largement, reconfirmé le Remake 2000 dès un premier vote à main levée. Vu que les militants de base présents s’étaient déjà, alors, massivement prononcés en faveur du maintient du Remake 2000, l’Assemblée n’a pas jugé nécessaire de procéder à un deuxième vote de confirmation à bulletins secrets. Ainsi, l’on s’attend, désormais, à ce que le Remake mette en branle la machinerie en vue de la préparation de son rassemblement de la Fête du Travail le 1er mai.
Dans son intervention lors de ce rassemblement avant que les militants ne passent au vote, Paul Bérenger, leader de l’opposition et du MMM, a rappelé que la raison pour laquelle l’assemblée des délégués du MMM avait, à l’origine, voté en faveur de la constitution du Remake 2000 le 14 avril 2012 s’expliquait par le fait que le pays allait à la dérive. Selon lui, il fallait, alors,“dans un élan patriotique”, tendre la main à sir Anerood Jugnauth en vue de “nettoyer le pays”.Le leader du MMM a poursuivi en expliquant que le but recherché était de mettre en minorité à l’assemblée nationale le gouvernement de Navin Ramgoolam “dans le strict respect des lois et de la Constitution. C’était mon idée et je me suis fait un devoir d’aller voir SAJ qui était encore au Réduit à cette fin”.
Paul Bérenger a reconnu que, “par la faute des transfuges et du PMSD”,le but recherché n’a pas abouti. Il a enchaîné en expliquant que la nouvelle Assemblée spéciale des délégués qui se réunissait, hier, visait à décider si, dans la nouvelle situation qui s’est développée avec, d’une part, l’échec de la mise en minorité du gouvernement Ramgoolam et, d’autre part, l’imminence de nouvelles élections générales, il fallait, oui ou non, reconfirmer le Remake 2000. Tout en réaffirmant  qu’il existe deux courants de pensée au sein du MMM à cet effet, le chef de file des mauves devait soutenir que c’est par “honnêteté” et en faisant preuve de “courage”qu’il a révélé cela.
“Pas amoureux du MSM mais…”
Il a expliqué qu’en leur for intérieur, des militants de son parti souhaitaient que le MMM affronte seul les prochaines législatives mais que, compte tenu du “tort” causé au pays depuis 2005 par le Premier ministre, Navin Ramgoolam, ils estimaient préférable que leur parti se “sacrifie”au nom de l’intérêt national. D’autres, a-t-il encore argué, étaient, tout autant, séduits par l’idée que le MMM aille seul aux prochaines élections mais redoutaient qu’au cas où le Remake 2000 était dissous, le MSM n’aille voir, de nouveau, du côté du PTr en rappelant l’épisode 2010.
Evoquant le cas des militants qui estiment trop généreux le partage équitable des investitures à parité 30/30 entre le MMM et le MSM, le leader des mauves qui dit “bien connaître”sir Anerood Jugnauth devait soutenir que sans une telle répartition de même que le partage du“priministership”entre SAJ et lui selon la formule 3 ans / 2 ans,  le Remake 2000 n’aurait jamais pu être constitué. Tout en assurant ne pas être “amoureux du MSM ou du Remake 2000”, Paul Bérenger a argué que, ce qui comptait, avant tout, c’était le pays.
Le leader du MMM qui a, de nouveau, rappelé que les discussions avec le MSM dans la perspective des prochaines élections générales ont abouti “avec succès”, s’est attardé sur la liste des candidats qui, devait-il répéter, ne sera finalisée qu’à la veille du scrutin. Il a évoqué, à cet effet, son expérience en la matière qui remonte aussi loin que 1976 et a reconnu qu’il y aura inévitablement, des “tiraillements”. Alors que, a-t-il dit, les discussions ont “abouti”avec le MSM, Paul Bérenger devait évoquer de“grandes manoeuvres”dans l’air.
Pour lui, en effet, ni l’imminence annoncée de la publication du Livre Blanc sur la réforme électorale ni les poursuites engagées contre le leader du MSM, Pravind Jugnauth, dans l’affaire MedPoint ne sont “des coïncidences”. Il devait dire qu’il ne “blâmait”pas le Premier ministre pour cela car, a-t-il trouvé, “it’s part of the game”. Toujours est-il que Paul Bérenger perçoit un “mari forcing”en vue de“vir Remake ambalao”.Dans le cas particulier des poursuites engagées contre Pravind Jugnauth, le leader du MMM qui a dit se fier à son expérience est d’avis que le leader du MSM va finir par “passer pour une victime”.
Rappelant, en conclusion de son intervention avant la délibération des militants, que c’est lui qui avait recommandé au Comité central de son parti, samedi de la semaine dernière, la reconfirmation du Remake 2000, Paul Bérenger s’est dit partant pour que le MMM affronte seul les prochaines législatives en alignant 60 candidats et lui-même comme candidat au poste de Premier ministre pour un mandat intégral de cinq ans si tel est le voeu de l’Assemblée des délégués. Il a reconnu, de même, que la maintient du Remake 2000 comme cela a été, finalement, le cas, hier, provoquera inévitablement des“étincelles”au niveau de certaines circonscriptions.
Dès les premières interventions des délégués présents avant que le choix final ne soit fait, tout indiquait que les militants pro-Remake 2000 étaient largement majoritaires. Un premier vote à main levée allait, en effet, confirmer cela. Si bien que l’assemblée a, dans sa grande majorité, estimé qu’il n’était nul besoin d’un vote de confirmation par bulletins secrets. Le Remake 2000 était, ainsi, reconfirmé par un vote massif des militants de base du MMM.

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