LA CAMBUSE : Protestations contre l’ouverture de la nouvelle route d’accès

« Les Mauriciens sont sur le point de perdre 1,5 arpent de plage publique à La Cambuse », relève Yan Hookoomsing d’Aret Kokin Nu Laplaz (AKNL). Dès lors, les contestataires au projet hôtelier Le Chaland Hotel du groupe Currimjee Jeewanjee, à La Cambuse, réunis au sein de cette coalition, organisent une manifestation mercredi, le jour de l’ouverture officielle de la nouvelle route d’accès à la plage publique de La Cambuse. Ils ont également manifesté hier, dimanche.
« Le Promoteur du Chaland Hotel Ltd inaugurera une nouvelle route d’accès à la plage ce mercredi 20 août. Cette route déplacera l’entrée de la plage publique car le promoteur veut que le public se rende à la plage de l’autre côté du nouveau poste de surveillance qu’il a construit pour les National Coast Guards (NCG). Les Mauriciens sont sur le point de perdre 1,5 arpent de plage publique à La Cambuse », explique au Mauricien Yan Hookoomsing. « La NCG a été déplacée car le promoteur veut prendre ses terrains et bâtiments à La Cambuse pour construire son hôtel. En conséquence, la NCG est contrainte d’occuper 1,5 arpent sur la plage publique, ainsi que toute l’entrée de la plage, qui correspond à 2 arpents. En “compensation”, 4 arpents de terrains vagues, situés à une bonne distance de la plage et de la mer, sont présentés comme une “extension” de la plage publique pour les Mauriciens », relève notre interlocuteur.
« La destruction de cette belle route scénique bordée de badamiers est le symbole même de cette atteinte à l’environnement que nous craignions », soutient pour sa part Sébastien Sauvage, un autre animateur de la coalition AKNL. D’où leur manifestation d’hier à La Cambuse et celle qu’il se propose de tenir mercredi.
Par ailleurs, Yan Hookoomsing déplore que l’ancien ministre de l’Environnement, Raj Dayal, « n’a pas respecté son engagement pris en juillet dernier », à l’effet qu’il allait veiller à ce que la plage publique de La Cambuse ne soit pas touchée. Arguant que le promoteur se devait de présenter un nouveau EIA Report, car de nouveaux éléments sont venus se greffer sur l’ancien dossier, Yan Hookoomsing rappelle que le ministre de l’Environnement, en vertu des articles 24 et 25 de l’Environnement Protection Act, a le pouvoir de révoquer une licence EIA. « Deux études de l’UNDP remises au ministère de la Pêche pour alarmer sur l’état de dégradation du parc marin de Blue Bay, et une autre étude prévenant du danger de troubler les dunes, n’ont pas été prises en considération », explique-t-il.
Yan Hookoomsing annonce que l’AKNL se rendra incessamment à l’ICAC pour demander une enquête officielle en profondeur sur « l’inaction du ministre Dayal », en dépit de toutes les informations qui lui ont été fournies. « Nous demanderons à l’ICAC d’enquêter également sur toutes les omissions et autorisations extraordinaires au bénéfice du promoteur depuis 2010 commises par une série d’instances gouvernementales. Par exemple, comment un hôtel a pu être autorisé dans une zone se trouvant complètement en dehors des Tourism Development Zones ? »

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