À LA CITY CLINIC : Un patient au bras écrasé opéré pour en retrouver l’usage

Après avoir pratiqué, il y a peu, une intervention sur une patiente atteinte de poliomyélite en vue de l’aider à retrouver sa mobilité, le Dr Indraduth Chunnoo a pratiqué cette semaine, avec la collaboration de la City Clinic, une autre « difficile intervention » de plus de cinq heures sur un patient dont le bras a été écrasé et rendu flasque il y a deux ans. Il est attendu que le trentenaire retrouve l’usage de son bras, de sa main et de ses doigts affectés en l’espace de trois mois. Le fixateur externe utilisé pour consolider l’os du bras sera alors enlevé, après quoi le patient fera un mois de physiothérapie, indique le Dr Chunnoo.
L’intervention concernait un homme de trente ans qui, il y a deux ans, a perdu l’usage de son avant-bras en brisant un pan de mur. « Le béton s’est affaissé sur cette partie de son corps. Il y a eu de longues lacérations. L’avant-bras a été écrasé, avec le radius (os long situé à la partie externe de l’avant-bras) en multiples fractures. Le bras est devenu courbé, flasque et difforme », explique le chirurgien orthopédique qui, durant sa carrière, a réalisé avec succès plusieurs interventions chirurgicales sur des cas de fracture sévère et des cas d’écrasement de jambe, épargnant aux patients une amputation. C’est grâce au Dr Patrick Chui Wan Cheong, le directeur de la City Clinic, que l’intervention sur le trentenaire a pu se réaliser, ajoute le Dr Chunnoo.
Deux ans durant, le patient à l’avant-bras écrasé « est resté avec une grosse difformité, avec une mal-union des parties de l’os fragmenté. Les mouvements du poignet, du coude et de la main étaient perturbés et la personne ne pouvait plus travailler avec », indique l’ancien chef de service en orthopédie à l’hôpital SSRN. Durant cette intervention, le chirurgien orthopédique a enlevé le plâtre et les vis, installés dans le bras du patient depuis deux ans. Le désavantage du plâtre et des vis, souligne Dr Chunnoo, est que « cette méthode comporte des risques d’infection ». Pour contourner ce risque, le médecin a d’abord pratiqué une ostéomie avec excision du cal (tissu de régénération osseuse qui soude les deux fragments d’un os fracturé) mal formé auparavant, avant de procéder au redressement de l’os et du poignet.
La technique utilisée par le Dr Chunnoo est celle du fixateur externe du Pr Gavriil Abramovich Ilizarov, développée en Russie dans les années 1950 et introduite à Maurice par notre interlocuteur lui-même en 1976. « J’ai été le premier médecin à avoir introduit le fixateur interne Ilizarov en dehors de la Russie et dans l’hémisphère sud ». Cette méthode a été introduite en Italie en 1981, au Canada en 1987 et à New York en 1992, affirme le Dr Chunnoo. Selon lui, les avantages présentés par le fixateur externe sont qu’il « n’y a pas nécessité de pose de plâtre. Le patient retrouve vite sa mobilité et les risques d’infection sont diminués ». De plus, « avec ce fixateur, on peut préserver les mouvements des articulations, préservant ainsi le tonus musculaire. Plus important même, un patient qui ne peut marcher peut le faire avec cet appareil car le poids de son pied peut être soutenu ». Dans d’autres cas, soutient-il encore, « on peut appliquer le fixateur externe sans opérer le patient. On utilise un amplificateur de brillance qui peut montrer par transparence la partie du corps affectée sur un moniteur vidéo. Alors, on insère les fines fiches métalliques à travers la peau pour les fixer aux cerceaux en métal ».

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