LA DURE RÉALITÉ MAURICIENNE: Environnement : où va-t-on ?

Serait-ce la farce de l’année? Si elle l’est, elle est vraiment bonne. On est sixième au classement mondial 2010 de l’EPI, L’Environment Performance Index. Cela est certes une fierté mais sommes-nous si concernés par notre environnement à Maurice et pensons-nous à l’écologie dans nos faits et gestes quotidiens à ce point ? Notre gouvernement prend-il véritablement en compte l’écologie de Maurice ? Je reste sceptique…
Le reportage de Thalassa sur l’état précaire de nos lagons à Maurice – reportage qui a défrayé la chronique pour bien des raisons – n’a pas été visionné par Yale et Columbia. Et pour dire, cela n’est qu’un des aspects des plus discutables de la mère Nature mauricienne. Elle se porte mal. Si nous voyons simplement nos rues, elles ne sont pas immaculées. Mégots de cigarette, tickets d’autobus, boîtes de conserve… nous avons toute une panoplie de déchets qui peuplent les caniveaux, en plus des rats qui les squattent. Pire encore : nous avons une police de l’environnement et une législation sur la pollution. Cette police, où est-elle ? Dans certains lieux qu’on appelle communément « bois » dans le jargon mauricien, nous constatons souvent des déchets – vieux frigos, décombres de murs écrasés, vieux fours – jetés impunément puisque l’endroit n’est pas habité. Il faut préciser : c’est une pratique courante et vous n’avez qu’à visiter ces lieux pour mieux vous en rendre compte.
Le massacre écologique ne fait que continuer avec la construction en masse des centres commerciaux immenses et du développement urbain incontrôlé à travers l’île. La planification urbaine est quasiment inexistante en considérant le fait que bien des zones vertes sont rasées pour accommoder de beaux bâtiments qui vont ravir… les touristes (qui dit shopping mall dit aussi prix forts : le petit Mauricien pourra-t-il vraiment y acheter quelque chose ? – cela n’est qu’une question). Des questions surviennent quant à cette expansion infrastructurelle : l’état se sent-il concerné par les répercussions environnementales de ce développement ? Outrepasse-t-il les rapports du MID ? Et pourquoi ne pas aménager des zones vertes ? Progrès économique certes, mais si l’île devient invivable, cela servira-t-il à quelque chose ? Nos décideurs vont vraiment user de leur matière grise.
Mais nous, aussi chers compatriotes, devront prendre part activement à la conservation. Nous avons pris pour acquis notre faune et notre flore et notre fâcheuse tendance à négliger nos pratiques insignifiantes mais tout aussi décisives doit être revue et corrigée. Promouvoir la conscience écologique ne fait pas partie de la réalité mauricienne. Alors que des campagnes massives sont menées sur la conscientisation par rapport à l’environnement, Maurice ne semble pas être turlupinée par la chose. Et pourtant, il faudrait qu’elle le soit car le compte à rebours vers la grande catastrophe écologique a été enclenché depuis très longtemps. Espérons que ce n’est pas prêcher dans le désert…

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