DE LA FRANCOPHONIE A LA « FRANCOSPHERE »

Venant d’horizons divers, nous sommes profondément attachés aux langues et cultures du monde, dont la langue française et les cultures qui lui sont associées. Cet attachement nous amène, aujourd’hui, à nous engager pour l’avenir de la Francophonie.«  Ma patrie, c’est la langue dans laquelle j’écris », disait Rivarol.
Ecrivains, artistes ou penseurs, nous exprimons ici notre volonté de voir la Francophonie défendre toujours davantage les valeurs humanistes de la diversité culturelle, de la libre création, de l’échange entre les individus et, à travers eux, entre les cultures.
Nous sommes convaincus que la Francophonie, pour être exemplaire vis-à-vis des nations et des peuples qui luttent pour préserver le droit à la diversité culturelle et linguistique et au respect des identités, doit rompre le cercle de la realpolitik et des rapports de force, qu’ils viennent du Nord comme du Sud.
Nous ne sommes pas des donneurs de leçons. Nous avons, en revanche, la conviction que c’est à l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) que se joue, pour une bonne part, le combat pour le respect de la pluralité des cultures. Cette lutte est au coeur de notre engagement, au coeur de cette « francosphère », espace rêvé d’échanges linguistiques et culturels respectueux de l’histoire et de l’exceptionnelle richesse créatrice du genre humain.
C’est avec cette idée que nous faisons aujourd’hui confiance à la candidature de l’île Maurice pour conduire le futur de l’OIF. En moins d’un demi-siècle, cette île-carrefour a donné naissance àun laboratoire à la fois du vivre-ensemble de multiples groupes sociaux et de préservation de la diversité culturelledans le cadre d’un Etat démocratique, respectueux des droits de l’Homme et des croyances de chacun. C’est le paysqui fait cependant de l’idéal interculturel une quête constante.
Moderne parce que plurielle, l’île Maurice, par sa fidélité au français et sa pratique de l’anglais et deslangues asiatiques, bâtit un pont entrel’Afrique, l’Europe, l’Inde et la Chine. Elle apporte au XXIème siècle l’image d’une francophonie originale et décomplexée, résolument ouverte et heureuse d’exister, dépouillée des pesanteurs coloniales.
Nous croyons donc que cette candidature mauricienne, incarnée par une personnalité aux multiples talents, exprime la synthèse positive du monde en mouvement. Elle est la promesse d’un projet mobilisateur pour les femmes et les hommes de nos pays qui attendent beaucoup d’une mondialisation respectueuse de ce qu’ils sont.
Enfin, nous appuyons cette candidature parce qu’à l’image d’un David luttant contre les Goliaths du monde moderne, elle rassemble, par sa force symbolique, les millions de femmes et d’hommes qui ont le français en partage. Celles et ceux – hispanophones et lusophones notamment – qui apportent au monde la force et l’enthousiasme des langues redessinées par la rencontre des cultures peuvent aussi y retrouver une part d’eux-mêmes.
C’est dans cet esprit que nous apportons aujourd’hui notre soutien à la République de Maurice et à Jean Claude de l’Estrac, son candidat.

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