La meilleure saisonde Boutanive depuis 2011

Le jockey Jean-Roland Boutanive réalise actuellement sa meilleure saison en termes de courses remportées après très longtemps. Cela fait presque six ans qu’il n’a pas ramené plus de quatre victoires en une année. « Je peux encore gagner une ou même deux courses d’ici à la fin de la saison », prévoit-il. Certes, il ne bénéficie pas d’autant de montes que la majorité de ses collègues comme Rye Joorawon ou encore le poids léger Swapneel Rama. Mais il sait saisir sa chance à chaque fois qu’un entraîneur fait appel à ses services.
Fatigué à l’issue de la 33e journée, il n’a pas voulu faire de déclaration. Toutefois, Turf Magazine l’a rattrapé le lendemain. « Avec toutes mes excuses, je dois souligner que je suis sélectif en ce qu’il s’agit de mes interlocuteurs », débute-t-il, de sa voix basse. « D’abord, permettez-moi de faire un coucou à ma compagne Joanne et à nos enfants Donovan, Lucas, Brad et Shannel. Ensuite, j’aimerais remercier le Mauritius Turf Club, les propriétaires et Simon Jones. Ce dernier sait ce que je vaux et il me fait confiance avec les chevaux… difficiles ! »
Engagé que dans deux courses samedi dernier, Jean-Roland Boutanive s’est imposé dans la 2e, avec Noordhoek Ice, offert à 5/2, mais il n’a pas pu faire grande-chose sur Rum Tum Tugger, outsider à 32/1 dans la 8e. Il revient sur sa 4e victoire de la saison. « Noordhoek Ice est un cheval keen de grand gabarit et qui n’aime pas la cravache. Pour qu’il gagne, il doit avoir 80% de facteurs en sa faveur. »
Samedi dernier, partant du couloir numéro 2 et muni de ses équipements habituels, soit les oeillères et une noseband, il a légèrement trébuché au départ. Avec la présence de quelques coursiers plus rapides, l’alezan n’avait d’autre choix que de suivre sur les barres, pas sa meilleure position selon le jockey, et en midfield.
« Le rythme n’était pas rapide à l’avant. Toutefois, il a bien suivi. J’ai dû le déboîter aux 400m pour porter mon attaque en dehors tout en l’accompagnant des bras. Je n’ai utilisé la cravache que lorsque ma monture a versé sur Rasta Rebel, avant de le doubler », explique-t-il avant d’ajouter : « Ce cheval a aussi besoin d’un strong handling pour donner son maximum. » Le cheval du yard Jones a couvert les 1600m dans le temps très moyen de 1.41.34 pour sa première victoire au Champ de Mars. Un succès qui était derrière la porte, mais qui s’est fait attendre car il lui a fallu sa 12e tentative pour qu’il visite le box des vainqueurs après avoir flirté avec la réussite en quelques occasions.
Un problème de surpoids
En ce qu’il s’agit de Rum Tum Tugger, il pensait pouvoir finir au moins dans le quarté, mais au final l’alezan n’a terminé que 7e, à presque 8 longueurs de Storm Clipper, lauréat de la course de clôture. « Il m’avait pourtant laissé un bon feeling lors de son travail du matin. Mais il n’a pas eu ce dash final utile aux sprinters. Il est possible qu’on doive revoir sa méthode d’entraînement. »
À noter que le sujet de Shyam Hurchund n’a pas gagné depuis avril 2015 et ne s’est jamais placé depuis juin 2016. Ce déclin pourrait bien expliquer ses courses moyennes. Mais ce qui inquiète le plus le jockey est son poids. Il doit remuer ciel et terre pour ne pas avoir trop de surpoids.
« Je fais 55 kg pour 1,61m, soit un indice de masse corporelle de 22.5. Cliniquement c’est bon, mais professionnellement c’est mauvais. J’aurais aimé faire aux alentours de 53 kg, comme la plupart des cavaliers locaux. Cependant, c’est un fait que si j’étais associé à un entraîneur à plein temps ou même si j’avais entre trois ou quatre montes par journée, je serais 10 fois plus motivé pour perdre les kilos en superflu pour être moi aussi un poids léger », explique t-il avec une note de regret dans la voix.
« J’espère pouvoir ramener au moins une ou, au mieux, deux victoires, d’ici à la fin de la saison régulière. À condition d’avoir des chevaux capables sous la selle. »

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