LA POINTE TAMARIN ART & MUSIC CENTRE: L’art d’un nouveau départ

La Pointe Tamarin Art & Music Centre, dirigé par Zanzak Arjoon et Jean-Yves L’Onflé, célèbre ses dix ans. En une décennie, cette école a permis à plus d’une centaine d’enfants de s’épanouir et de se développer académiquement et artistiquement. Une dizaine de jeunes ont été reçus aux examens de la Royal School of Music. L’objectif a été atteint : sortir de la précarité à travers l’art.
L’art est un moyen de faire reculer la précarité, les fléaux et également l’échec scolaire. La Pointe Tamarin Art & Music Centre en est la preuve. Tous les élèves de cette institution ont réussi leurs examens du CPE, alors que cette région connaissait jadis un fort taux d’échec à cette épreuve. “Ce qui compte et ce que nous mettons en pratique, c’est de rattraper l’enfant dans son enfance, à l’intérieur du système scolaire. On n’annule pas l’école dans sa forme actuelle, mais nous permettons à l’enfant de la vivre à travers le prisme artistique”, souligne Zanzak Arjoon.
Dans le domaine musical par exemple, l’école affiche un bilan positif. Non seulement a-t-elle permis à plusieurs enfants d’avoir une notion de la musique, mais une dizaine d’entre eux a participé et réussi aux examens de la Royal School of Music.
Réussite.
Julie Boucheville ainsi que Clarina et Dorina Docile sont trois adolescentes qui ont changé de vie grâce à la musique. Ce ne sont pas forcément des filles turbulentes ou à problèmes. Mais elles avouent que sans la discipline inculquée à l’école La Pointe Tamarin, elles n’auraient pas eu la rigueur voulue, artistiquement et académiquement.
Julie, 15 ans, est étudiante au collège St Esprit de Rivière Noire. Elle a fait ses premiers pas à l’Art & Music Centre en suivant des cours de peinture. Après l’introduction des cours de musique, elle s’est tournée vers le violon. “Ma grand-mère jouait du violon, et j’ai voulu faire comme elle.” Cela fait cinq ans qu’elle pratique cet instrument. Julie annonce fièrement ses Grade 1 et Grade 2 de la Royal School of Music. “Grâce à l’école La Pointe Tamarin, je sais jouer d’un instrument et j’ai une connaissance en art.”
Les deux soeurs Docile ont également débuté par des cours de peinture avant de passer aux accords : Clarina, 15 ans, a choisi la flûte traversière, et Dorina, 14 ans, le violon. “On est tellement dedans qu’on n’a pas le temps de songer à des choses insignifiantes et négatives”, confient Clarina et Dorina.
Discipline.
“Ma vie aurait pu basculer si je n’avais pas été à cette école. Avant, j’étais un peu rebelle. Je sortais souvent. À l’école des Arts et de la Musique, on apprend la discipline et le respect. Vu les influences autour de nous, il arrive que tu puisses basculer, pris dans le tourment de la tentation”, dit Clarina Docile.
La discipline, elles ont appris à la cultiver. Elles savent qu’il faut faire preuve de responsabilité et assumer ses actes. “Nous savons faire le choix entre ce qui bon et ce qui est mauvais. Nous sommes plus mûres dans nos décisions”, soulignent les trois adolescentes.
Sans l’école La Pointe Tamarin, elles n’auraient jamais pu se familiariser avec le monde culturel. “La Pointe Tamarin nous a aussi apporté une connaissance culturelle élargie. Cela se ressent à l’école dans les matières comme le visual art ou le français. Nous avons également suivi des cours d’écriture à La Pointe Tamarin”, précisent Clarina et Julie.
Art & Music Centre.
La Pointe Tamarin est née d’une analyse du phénomène d’échec scolaire et de ses conséquences dans le village côtier de l’ouest. Avec la prolifération de la toxicomanie, Zanzak Arjoon et quelques amis de la localité décident de mettre en place une structure où l’art deviendrait le vecteur alternatif à ces fléaux. Le projet est soutenu par Jean-Yves L’Onflé et Eric Laviolette, deux plasticiens de la région.
C’est par le médium de la peinture que l’école a débuté ses activités. Au vu du nombre de concours remportés par l’école, la certitude de son impact dans ce village dan lwes ne fait aucun doute. La musique a ensuite été introduite, en même temps que la danse, l’atelier d’écriture et le théâtre.
Aujourd’hui, le manque de financement pénalise bon nombre d’enfants de Tamarin. Après avoir été soutenue par des institutions privées pendant quelques années, l’école a dû arrêter ses cours de musique (ravanne), de théâtre et de danse. Le concert Laba dan lwes, organisé samedi dernier, est un moyen pour cette institution de s’autofinancer pour mener à bien ses missions éducatives et culturelles.

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