LA POPULATION SUR LE QUI-VIVE : 6 décès en 13 jours, dont un lié au virus H3N2 et les autres au virus H1N1

En ce dimanche matin, ce n’est pas la hausse du prix des boissons alcoolisées et des cigarettes, moins encore la baisse du prix de la farine et du pain par 10 sous qui défrayent la chronique. Non, ce n’est pas le discours budgétaire qui est au centre des préoccupations de la population ! L’exercice présenté jeudi dernier par Pravind Jugnauth a été relégué au second, voire au troisième plan, les mesures annoncées dépassant l’entendement d’une fraction importante de la population. La Negative Income Tax pour les salaires les plus bas ne passera pas sous silence les six décès en treize jours dus à la grippe ! Quoi qu’en dise le ministère de la Santé qui se veut rassurant, la situation est inquiétante. Si alarmante que les Mauriciens ont pris d’assaut les centres hospitaliers pour se faire vacciner. Avec 134 cas du virus H3N2 détectés et 122 cas du virus H1N1 depuis le début de l’année, dont 82 cas depuis le 29 mai, la population est sur le qui-vive. Il y va de la santé publique ! Durant la semaine écoulée, deux autres décès liés à la grippe H1N1 sont venus allonger la liste des victimes. En tout, cinq personnes ont perdu la vie, treize jours après les premiers décomptes, soit depuis le 30 mai 2017. A cela s’ajoute le décès de Zorah Ajam Beg, âgée de 81 ans, de la grippe H3N2. Une situation préoccupante, si l’on tient compte qu’en 2009, lorsque le virus H1N1 s’était répandu à Maurice pour la première fois, sur des milliers de victimes qui l’avaient contracté, 7 décès avaient officiellement été enregistrés. Et cela, durant le mois où le virus était à son pic, soit au mois d’août.
Ainsi, en considérant le nombre de patients testés positifs aux virus H1N1 et H3N2 en treize jours, soit 82 cas depuis le 29 mai, dont un médecin officiant à l’hôpital de Flacq, les professionnels de la Santé appellent à la vigilance. D’autant plus que nous ne sommes qu’au début de l’hiver! ! A Madagascar, par exemple, plusieurs cas de H1N1 et principalement de H3N2 ont été détectés. Les professionnels de santé soulignent, qu’un cas de grippe H1N1 ou H3N2 détecté, équivaut à 10 cas de plus non répertoriés, car non soumis à des analyses, ou alors pas pris en compte par le patient.
Le nombre de cas positifs au H3N2 enregistrés ces derniers jours suscite de nouvelles appréhensions. Les médecins tentent de rassurer en expliquant que le H3N2 est similaire au H1N1. Mais 134 personnes ont contracté le H3N2, qui fait partie des différentes souches de la grippe A — presque méconnu jusqu’au vendredi 2 juin dernier, jusqu’au jour du décès de Zorah Ajam Beg —  depuis le début de l’année. Soit 12 de plus que celui de la grippe H1N1, dont le nombre répertorié depuis janvier 2017 est de 122. Toutefois, parmi les professionnels de Santé, on souligne que l’incidence de la mortalité en cas de grippe H1N1 ou H3N2 est de 0,2 à 0,3 % pour 1000 cas, tandis que pour la grippe saisonnière, chaque année, on enregistre 250 000 à 500 000 décès mondialement.
Quoi qu’il en soit, depuis une semaine, la panique est palpable chez les Mauriciens qui craignent le virus de la grippe A. Si bien qu’il y a depuis les trois décès confirmés par le ministère de la Santé la semaine dernière, une affluence dans les centres de santé, publics et privés. Et le personnel soignant, entre la gestion des patients et la colère des gens, peu enclins à patienter, s’en trouve débordé. Qui plus est, dans cette pagaille et cette tension, il ressort que certains patients effectuent de multiples consultations pour s’assurer qu’ils n’ont pas contracté de virus A.
A ce jour, selon nos informations, le nombre de consultations relatives à la grippe ou aux infections respiratoires aiguës est légèrement en hausse comparé à la même période l’année dernière. Dans cette situation, à cause du nombre d’admissions quotidiennes relatives à la grippe ou à des infections respiratoires, certaines cliniques ont même transformé un palier de leur institution en zone Grippe. Dans les institutions publiques, on recense, depuis le 15 mai et ce principalement avec l’instauration des Flu Clinics, en moyenne, quelque 4 000 à
6 000 consultations par semaine relatives à la grippe. A ce jour, 61 patients admis, entre le 29 mai à ce jour, souffrant des virus H1N1 et H3N2 sont déjà rentrés chez eux. Une source proche du dossier au ministère de la Santé laisse comprendre qu’il y avait, à hier, 16 cas toujours admis dans les centres hospitaliers publics et privés. L’état de santé de la majorité de ces patients est stable, affirme notre source au ministère.
Plus de               30 000 doses de vaccin                disponibles
Par ailleurs, si, à hier, selon la Santé, le nombre de consultations relatives à la grippe dans les cinq hôpitaux régionaux, avait légèrement régressé contrairement à la situation ces deux derniers jours, il nous revient que ce sont principalement pour la vaccination que de nombreux Mauriciens affluent à l’hôpital, et le personnel soignant est depuis quelques jours sous pression.
Les longues files d’attente provoquent la colère de beaucoup dans une salle où le virus de la grippe est présent. C’est la raison pour laquelle d’ailleurs, la tension est montée d’un cran vendredi à l’hôpital Jeetoo et hier à l’hôpital Victoria. Une situation que les autorités expliquent par le fait qu’il y a eu un jour de fermeture des centres de vaccination en raison du manque de vaccin. Après l’acquisition de 10 000 doses de vaccins contre la grippe par la Santé, la situation serait revenue à la normale. Le ministère de la Santé a pris réception, hier, d’une cargaison de 30 000 autres vaccins. Ce qui est une garantie qu’il n’y a pas de manque sur le marché, affirme une source proche du dossier, qui fait ressortir que les autorités attendent également la livraison dans les jours à venir d’une autre commande de vaccins.  Hier, quelque
4 600 personnes se sont fait vacciner, ramenant le nombre de personnes protégées contre la grippe depuis le début du mois d’avril à plus de 115 000.
Les personnes désirant se faire vacciner peuvent le faire entre 9 h et 15 h en semaine et entre 9 h et midi le samedi dans les centres de vaccinations publics à travers l’île. Dans le sillage, si certains médecins du privé manquent de vaccin contre la grippe, le ministère de la Santé leur demande de diriger leurs patients vers les hôpitaux.
Si les médecins insistent qu’il ne faut pas céder à la psychose, ils appellent à l’extrême vigilance en ce qui concerne les infections saisonnières, du fait, rappellent-ils, que la grippe saisonnière peut être tout aussi mortelle que tout autre type de grippe. Il est essentiel d’adopter les mesures de prévention pour éviter la contamination et les risques de propagation.

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