La Valette : des habitants réclament leurs contrats à la NHDC

Marie-Noëlle Émilien habite depuis dix ans La Valette, à Bambous, un village construit par l’État et inauguré en 2009. Elle est employée dans une famille de Rivière-Noire. Elle était debout à quelques mètres du supermarché Winners à Bambous, attendant l’autobus pour rentrer chez elle à La Valette.

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À peine avons-nous commencé notre conservation qu’elle n’a pas tardé pas à confier les difficultés auxquelles font face les habitants de cette localité. « J‘attends toujours mon contrat bien que j’aie payé des frais Rs de 2 500. » 

Gilbert Desveaux, président du Mouvement constructif La Valette, donne son avis sur le contrat d’habitation.

« Le contrat n’est pas clair, il y a trop de contradictions. Tout récemment, des officiers de la National Housing Development Corporation nous ont fait comprendre qu’une banque va acheter nos maisons et que nous aurons ensuite à rembourser la banque. Et que se passe-t-il si pour une raison ou une autre, un des bénéficiaires n’arrive pas à honorer son engagement ? Eski la bank pa pou saizi lakaz la ? se demande Gilbert. « Nous aurions aimé avoir des éclaircissements », insiste-t-il.

La Valette compte environ 198 maisons, des unités individuelles constituées chacune d’une grande pièce qui sert à la fois de chambre à coucher, de cuisine et d’une salle de bains. Chaque famille doit s’acquitter des frais de 1 000 à Rs 2 500 par mois par unité pendant 25 ans.

Julianne Perrine travaille comme enseignante dans une préprimaire de la localité. Elle a bravé la loi qui interdit de construire ou d’agrandir sa maison. Il a fait construire deux chambres pour ses enfants. « Nos enfants grandissent. Nous ne pouvons plus dormir à plusieurs dans une chambre. »

Elle se plaint elle aussi des contradictions qui entourent le contrat d’habitation. « Autant que je sache, initialement ce projet visait à nous donner la possibilité de nous intégrer socialement. Comment le faire lorsque les autorités ne nous accordent pas le droit de propriété ? S’interroge-t-elle. « On attend toujours une réponse dix ans après. En 2009, lorsque le village intégré a été inauguré et lorsque les premiers résidents ont emménagé dans les maisons, la mensualité était de Rs 800. Celle-ci avait augmenté par Rs 200 chaque année passant ainsi à Rs 2 600 », rappelle Marie-Noëlle Émilien.

Étant lui-même chômeur, le président du MCL dit ne pas comprendre la raison pour laquelle le gouvernement a construit à côté du village un complexe qui initialement devait aider les habitants à lancer leur entreprise.

« Pas finn kapav fer nanyen ladan. Sa locazion la tro ser. Nous avons dû abandonner. On ne sait pas trop à quoi sert le bâtiment. Le nombre de chômeurs est en hausse. Pourquoi ne pas transformer une partie de ce complexe en un centre de formation pour les jeunes afin qu’ils puissent trouver un emploi ?», suggère Gilbert. « Dès qu’on va chercher un travail et dès qu’on dit qu’on habite La Valette, on ne veut plus nous embaucher. Les gens ont des préjugés vis-à-vis de nous », ajoute Pierre un jeune chômeur de la localité.

En attendant, le village est victime des fléaux. Des adolescentes de 13-14 ans tombent enceintes. La drogue a depuis longtemps fait son entrée dans ce quartier. Les jeunes n’ont aucun endroit pour se rencontrer.

« Il n’y a aucune infrastructure sportive pour les jeunes. Ils ne sont pas encadrés. Les enfants ne sont pas mieux lotis », fait remarquer Gilbert. Le seul jardin d’enfants qui existe a été abandonné. « Si ou vinn isi pandan peryod vakans ou pou trouve ki kantite zanfan pe fer le tour vilaz », soutient un jeune.

Mario, un retraité du village, essaie de former une équipe de football composée de jeunes, garçons et filles. « Pa kapav atan lotorite fer kitsoz pou nou isi. Zot finn bien anbet nou. Eleksion pe vini ou pou retrouv zot e apre zot disparet. »

La NTA s’est engagée bien avant l’ouverture officielle du village à assurer le passage des bus dans le village.

« Malheureusement, la communauté est desservie par deux autobus seulement par jour. Soit le matin de six à sept heures et dans l’après-midi, un autre passe à 18h et l’autre à 19h. Nous devons marcher plus de quatre kilomètres ou alors prendre le risque de payer une amende en voyageant illégalement dans des taxis marron », déplore Mario.

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