La zone de libre-échange africaine en vigueur aujourd’hui

Sunil Boodhoo, directeur de la Trade Division aux AE: « Elle sera vraiment opérationnelle au terme des négociations sur l’accès aux marchés et sur les règles d’origines »,

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La zone de libre-échange africaine entre techniquement en vigueur ce 30 mai après le 22e dépôt de l’instrument, le 29 avril 2019. Les deux dernières ratifications provenaient de la Sierra Leone et de la République arabe sahraouie démocratique. Parmi les autres pays ayant ratifié l’African Continental Free Trade Area (AfCFTA) figurent le Kenya, le Ghana, le Rwanda, le Niger, le Swaziland, le Tchad, la Guinée, la Côte d’Ivoire, l’Ouganda, l’Afrique du Sud, le Mali, la Namibie, le Congo, la Mauritanie, l’Éthiopie, le Sénégal, Djibouti, la Zambie, la Gambie et Maurice.

« Cette zone de libre-échange sera vraiment opérationnelle au terme des négociations sur l’accès aux marchés et sur les règles d’origines », souligne Sunil Boodhoo, directeur de la Trade Division du ministère des Affaires étrangères. « Work still remains in term of finalizing supporting instruments to facilitate the launch of the operational phase of the AfCFTA. These include, amongst others, Rules of origins, Schedules of tariff concessions on trade in goods and the online nontariff barriers monitoring and elimination mechanism », fait-il ressortir.

Techniquement, l’AfCFTA représentera un marché plus vaste que celui de la NAFTA actuellement. Elle couvre un marché de 1,2 milliard de personnes. La création d’un marché continental unique des biens et des services, avec la libre circulation des hommes d’affaires et des investissements contribuera à rapprocher les 55 économies africaines en un marché plus large et plus cohérent.

En tant que membres de la SADC et du COMESA, Maurice bénéficie déjà d’accès en franchise de droits sur ces deux marchés régionaux. Depuis l’adhésion de Maurice à la zone de libre-échange de la SADC, il y a eu une progression constante du commerce avec les États membres de la SADC. Les exportations de Maurice vers la région de la SADC, qui s’élevaient à Rs 11,9 milliards en 2013, ont atteint Rs 13,4 milliards en 2018, soit une augmentation de 12,6%. Les importations sont passées de Rs 14,2 milliards en 2013 à Rs 22,8 milliards en 2018, soit une augmentation de 60,5%.

Dans le contexte du COMESA, la balance commerciale entre Maurice et le Kenya est légèrement en faveur de Maurice. Les exportations mauriciennes au Kenya sont principalement attribuables aux exportations de sucre (63% des exportations) en vertu des “COMESA Preferences”. Par ailleurs, 87% des importations du Kenya sont attribuées au tabac. Toutefois, Maurice ne bénéficie actuellement pas d’un meilleur accès au marché dans les régions d’Afrique occidentale et centrale. Avec l’accord de libre-échange en Afrique, Maurice devrait bénéficier d’un accès supplémentaire aux marchés et d’un accès en franchise de droits sur ces marchés.

La réduction et l’élimination ultérieure des obstacles dans le secteur des services encourageront le commerce transfrontalier de Maurice vers le marché africain. Les investissements transfrontaliers de Maurice dans divers secteurs de services tels que les TIC, les services financiers, la santé et les services éducatifs, entre autres, seront encore renforcés. Les professionnels mauriciens pourraient également proposer leurs services en tant que professionnels indépendants ou par l’intermédiaire d’établissements commerciaux en Afrique.

Une analyse du commerce de Maurice avec le continent africain montre que les importations et les exportations ont augmenté. Les importations en provenance d’Afrique sont ainsi passées de Rs 20,1 milliards en 2015 à Rs 26,1 milliards en 2018, tandis que les exportations vers le continent ont augmenté de Rs 18,1 milliards à Rs 18,2 milliards pour la même période.

Maurice a signé l’accord établissant l’AfCFTA en mars 2018 avec 44 pays africains. L’accord comprend trois protocoles, à savoir : 1) sur le commerce des marchandises; 2) sur le commerce des services; et 3) sur les règles et procédures pour le règlement des différends. À ce stade, le commerce intra-africain reste faible et n’a pas changé de manière significative. Pour la période 2016-2017, les échanges interafricains étaient de 16%, tandis que les importations intra-africaines étaient de 13%.

En ce qui concerne les principaux exportateurs pour 2017, 53% des exportations intra-africaines étaient des produits exportés de l’Afrique du Sud (34%), du Nigeria (7%), d’Égypte (5%), de Côte d’Ivoire (4%) et du Maroc (3%). L’Afrique du Sud est également le principal marché de destination (17% des exportations intra-africaines ont été importées par ce pays), suivies du Botswana (7%), de la Zambie (7%), de la Namibie (6%), du Mozambique (5%) et du Zimbabwe (4%). Les exportations intra-africaines au cours de l’année 2017 ont été les machines, suivies des produits chimiques, de la nourriture, des boissons et du tabac, du matériel de transport et des produits minéraux.

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