L’ombre de l’homme d’affaires controversé Rakesh Gooljaury plane toujours sur les contrats alloués à l’aéroport Sir Seewoosagur Ramgoolam, et ce à travers un contrat fraîchement alloué pour les services de pub.
S’il ne figure aucunement dans les procédures officielles ayant mené à ce que Times Innovative Media Ltd décroche ce contrat de 10 ans, l’adresse de Times OOH, la filiale qui a enclenché les préparations pour le démarrage des opérations à Maurice, est bien celle de l’ancien “blue-eyed boy” de Navin Ramgoolam et qui a, depuis 2015, changé de casaque pour être du côté de Lakwizinn.
L’Impasse des Ibis, à Sodnac, héberge une nouvelle compagnie qui décroche un contrat à l’aéroport Sir Seewoosagur Ramgoolam. Cette adresse est en effet réputée pour avoir domicilié les compagnies telles Fashion Style Ltd, Designer Labels Ltd, Jack Intl Ltd, Pro Fashion Ltd, Prites Ltd ou encore Goman Ltd, toutes appartenant à l’homme d’affaires Rakesh Gooljaury. L’adresse en question est aussi celle de Times OOH, filiale de Times Innovative Media Ltd, qui vient d’obtenir un contrat de 10 ans pour des services de pub à l’aéroport SSR. En effet, un exercice d’appel d’offres avait été lancé en octobre 2017 et avait pris fin en décembre 2017. À la fermeture de cet exercice, seulement trois offres avaient été reçues par Airport Terminal Operations Ltd (ATOL) pour les Advertising Services à l’aéroport.
Les trois compagnies étaient en effet Times Innovative Media Ltd, Airport Media Ltd (Joint Venture Rent A Sign Ltd/Provantage Pty Ltd) et JC Decaux. Selon nos recoupements d’informations, un exercice semblable avait eu lieu sous l’ère du nominé politique du PMSD Roshan Seetohul à ATOL. De sources concordantes, on aura appris que le conseil d’administration avait décidé de ne pas aller de l’avant avec les “selected bidder” de l’époque, qui était JC Decaux. Sauf qu’avec le départ des bleus du gouvernement, un nouvel exercice a eu lieu et le choix s’est finalement porté sur la compagnie Times Innovative Media Ltd, avec sa filiale Times OOH. Selon les premières indications obtenues, la compagnie indienne affirme déjà, dans plusieurs milieux concernés, qu’elle a décroché le contrat de 10 ans et qu’elle serait prête à travailler avec plusieurs agences de publicités à Maurice.
Parmi les avisés en services de l’aéroport, on se demande comment JC Decaux, qui est « one of the largest in the global media industry that reaches more that 410 million people on the planet daily », ait pu être coiffée au poteau par les indiens de Times Innovative Media Ltd. Il se chuchote dans les coulisses de l’aéroport SSR que des “Top Chefs” de Lakwizinn ont tiré les ficelles derrière ce deal, certains parmi eux effectuant même des voyages à l’étranger pour les préparations de l’offre en question. En ce qui concerne l’adresse, Impasse des Ibis, elle était utilisée autrefois par les compagnies de l’homme d’affaires Rakesh Gooljaury. Les réclamations financières à l’encontre de ses compagnies, notamment par des institutions bancaires comme la MauBank ou encore AfrAsia, ont été effectuées à cette adresse.
D’ailleurs, Rakesh Gooljaury continue dans le monde des affaires sous ce présent régime politique sans pour autant être officiellement lié aux procédures et aux paperasses en raison de ses démêlés financiers auprès de certaines banques. C’est le cas pour l’enseigne PAUL, à Bagatelle, qui est gérée par lui-même, avec une présence régulière de sa part sur les lieux. À moins bien sûr que toutes les affaires lucratives de ce pays soient hébergées Impasse des Ibis, à Quatre-Bornes… Affaire à suivre.
AML/ATOL: “De manière transparente et professionnelle”
Du côté d’Airports of Mauritius Ltd/ATOL, on laisse entendre que l’exercice a été fait selon les normes, la firme PWC faisant le suivi sur le dossier. Il ressort que Times Innovative Media Limited est sortie en premier avec sa présentation financière lors de cet appel d’offres, coiffant de près la compagnie JC Decaux. On affirme de sources officielles que tout a été fait « de manière transparente et de manière professionnelle » tout en indiquant que rien ne laisse transparaître que Rakesh Gooljaury tire les ficelles derrière ce deal.