LAND ACQUISITION ACT : Il faut humaniser cette loi, selon Alan Ganoo

Intervenant hier après-midi lors d’une conférence de presse au quartier général du Mouvement Patriotique, à Saint-Jean, Quatre-Bornes, le président de ce parti, Alan Ganoo, a fait un vibrant plaidoyer auprès du gouvernement pour « humaniser » la Land Acquisition Act, et ce dans le cadre des acquisitions obligatoires de propriétés par l’État en vue de l’installation du métro à Maurice.
« Dans le cadre du démarrage des travaux d’installation du métro, des habitants de La Butte et d’autres régions concernées par ce projet sont en train de vivre un véritable calvaire depuis que le gouvernement a décidé d’acquérir obligatoirement leur propriété, et ce sans véritable dialogue », a déploré le président du Mouvement Patriotique (MP), Alan Ganoo, hier lors d’une conférence de presse au siège de son parti à Saint-Jean, Quatre-Bornes.
« Tout cela arrive à cause de certaines provisions de la Land Acquisition Act. Du moment que ces personnes sont informées de la volonté du gouvernement d’acquérir obligatoirement leur terre et/ou leur maison, ils passent, du jour au lendemain, du statut de propriétaire à celui de squatter. C’est inhumain ?! » s’est indigné le président du MP. « Je lance un appel au gouvernement d’une part pour un véritable dialogue, et d’autre part pour revoir la Land Acquisition Act. Il faut humaniser cette loi et l’assouplir pour que les personnes concernées ne se retrouvent pas victimes de tant d’injustices », s’est-il écrié. « Cela ne fait pas honneur à notre démocratie, quand un occupant menace de se suicider pour empêcher l’acquisition obligatoire de son bien. Pa ti bizin arive ziska sa si ti ena enn bon dialog ant gouvernma ek zot », a-t-il poursuivi.
Le président du MP a plaidé en outre pour que les occupants concernés obtiennent une alternative comparable et acceptable. « Pourquoi offrir à ces personnes qui habitent La Butte, Port-Louis, des lopins de terre situés à Quartier-Militaire ? Ne peut-on pas leur trouver un terrain privé dans un morcellement près de la capitale au lieu d’avoir obligatoirement à leur proposer un terrain de l’État ? Il n’y aurait pas eu autant de tensions et d’amertume. Mais pour cela, il faudra revoir la Land Acquisition Act », a-t-il indiqué.
Alan Ganoo a par ailleurs rappelé que les occupants touchés par l’ordre d’évacuation ont, sous la présente loi, seulement deux options, soit de contester le montant de leurs indemnités auprès d’un Board of Assessment, tout en étant obligés de quitter leur propriété, soit de contester en Cour suprême la légalité de la décision du gouvernement de les exproprier. « Dans ce deuxième cas de figure, les occupants peuvent continuer à rester dans leur maison jusqu’à ce que la cour tranche. Mais pour ce faire, il faut avoir les moyens de payer les frais légaux », a-t-il nuancé. « C’est pour cela que nous exhortons le gouvernement à ne pas “bulldozer”, au sens propre comme au sens figuré, ces gens-là, mais de faire preuve d’humanisme et d’amender la Land Acquisition Act », a-t-il ajouté.
Evoquant le récent meurtre de la Sud-Africaine Lara Rijs, Alan Ganoo s’est indigné des « allégations de la léthargie » de la police dans les cas d’agressions d’étrangers à Maurice. « À un moment où nous souhaitons que des étrangers investissent à Maurice, c’est très grave. Nous lançons donc un appel au commissaire de police pour que les expatriés bénéficient des mêmes protections policières que les Mauriciens », a-t-il exprimé.
Alan Ganoo s’est par ailleurs félicité de la décision du Premier ministre, Pravind Jugnauth, de déposer devant la commission d’enquête sur la drogue. « Il démontre l’importance que le gouvernement accorde à cette commission d’enquête, qu’il a lui-même mise sur pied », a-t-il commenté. Parlant ensuite de l’industrie sucrière, Alan Ganoo a exprimé le souhait qu’il « ne faut pas que les “ti travayer” fassent les frais de la mutation mondiale et de la restructuration de cette industrie sur le plan local » dans le cadre de la fin de l’Accord de Cotonou. « Le gouvernement doit être prudent sur ce dossier car il y aura des répercussions sociales et économiques sérieuses », a-t-il prévenu.
S’agissant de l’élection partielle au No 18, le président du MP a exhorté le Premier ministre à « éclaircir la situation ». Deux mois après démission de Roshi Bhadain, « il est grand temps que Pravind Jugnauth décide de révéler la date du Nomination Day (dépôt de candidatures) et du Polling Day (jour de l’élection) ». Pour Alan Ganoo, « cela décantera la situation et la campagne électorale pourra commencer de façon plus sereine ».

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