L’année de tous les dangers !

Oui, 2019 sera l’année définitivement de tous les dangers, et ce principalement en raison de l’échéance électorale évidemment. Le peuple admirable sera rappelé aux urnes d’ici quelques mois et aura la tâche d’élire un nouveau gouvernement. Ce qui implique forcément une foule de choses. Comme par exemple de changer d’attitude et d’habitude de votant et, pourquoi pas, d’arrêter de voter « bloc » ? Ecouter et donner la chance à quelques « jeunes » – mais pas des novices de la chose politique, surtout après l’exemple donné par les nouveaux de Lalyans Lepep aux législatives de décembre 2014. Il faudra en effet beaucoup de temps pour oublier les Tarolah, Sesungkur et autres Rutnah et leurs lapsus, qu’ils soient verbaux ou d’une autre nature. Opter pour l’alternative, donner la chance aux « petits partis », pour arrêter de favoriser les dynasties et se retrouver dans les mêmes conjonctures que subit notre pays depuis maintenant plusieurs décennies seront un enjeu intéressant. Afin d’en finir avec un hémicycle monopolisé.

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Mais nous n’en sommes pas encore là. Et d’ici là, les Mauriciens seront, bien évidemment, croqués à toutes les sauces ! Un grand nombre de nos compatriotes semblent d’ailleurs déjà blasés et parés à toute épreuve. Combien d’entre nous n’a en effet pas essuyé la formule : « Lane ? Ki lane ? Nek dat kinn sanze… A par sa, sap dan karay tom dan dife ! » Comme si l’on aura retenu une leçon majeure se résumant à « bonnet blanc, blanc bonnet », chaque régime politique qui se succède s’intéressant principalement à piller le pays et se remplir les poches… L’austérité gagne à pas de loup les ménages, surtout en ce mois de janvier, qui semble toujours plus long et pénible financièrement. La présente année ne sera pas un cadeau, même si les promesses électorales vont certainement pleuvoir. Cadeaux prédisant un Noël avant l’heure, histoire d’amadouer les citoyens avant de leur demander de renvoyer l’ascenseur quand ils passeront dans le box, munis de leurs bulletins.

2019 sera l’année cruciale donc pour le Premier ministre non élu. D’une part, avec la saga MedPoint, qui ne manquera pas de faire tanguer Lalyans Lepep, quel qu’en soit le dénouement, et de l’autre, Pravind Jugnauth sera face à son destin, en posant pour la première fois de sa carrière comme Premier ministre du pays. L’on se gardera, bien entendu, de conjecturer ici, mais il y a fort à parier que l’homme ne manquera pas d’user autant qu’il peut de l’appareil gouvernemental pour assurer ses arrières ! Et ça a déjà commencé, d’ailleurs, avec l’annonce des études gratuites dans les universités publiques, disent certains.

En parallèle, cependant, certaines choses se mettent également en place. Exemple : structurer, finalement, après une année perdue et gaspillée, le HIV & Drugs Council (Pravind Jugnauth avait annoncé la création de cet organisme en… janvier 2018) représente un développement important. Tant mieux. Mais l’on ne peut que craindre qu’à l’arrivée du prochain régime, dans l’éventualité où ce ne serait pas un GM mené par Pravind Jugnauth qui revient aux affaires, cette structure soit tout simplement… désintégrée. Pour faire place à une autre, qui sera attifée d’un autre nom, mais dont les responsabilités seront, au final, les mêmes !

C’est un des grands drames de notre pays en effet. Restons dans le secteur de la drogue et du sida. A son arrivée au pouvoir, Lalyans Lepep avait, entre autres, démantelé le National AIDS Secretariat (NAS) ainsi que la Natresa. Pour ne les remplacer que… trois ans plus tard par le HIV & Drugs Council. Qui d’ailleurs n’a pas encore commencé à fonctionner. Et entre-temps, on a perdu beaucoup de temps. Et probablement, des vies.

Aussi, il serait sage de retenir la leçon. Souhaitons que les prochains qui dirigeront le pays ne débuteront pas par le sempiternel « kase rekoumanse ». Simplement parce que c’est « l’autre régime » qui avait commencé le travail. Les techniciens, fonctionnaires, professionnels et autres ressources humaines qui ont été embarqués dans ces entreprises sont principalement des employés et répondent rarement aux couleurs partisanes. Sauf pour ce qui est des nominés politiques. Il serait plus avisé de perpétuer certains chantiers plutôt que de brutalement les abandonner. Au moins verra-t-on certains progrès plus concrets et rapides !

Nous disposons de 12 mois pour gagner en maturité et sagesse. Utilisons ce temps à bon escient… Pour ne pas, après, répéter la même rengaine : « Zot tou parey » !

HUSNA RAMJANALLY

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