L’après élection

— Quelle élection toi, mais quelle élection que cette partielle de Quatre-Bornes.

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— Tu sais ce que je pense : que depuis 2014 les électeurs ne disent pas pour qui ils vont voter.

— Non, je ne suis pas d’accord avec toi. Maintenant les électeurs disent aux candidats et à leurs agents ce que ces derniers veulent entendre. C’est pour ça même que certains ont déclaré avoir gagné avant même le jour de l’élection.

— Je vois : tu veux parler de Bhadain.

— Mais il n’y a pas que lui, toi. D’autres partis et d’autres candidats ont dit qu’il était impossible pour eux de perdre cette élection.

— Kisenla ?

— Pratiquement tous les grands partis. Ou les soi-disant grands partis comme le PMSD.

— Tu crois que les électeurs n’ont pas voté pour le PMSD parce qu’il a quitté le gouvernement ?

— Non, je crois que les gens ont surtout réagi contre l’hypocrisie de Xavier Duval disant qu’il n’est responsable de rien de ce que le gouvernement a fait, alors qu’il a été vice-Premier ministre pendant un an. Les électeurs ont sanctionné la politique « pas moi ça, zotte ça » de Xavier Duval. C’est pour ça que dimanche dernier son candidat n’a même pas pu tirer sa caution !

– Et dire que le PMSD a pour slogan : résultat lor résultat ! En tout cas, celui qui a dû avoir le plus choc après les résultats, c’est Bhadain.

— Lui aussi on a sanctionné sa malhonnêteté. Il ne faut pas oublier que quand il était au gouvernement, il se comportait comme le fi ls adoptif de SAJ et qu’il a été associé à tous les scandales du gouvernement.

— Moi, je crois que les gens n’ont pas voté pour lui parce qu’il a provoqué une élection partielle juste pour montrer qu’il était un grand mari. Tu sais combien cette élection a coûté au pays ? Rs 33 millions, toi. Et je ne te parle que de l’organisation par la commission électorale.

— Il y a eu d’autres dépenses encore ?

— Hé toi-là ! Et toutes ces banderoles, ces oriflammes, ces affiches, ces photos géantes, ces agents, ces défilés-là ! Ça coûte de l’argent bonne femme, beaucoup, beaucoup d’argent même. Des millions, je te dis !

— Mais d’où sort tout cet argent ?

— Ma chère, non seulement on ne sait pas, mais la loi n’oblige pas les partis à déclarer ce qu’ils dépensent pour une élection. C’est pourquoi aucun parti ne veut voter une loi pour contrôler leurs fi nances.

— En tout cas, le nouveau parti de Bhadain avait de l’argent pour la campagne. Tu as vu le nombre de bases et d’agents qu’il avait. Et malgré tout cela il n’a pas été élu, toi

— Lui, je crois que c’est un mélange d’arrogance et une manière d’insulter l’intelligence des électeurs qui lui a fait perdre. N’oublie pas que depuis des semaines il disait qu’il avait plus de deux mille voix d’avance sur les autres candidats. Ensuite il avait dit qu’il allait faire disparaître les dinosaures de la scène politique alors que c’est un dinosaure qui l’a battu, et avec plus de 5000 voix d’avance.

— On avait dit que Bhadain avait tous les jeunes électeurs de Quatre-Bornes avec lui.

— Ils étaient peut-être avec lui virtuellement, pas pour aller voter dimanche. Avant, on disait que les jeunes étaient des révolutionnaire de salon, maintenant il fait dire qu’ils font la révolution sur les réseaux sociaux mais depuis leurs tablettes ou leurs téléphones portables. Pour poster des commentaires sur les réseaux sociaux, ils sont les premiers, ça oui !

— En tout cas moi, jamais j’aurais cru qu’Arvind allait gagner, je te dis.

— Mais pourtant au départ tu étais pour lui, non ?

— Au départ je ne te dis pas. C’est vrai qu’il est calme et on le connaît depuis longtemps. Mais quand Navin a commencé à causer, là j’ai dit non. Surtout quand il a montré qu’il n’avait absolument pas changé du tout et qu’il a commencé à dire le contraire de ce que disait Arvin.

— Et dire qu’on avait dit qu’il avait changé.

— On dit cela à chaque élection, mais il ne change jamais. Et à chaque fois qu’il ouvre sa bouche pour dire que c’est lui le leader du PTr, les gens n’oublient pas : ils pensent coffres-forts. Ces dinosaures de la politique, comme dirait Bhadain, ils ne changent pas.

— C’est comme Bérenger, toi. Il paraît qu’il a soumis sa démission comme leader du MMM après les résultats des élections. C’est vrai ça ?

— En tout cas, il devrait, toi. C’est lui qui a choisi la candidate, a dit qu’elle est plus que top, qu’elle était pétillante, la candidate idéale pour le MMM. Cette défaite est surtout celle de la politique de Bérenger.

— Tu crois qu’il va quitter la direction du MMM après cette défaite ?

— Mais jamais de la vie, toi ! Ce n’est pas la première fois que le MMM perd une élection. On peut même dire que c’est un parti qui a un abonnement avec la défaite électorale ! A chaque fois que le MMM subit une défaite, Bérenger dit qu’il va démissionner et le bureau politique refuse en bloc. A chaque fois c’est la même chose

— Mais dis-moi un coup : fi nalement pour qui tu as voté ?

— Pour le plus parti de Maurice, toi.

— Ne me dis pas que tu as voté pour le PTr !

— Tu vas croire toi-même. Je suis devenu membre du plus grand parti de Maurice : celui des abstentionnistes !

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