L’archipel des Chagos bientôt inclus dans la carte électorale de Maurice

Le Conseil des ministres a donné son feu vert dans sa séance de travail hebdomadaire vendredi dernier, pour que l’archipel des Chagos — avec une cinquantaine d’îles incluant l’atoll de Diego Garcia où les Américains ont installé leur base — soit rattaché à une circonscription du pays dès les prochaines élections générales.

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Dans la foulée, un projet de loi sera déposé sous peu sur la table de l’Assemblée nationale par le Premier ministre pour octroyer le pouvoir à l’Electoral Boundaries Commission de procéder à l’inclusion de l’archipel dans le système électoral.

A ce stade, on ne sait encore de quelle circonscription il s’agit exactement, mais, du fait que la plupart des citoyens mauriciens d’origine chagossienne y résident, ce serait soit la circonscription No 1 (Grande Rivière/Nord-Ouest/Port-Louis Ouest), soit le No 3 (Port-Louis Est/Port-Louis maritime).

L’inclusion des Chagos dans la carte électorale de Maurice à travers son rattachement à une circonscription du pays — en attendant, bien sûr, la rétrocession de l’archipel à la République de Maurice comme le réclament deux récentes résolutions de l’Assemblée générale des Nations unies et la Cour Internationale de Justice (ICJ) — était longtemps dûe. En fait, on n’avait jamais compris pourquoi ce n’est toujours pas le cas, bien que, en 1982, dans une de ses premières réformes courageuses, le gouvernement MMM-PSM d’alors ait bravé la Grande-Bretagne — occupant illégal des Chagos — en incluant l’archipel dans la définition du territoire national mauricien. Sans doute aussi parce que les circonstances ont depuis beaucoup changé en faveur de notre République.

Implantés depuis 1965

Il importe également de souligner que, de toute façon, le rattachement de l’archipel ne devrait en rien bouleverser la liste des électeurs de la circonscription qui serait choisie, puisque les Chagossiens implantés à Maurice depuis 1965 votaient déjà aux élections, bénéficiant des mêmes droits civiques en tant que citoyens mauriciens à part entière. A moins que le droit de vote ne soit également étendu cette fois aux Chagossiens dispersés à travers le monde, particulièrement en Grande-Bretagne, où ils ont choisi d’établir domicile, mais tout en conservant prudemment leur citoyenneté mauricienne. Si tel devait être le cas, cela pourrait alors avoir deux effets immédiats : premièrement, en impliquant les Chagossiens dans le processus de décisions concernant la gestion de leurs îles natales, et sans doute cela pourrait inciter ceux qui sont établis à Londres à se rapprocher de Maurice, eux qui ont tendance à s’en éloigner et à entrer dans le jeu, évident, des autorités britanniques, lesquelles leur font miroiter des avantages, notamment financiers, pour les gagner à leur cause afin de garder le contrôle sur l’archipel.

Deuxièmement, le gouvernement devrait alors aussi reconsidérer sa politique intransigeante envers le droit de vote que réclame depuis belle lurette la diaspora mauricienne à l’étranger.

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