L’AUTOPONT DU CAUDAN: Pas d’amélioration, mais détérioration…

L’autopont du Caudan ne résoud pas le ralentissement de l’entrée sur Port-Louis mais améliore un peu la situation pour quitter la capitale. Les dommages collatéraux sont une surfréquentation de la rue Moka et l’absence d’accès piétonnier entre les salines et la capitale. Voilà les premiers constats effectués après les premiers jours de la mise en service de l’autopont du Caudan supposé, selon le ministre des Insfrastructures publiques Anil Baichoo, améliorer le sort des automobilistes se rendant vers Port-Louis.
Lors de la mise en opération, mardi dernier, de l’autopont du Caudan, le ministre des Infrastructures Publiques, Anil Baichoo, s’était félicité de la mise en service de la première phase de cet ouvrage accompli en vue de contribuer à la fluidité de la circulation vers la capitale. Quinze minutes de gagnées pour accéder dans le centre de Port-Louis, selon le ministre, avec cette nouvelle structure qui a accusé un retard de presque 11 mois. Lancé à une heure de trafic moyen et en pleine vacances scolaires, les premiers émois ont pu donner l’impression que les choses allaient s’améliorer. Mais dès le lendemain matin, les autorités devaient déchanter car la situation du trafic à ce niveau de l’autoroute M1 avait empiré. En fait, le ministre a un peu raison de dire qu’il y a un gain de temps avec le nouvel autopont, mais il s’est trompé de direction. En effet, c’est sur le chemin du retour vers les hautes Plaine-Wilhems qu’il y a une certaine amélioration car l’arrêt effectué jusque-là par les véhicules au niveau de l’ex rond-point du Caudan a disparu et le trafic dans ce sens connaît, l’après-midi et en début de soirée, une meilleure fluidité même s’il faut noter des dangers réels d’accident entre les véhicules se dirigeant vers la Butte et ceux accédent à l’autopont peu après la gare routière.
10 à 15 minutes supplémentaires
En route vers Port-Louis, c’est une toute autre paire de manches. En moyenne, ce sont 10 à 15 minutes de plus que les usagers de la route perdent dans un trafic rendu plus dense entre Camp Chapelon et la Place d’Armes depuis le lancement de la triple voie de Phoenix à Pont Coleville. Ainsi, le nombre de voitures arrivant dans le goulot d’étranglement Pont Coleville-Sorèze a considérablement augmenté, ce qui induit un premier ralentissement conséquent au niveau de Bagatelle et un deuxième plus marqué à partir de Bell Village jusqu’à la place d’Armes en traversant le nouvel autopont. En fait, l’amélioration du trafic en amont entraîne un blocage plus conséquent en aval car le problème majeur de la circulation sur la M1 est le croisement Nord-Sud et Sud-Nord au niveau de la Place d’Armes. On a tout soigné sur cette voie exceptée la maladie elle-même car jusqu’à présent, rien de concret n’a été élaboré à ce point névralgique des problèmes d’accès à la capitale. Ce n’est que maintenant qu’un tunnel est évoqué à ce niveau…
Comme d’habitude, comme pour nier leur part de responsabilité dans ces problèmes de trafic, dès le lendemain, la police a attribué l’accentuation des embouteillages à la mauvaise conduite des automobilistes « qui ne savaient pas utiliser les voies » servant à canaliser le trafic. Même son de cloche du côté d’une source autorisée du ministère des Infrastructures Publiques qui affirme que les conducteurs en provenance des Plaines Wilhems qui se rendent à la Place d’Armes doivent, dès le début, emprunter la voie de droite de l’autoroute avant d’atteindre l’autopont. Or, il s’est avéré que certains ont emprunté celle de gauche et ont attendu d’être à la hauteur du fly-over pour changer de voie, ce qui a valu un ralentissement considérable, selon eux. Même scénario pour ceux qui se sont rendus vers Bell Village ou la Butte en passant par la rue Maupin et la rue Moka qui connaît par effet  une montée importante de flux depuis le lancement de l’autopont.
Heureusement que les écoles sont en congé. Autrement, les problèmes auraient pu être plus conséquents et c’est avec une certaine appréhension que la reprise scolaire est attendue lundi de la semaine prochaine.
Nouvelle réunion pour trouver d’autres solutions
Mais les conducteurs avisés déclarent qu’il aurait mieux valu attendre la fin des travaux avant de rendre cet échangeur opérationnel. D’aucuns s’interrogent sur ce nouveau retard causé par la remise à niveau de la route passant sous l’autopont en direction du Caudan. Il se chuchote que le niveau a dû être abaissé de plusieurs centimètres pour permettre l’accès à certains véhicules. Ce que démentent timidement les autorités, mais qui n’a pas empêché des travaux de fouille, la pose de drains et un léger réalignement. D’où ce nouveau retard pour compléter le projet et lui donner son plein rendement.
Conscient du gros problème engendré par l’accentuation des retards, bien que ne l’admettant pas ouvertement, le ministre Baichoo, lors d’une réunion jeudi avec ses officiers et ceux de la Road Development Authority (RDA), a tenté de remonter à la source du problème. Toutefois, vu les réactions des autorités, tout porte à croire qu’aucun changement majeur n’est à prévoir dans l’immédiat si ce n’est d’attendre l’aménagement de deux passages souterrains à proximité du Caudan et de la State Bank of Mauritius (SBM) pour les piétons et la suppression des feux rouges au niveau des cross here.
Au niveau du ministère des Infrastructures Publiques, l’on se veut rassurant en indiquant que la circulation sera plus fluide d’ici trois mois lorsque tous les travaux seront terminés. Notre source insiste et concède également que l’autopont n’est pas la solution au problème de congestion routière. « It’s just a component of it », indique-t-il, avant d’ajouter: « Il faudra encore attendre le Dream Bridge et la Ring Road pour que la circulation devienne plus fluide. »  Il a, sans doute, oublié que la route en élaboration Ebène-Terre Rouge pourrait vraiment changer la donne et démontrer à terme que les gros travaux onéreux et peu efficaces effectués sur la M1 étaient inutiles…
D’ici là, les automobilistes prennent leur mal en patience, devant surtout rester courtois au volant.

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