Le calvaire du transport à Côte-d’or

Une cinquantaine de familles qui vivent à Côte-d’Or, village qui a été choisi par Landscope Mauritius pour la nouvelle Côte d’Or City, ne savent plus à quel saint se vouer pour avoir accès à un moyen de transport de manière régulière et permanente. Mme Goorun habite cette localité depuis une trentaine d’années. Cette mère de trois enfants raconte : « Il n’y a que deux autobus qui font le trajet Saint-Pierre – Côte-d’Or et vice-versa. Nous devons poireauter de longues heures avant de nous rendre sur la route principale à Helvetia. Ça prend une quinzaine de minutes en voiture et environ une demi-heure à pied. Les après-midi, c’est très dur pour les enfants qui rentrent chez eux à pied après les heures de classe et pour les employés après une journée de travail. »

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Selon cette mère de famille, elle prend toujours la précaution d’apporter un peu plus d’argent lorsqu’elle va dans le village de Saint-Pierre pour « ale achete commission, sinon mo pou obligé retourne marse si pas gagne bis. Et couma li koumense faire noir boner aster li pas prudent marse sa long distans la tousel. »

Ses enfants dont l’aînée est âgée de 22 ans, dit-elle, ont eu le temps de grandir. Mais le problème du transport reste entier. Et, se remémore-t-elle, aucun candidat de l’alliance Lepep ou des partis adverses n’a posé le pied à Camp Auguste lors des dernières élections générales. « Letan ti bizin pou vot zot zot pas fin vini. Ou krwar aster zot pu vin pou geter ki nou problème », fait-elle part.

Une jeune élève que Le Mauricien a rencontrée pendant qu’elle faisait le trajet Helvetia – Côte-d’Or pour rentrer chez elle, explique : « Je préfère rentrer à pied malgré la fatigue au lieu de poireauter sur l’arrêt d’autobus pendant plus d’une heure. Sauf lorsqu’il pleut, je ne peux alors rien faire. Je n’ai pas d’autre choix. Comme d’autres jeunes, moi aussi j’ai l’ambition de réussir dans mes études. »

Iswar Unoop, 17 ans, fréquente une institution secondaire de la région. Pour éviter qu’il se fasse réprimander chaque fois qu’il arrive en classe en retard, ses proches lui ont offert une motocyclette. « Je suis bien placé pour parler de cette situation. Car j’ai vécu moi aussi des moments difficiles lorsque je devais me rendre à pied dans les régions avoisinantes lorsqu’il pleuvait à grosses gouttes. »

Même son de cloche chez la famille Desan qui habite non loin de Camp Auguste. « Nous avons fait d’énormes sacrifices pour avoir un toit. Nous n’avons jamais eu de conflit avec nos voisins depuis que nous habitons ici. Nous vivons comme une vraie famille ici. Notre plus gros problème, c’est le transport. .Je comprends parfaitement nos voisins qui ont pris la décision d’aller s’installer ailleurs. Nous le regrettons beaucoup mais ils n’ont pas le choix. Avec l’insécurité grandissante à Maurice, on ne sait jamais ce qui pourrait se passer pendant que leurs enfants parcourent de longues distances à travers les champs de canne pour rentrer chez eux. »

Sollicité par rapport à cette situation, Arvin Gooranah, le conseiller du village de Saint-Pierre, trouve qu’il est inconcevable que les autorités restent insensibles et qu’aucune solution n’ait été trouvée jusqu’ici. « Cette situation ne peut plus durer. Le réseau du transport de la région doit obligatoirement desservir ce quartier, quelque que soit le nombre de passagers. » Il suggère ainsi que l’autobus qui quitte la gare routière de Saint-Pierre passe à Curepipe via Côte-d’or et Hermitage et vice-versa. Pour lui, il s’agit « d’une proposition que des officiels de la NTA pourraient considérer ».

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