Le PMO refuse le mariage civil du pilote Hofman avec sa compagne mauricienne

  • « You are trying to marry a citizen of Mauritius for the sole purpose to automatically acquire the status of resident », écrit le PMO dans sa lettre de refus
  • Isabelle L’Olive : « Nous attendons les directives de notre homme de loi pour la marche à suivre »

Le pilote belge Patrick Hofman, dont le permis de résidence avait été retiré par le Prime minister’s Office (PMO) le 7 octobre 2017, aura de nouveau à se battre contre les autorités mauriciennes.

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Patrick Hofman a formulé une demande pour contracter le mariage civil avec sa compagne de longue date Isabelle L’Olive. Mais dans une lettre adressée hier, le PMO a refusé d’accéder à sa demande, percevant cette démarche comme une tentative d’obtenir la nationalité mauricienne à travers un mariage.

« As a non citizen of Mauritius, you are trying to marry a citizen of Mauritius for the sole purpose to automatically acquire the status of resident », écrit le PMO dans sa lettre de refus.

Contacté par Le Mauricien ce matin, Isabelle L’Olive dit attendre les directives de son avocat, Me Gavin Glover, SC, pour décider de la marche à suivre, et n’a pas souhaité faire plus de commentaires. Le pilote Hofman n’est, lui, pas au pays et devra être de retour dans deux semaines.

Rappelons, dans le cadre de ce nouveau bras de fer entre Patrick Hofman et le PMO, que le Permanent Residence Permit du pilote belge avait été émis officiellement le 28 avril 2016 pour une période de 10 ans sous l’article 5 A de l’Immigration Act.

Depuis 2003, le pilote avait un contrat en tant que Flight Captain avec Air Mauritius. Mais en octobre 2017, alors qu’il devait prendre le vol à destination de Perth, il n’avait pu être en poste, et ce pour des raisons de santé, ayant même produit un certificat médical à cet effet.

Or, à son grand étonnement, le capitaine Hofman devait apprendre le même jour qu’il avait été limogé sans aucune autre forme de procès. Le lendemain même, il avait saisi la justice et obtenu un ordre du juge en Chambre pour qu’il ne soit pas déporté.

Par ailleurs, il a logé une demande de “judicial review” de la décision du bureau du Premier ministre de lui retirer le permis de résidence et a entamé un procès en réclamation contre Air Mauritius. À noter que la compagnie réclame d’ailleurs un “security cost” de Rs 100 000 au pilote en guise de garantie dans le procès que celui-ci lui intente.

Près de 13 ans

Alors que le pilote compte déjà deux procès devant la Cour suprême dans le cadre de son affaire avec Air Mauritius, il a finalement obtenu son divorce en octobre 2018 après 13 ans de procédure en cour à Maurice. Aussi, le 26 décembre, le couple a décidé de faire sa demande de mariage civil auprès de l’état civil, et ce après 12 ans et 10 mois de vie commune.

Conformément à la loi pour la publication des bans en vue du mariage civil entre une citoyenne mauricienne et un étranger, le couple soumet ainsi 11 documents, dont le certificat de capacité de mariage et le visa de mariage émis par le bureau de l’immigration. Mais dans une lettre adressée hier aux concernés, l’état civil fait part de sa décision de ne pas accorder son aval pour cette union, faisant ainsi suite à une objection de la Home Affairs Division du PMO.

Bien que le couple dispose de tous les documents nécessaires, il ne pourra donc aller de l’avant avec le mariage. Le PMO, qui a déjà retiré son permis de résidence au pilote, est d’avis qu’il s’agit d’une « tentative déguisée » d’obtenir la nationalité mauricienne. Le couple, lui, est d’un avis contraire.

Leur décision de demander à pouvoir célébrer leur mariage, selon eux, est « tout à fait légitime » car Patrick Hofman vient d’obtenir son divorce après 13 ans et vit avec sa compagne « depuis longtemps ».
Le pilote n’étant actuellement pas au pays, il devra se présenter à l’état civil.

Isabelle L’Olive, jointe au téléphone ce matin, dit pour sa part attendre les directives de leur homme de loi, Me Gavin Glover, pour décider de la marche à suivre. Elle n’a pas souhaité faire davantage de commentaires à ce stade.

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