Les 15 août à Marie, Reine de la Paix de 1943 à 1955

Monique Dinan 

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EN 1943 : UN AUTEL EN PIERRE TAILLÉE EST AJOUTÉ AU MONUMENT
« Le plus beau joyau offert par ses enfants de Maurice à la Très Sainte Vierge en 1943 : cet autel taillé dans la pierre du pays » (Chanoine Jacques Giraud)
Le 15 août 1943, Mgr J. Leen, qui avait consacré l’autel en basalte le 12 août précédent, inaugure la nouvelle table eucharistique par la messe pontificale. La tranche de la pierre porte une inscription fameuse, empruntée à Sainte-Marie Majeure de Rome SUSCEPIT ME ARA PRIOR (« c’est le premier autel qui m’a reçu »), allusion à Marie, première demeure sur terre du Verbe incarné. La table d’autel qui mesure huit pieds de long, trois pieds de large et neuf pouces d’épaisseur provient d’un bloc de pierre gracieusement offert par le gouvernement de Maurice et extrait d’une carrière sise à Richelieu. Ce magnifique autel a été taillé par M. Clément Esther, un sculpteur mauricien. Le 15 août 1943 a lieu, la messe d’inauguration sur le nouvel autel.1

5 AOÛT 1944, EN PLEINE GUERRE ILLUMINATION DU MONUMENT
Pour la première fois, le monument est illuminé de sept à neuf heures du soir : l’effet est grandiose.
« Avec la bienveillante autorisation de la Défense Civile, Son Honneur le Maire de Port-Louis a gracieusement accepté de faire illuminer le monument de Marie, Reine de la Paix lors des fêtes de la Vierge et des jours de procession.
Dans une lueur translucide, l’hémicycle du monument se détachait. Au centre tranchait l’autel sombre avec sa croix. Un effet d’ombre au pied de la Vierge marquant la séparation entre Elle et notre monde. C’est la première fois que cette vision nous est offerte. » (La Vie Catholique 20 août 1944)

15 AOÛT 1945 : LE JOUR DE LA VICTOIRE EST LE JOUR DE MARIE
La paix reconquise : deux minutes après minuit la guerre prend fin. Il y a ce             15 août 18 à 20000 personnes à Marie, Reine de la Paix. Il y avait à cette période 7 000 pionniers à l’étranger et 1 500 jeunes sous les drapeaux. Mgr Amédée Nagapen raconte : « C’est au monument, Marie, Reine de la Paix, où tout au long de la guerre de 1939, on avait ardemment imploré la Très Sainte Vierge, que le 15 août 1946 on apprit la victoire des Alliés, au moment où Mgr Leen célébrait la messe pontificale. »

La Vie Catholique raconte : « Lorsque dans sa lettre pastorale du 5 août l’évêque de Port-Louis nous conviait à monter à la Reine de la Paix, le jour de l’Assomption pour un « Te deum » en action de grâces de la Victoire, il n’avait en vue que l’événement du 8 mai dernier, mais en même temps il formulait le vœu de voir la très Sainte Vierge hâter le jour du triomphe final et du « Te deum » de la Victoire. Ce vœu dut être recueilli par les anges et porté jusqu’au trône de la reine des Cieux, car l’aube du 15 août se leva sur une immense joie, celle que notre évêque avait souhaitée. Ainsi Marie, Reine de la Paix triomphait à son jour et à son heure et la première manifestation d’allégresse devait se dérouler au pied de son trône terrestre.

Les haut-parleurs diffusent à la capitale la joie de l’Assomption interprétée à l’introït par un chœur d’enfants. Le maître de Chapelle, M. Raoul Betsey dirige l’exécution d’une belle messe en musique. La fête du 15 août s’acheva par l’illumination. Dans sa blancheur translucide, la statue symbolique révélait à la ville endormie la présence de celle qui durant des années de guerre ne cessa de veiller sur nous. En lettres de feu, deux mots traduisaient l’hommage du pays « Ave Maria. »

« Vers la Gracieuse Souveraine de la Paix, la gracieuse Reine de la Victoire, les foules ont accouru, sans se lasser – par les matins lumineux d’aurore, les après-midis dorés de promesses, l’éblouissant minuit sous les étoiles. Echos d’une lointaine ferveur, l’Ave Maria roulait en fleuve de foi à travers la cité, la sanctifiait d’un trait d’amour, montait pour s’épandre et battre comme des implorations les pieds sans tache de la Vierge…»
Margaux. (La Vie Catholique, 26 octobre 1947)

1947 : CONSTRUCTION DE CHAPELLE-CRYPTE ET DES TERRASSES
C’est au cours de 1946 que l’évêque lance une quête spéciale pour la construction d’une chapelle-crypte « en reconnaissance à Marie qui a couvert son petit royaume pendant la guerre ».

Un correspondant qui signe CUSTOS dans La Vie Catholique fait état des générosités et des talents à l’œuvre. « Le plan de la crypte fut conçu par M. Max Boullé aidé par son collègue, M. Marcel Lagesse. L’exécution du travail est l’œuvre du Mauritius Building.

Au fronton de la crypte une double inscription en lettres de bronze se détache « Salve Regina Pacis » « Spes Nostra Salve. » Ce travail soigné est un don des Forges Tardieu. La municipalité de Port-Louis qui, du jour où elle remit les clefs de la ville à la Reine de la Paix n’a cessé de contribuer à sa gloire, a voulu par un don important s’associer à l’érection de la crypte. Elle a de plus doté d’admirables terrasses verdoyantes aux bordures rouges les abords du monument. On y reconnaît la compétence de M. Bijoux, surintendant des Jardins. Une nouvelle route toute blanche relie le monument aux grandes artères de la ville les rues Labourdonnais et St Georges…. Le 15 août à cet autel qui représente l’hommage reconnaissant du pays à la très Sainte Vierge, la Sainte messe sera offerte pour tous les bienfaiteurs.

Désormais les pèlerinages pourront se succéder en dépit des incertitudes du temps. Il est à souhaiter que chaque paroisse vienne à son tour exprimer sa dévotion filiale à Notre Mère. Tous les premiers samedis du mois, la messe sera célébrée à la Crypte, dédiée au Cœur Immaculée de Marie, Refuge des pécheurs.

Dans la presse paraît ce communiqué de l’évêché « A 7 h 30 inauguration de la crypte. Messe de communion au nouvel autel offerte aux intentions des bienfaiteurs.
A 9 h 30, messe pontificale.

Le diocèse de Port-Louis désirant s’associer aux réjouissances nationales pour l’Indépendance de l’Inde, convie à cette messe, dans un sentiment d’action de grâces, tous les membres de la communauté indienne. A l’occasion de l’Indépendance de l’Inde, des prières seront récitées le 15 août dans toutes les églises catholiques à l’office du matin pour la prospérité des nouveaux dominions.
A 19 h 00 : Illumination du monument.

15 AOÛT 1947 : INAUGURATION DE LA CHAPELLE- CRYPTE DE LA MONTAGNE DE LA VIERGE
Le 15 août 1947, c’est l’inauguration de la chapelle-crypte dé- diée au Cœur Immaculé de Marie qui veut marquer un hommage de filiale reconnaissance du peuple mauricien pour la protection de la Vierge pendant la guerre.

15 AOÛT 1950 INAUGURATION DE L’AVENUE MGR LEEN
M. Félix Laventure, maire de Port-Louis, décrète que la nouvelle route qui dessert le monument de Marie, Reine de la Paix qu’il inaugure le 15 aout 1950 portera le nom de Mgr Leen, récemment décédé. C’est un témoignage de reconnaissance pour celui qui a doté Port-Louis d’un si beau sanctuaire.

15 AOÛT 1955
25 ordinations de prêtres mauriciens ont eu lieu de 1949-1968 dont la grande majorité à l’étranger. Une grande première, c’est que la première ordination à Marie, Reine de la Paix est conférée simultanément à cinq prêtres.
15 AOÛT 1955
Ordination de 5 prêtres mauriciens-Pères Jacques Avrillon, Michel Boullé, Jean-Claude Desjardins, Henri Espitalier-Noël et Adrien Wiehe – qui réunit 65 000 personnes à Marie, Reine de la Paix. Mgr Liston étant souffrant, en clinique jusqu’au 15 septembre, c’est donc Mgr Cléret de Langavant, évêque de la Réunion, qui procède à cette ordination qui a marqué les annales de l’histoire de l’Église mauricienne. 115 policiers assuraient le service d’ordre au sanctuaire marial. 4 trains spéciaux ont permis le déplacement des pèlerins venus des régions éloignées

 

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