Les 32 employés de Bedino toujours dans l’incertitude

Ils se rendent à l’usine tous les jours, mais le patron ne se présente pas

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13 ex-ouvriers bangladais de Texto dans une situation de détresse en attente d’un billet d’avion pour rentrer chez eux

Ils avaient fait la une des journaux en décembre dernier car ils n’avaient pas reçu leur salaire de décembre ni de boni de fin d’année. La situation est loin de s’améliorer pour les 32 employés de Bedino Ltd, située à Rose-Belle. Depuis la rentrée, ils se rendent sur leur lieu de travail mais ne savent plus quoi faire. En dépit de plusieurs sollicitations, leur patron n’est pas venu à leur rencontre. Situation catastrophique également pour 13 ex-ouvriers bangladais de l’usine Texto, qui sont sans assistance et sans nourriture dans l’attente d’un billet d’avion pour rentrer chez eux.

Début d’année difficile pour des centaines d’employés du secteur de l’exportation. D’une part, les 450 travailleurs de Texto, mis sous administration judiciaire en décembre, ont reçu leur feuille de route sans aucune garantie quant à une compensation pour leurs années de service. Certains comptaient plus de 20 ans dans cette usine située à Vallée-des-Prêtres tandis que d’autres devaient prendre leur retraite cette année.

Le cas de 13 ouvriers bangladais de l’usine Texto préoccupe particulièrement. Alors que certains de leurs collègues ont opté pour un redéploiement dans d’autres usines, ils ont, eux, choisi de rentrer chez eux. Sauf qu’ils n’ont ni de billet d’avion, ni la garantie bancaire que l’employeur aurait dû fournir pour ce genre de situation. Pour l’heure, ils continuent d’habiter le dortoir de l’usine à Roche-Bois mais sont sans assistance et sans nourriture.
Le syndicaliste Atma Shanto, qui s’est chargé de ce cas, avait déjà écrit au ministère du Travail pour réclamer que l’État paie leur billet d’avion, comme cela avait été le cas pour les ouvriers indiens d’Avant Ltd, qui avait fermé ses portes, laissant les travailleurs sur le carreau. Mais à ce jour, la situation n’a pas évolué. « À chaque fois que je demande des explications, on me répond que c’est “on process”. Mais entre-temps, ces travailleurs sont dans une situation de détresse. Ils disent qu’ils n’ont pas à manger. Combien de temps cette situation va durer ? » se demande Atma Shanto.

Il s’insurge également contre le flou qui persiste concernant la situation des travailleurs de Bedino. Suivant un conflit entre l’ancien administrateur et le directeur, les employés avaient été privés de salaire et de boni en décembre dernier. Le conflit ayant une dimension légale, les travailleurs se retrouvent pris entre les deux parties. « Personne ne dit ce qu’il adviendra des travailleurs. Ils sont sur leur lieu de travail tous les jours mais il n’y a personne pour leur dire quoi faire. Ils ont même invité le directeur à venir les rencontrer, mais il ne l’a pas fait. »

Le syndicaliste s’élève également contre le ministère du Travail, qui aurait engagé l’avocat Kailash Trilochun pour loger une plainte en cour dans cette affaire. « Cela a été dit officiellement dans une réunion. L’avocat est même allé voir les travailleurs pour recueillir leurs signatures en vue de les représenter. Mais la question que je me pose, c’est qui a donné les instructions pour l’engager ? »

Pour dénoncer toutes ces situations, la Fédération des travailleurs unis (FTU) organisera une marche de protestation demain à partir de 11h30 du Champ-de-Mars au Jardin de la Compagnie. « Les licenciements sauvages et les conditions esclavagistes ne peuvent plus continuer dans le secteur privé. Le gouvernement avait promis d’amender les lois du travail pour mettre de l’ordre mais cela fait trois ans déjà que nous attendons. Il est temps que les rapports sortent du tiroir. Le ministrene peut se cacher derrière les vacances parlementaires. »

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