Les entrepreneurs étrangers à Maurice respectent-ils le droit du travail mauricien ?

Nous sommes très conscients qu’il y a un grand effort de la part des autorités pour encourager les étrangers ayant des capacités financières et qui voient en notre paradis un terrain fertile, à souvent créer leurs entreprises à l’île Maurice. Certains choisissent même de sous-traiter leurs opérations existantes ici par rapport aux charges sociales dans leur pays.
On a constaté la prolifération de ces entreprises dans divers secteurs, qui emploient principalement des Mauriciens, en particulier pour les emplois peu qualifiés.
Cependant, notre attention doit être attirée sur la question de savoir si les hommes d’affaires étrangers comprennent vraiment la structure du droit du travail de l’île Maurice.
On peut imaginer que pour tous ceux qui souhaitent s’expatrier à l’étranger et créer une entreprise en employant des locaux, l’un des facteurs le plus important à prendre en compte est le droit du travail et les conséquences de son non-respect dans leur ‘due diligence’. Cela devrait être un réflexe automatique au cours de leurs activités. Cependant, tel n’est pas toujours le cas.
Comme chacun le sait, le droit du travail mauricien s’est renforcé et est plus structuré depuis 2008-2009, ce qui empêche les abus en termes de licenciement et dans les cas de licenciement économique.
Il est à noter qu’il existe plusieurs structures de société « fantômes », en particulier dans le secteur du BPO (Business Processing Outsourcing). Cela se remarque à travers des directeurs/propriétaires, qui ne vivent pas dans le pays, mais qui utilisent plutôt un «prête-nom» ou un directeur des opérations locales afin de gérer l’entreprise en leur nom.
Que se passe-t-il vraiment si l’entreprise gérée à distance met la clé sous la porte ? Qu’advient-il des employés ? Qu’arrive-t-il lorsque le marionnettiste ne veut plus jouer ? Il est consternant dans ces circonstances de noter l’indifférence de certains propriétaires/directeurs, qui considèrent comme insignifiantes les exigences de l’indemnité de service en cas de licenciements.
Pire, certains en viennent d’une certaine façon à croire qu’ils sont à mille lieues des risques s’ils disparaissent sans payer aux salariés licenciés les indemnités qui leur sont dues.
Comment les autorités interviennent-elles ou surveillent-elles ces sociétés ? Est-ce que l’interdiction d’exercer leurs activités suffit ? Le Bureau du Travail devrait-il leur fournir quelques conseils avant que ces entreprises ne se mettent en place? Une affaire de droit industriel rend-elle justice aux employés qui sont bel et bien désabusés?

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