LES LEADERS DE L’ALLIANCE LEPEP : « Les élections, un référendum contre la IIe République »

Le congrès organisé hier par l’Alliance Lepep devant une salle comble à l’hôtel de ville de Curepipe a été marqué par une forte sortie contre le projet de IIe République envisagé par l’Alliance PTr/MMM. « Les prochaines élections générales seront un référendum qui permettra à la population de se prononcer sur la IIe République », a lancé Xavier-Luc Duval.
Le leader du PMSD reprenait les propos tenus plus tôt par Adrien Duval qui a accusé Navin Ramgoolam et Paul Bérenger de vouloir créer un régime monarchique. De son côté, Sir Anerood Jugnauth a estimé que les élections ne sont pas suffisantes pour donner le mandat à un gouvernement pour procéder à un changement constitutionnel de cette envergure. « Il aurait fallu avoir un référendum, avec une majorité appropriée ».
Le ton concernant le projet de IIe République avait été donné par Jacques Panglose qui présidait le congrès hier. « Les prochaines élections générales seront les plus importantes depuis 1968 en raison des changements à la Constitution qui sont proposés par l’alliance PTr/MMM, et qui provoqueront une modification profonde au système démocratique en vigueur », dit-il.
Ce sujet a été repris par Adrien Duval, qui sera candidat à Curepipe/Midlands aux côtés de Stephan Toussaint et Malini Seewocksingh. Il a expliqué que sa décision de se lancer dans l’arène politique est une démarche patriotique, après avoir compris le danger que représente la IIe République pour le pays. Il estime que le prochain scrutin sera une élection référendum sur « ki kalite Maurice zot envie gagner ». Pour lui, le projet de République proposé par le tandem Ramgoolam/Bérenger est « un régime monarchique avec un roi qui sera élu pendant sept ans, que personne ne pourra interpeller ni au Parlement ni en Cour et qui ne pourra être révoqué. Il aura à ses côtés un Premier ministre marionnette. La IIe République n’est pas un pas en avant, mais un pas en arrière. C’est un projet proposé par des personnes qui ont peur de voir la vérité en face et les difficultés auxquelles doit faire face la population ». Ce n’est pas un Président tout-puissant élu pour sept ans qui résoudra les vrais problèmes du pays, dit-il. « Ce sera au peuple de décider ki kalite Maurice ou envie gagne ». Il s’est réjoui que l’Alliance Lepep dispose d’une équipe jeune guidée par un vieux renard de la politique en la personne de sir Anerood Jugnauth. Il estime qu’avec le nouveau gouvernement il y aura une relance économique au point où les maçons diront désormais « Solange, amène mo iPad. »
« Trahison »
Pour sa part, Xavier-Luc Duval a estimé que « Navin Ramgoolam pe gagn constipation pou donne date élection » parce qu’il est au courant du succès remporté par l’Alliance Lepep sur le terrain. Ce qui se passe indique que « ninport ki symbole pas important, c’est l’intelligence et l’enjeu des élections qui compte », dit-il. Xavier-Luc Duval a constaté, à l’exemple de l’assistance présente à Curepipe, qu’il y a une adhésion massive de l’électorat du MMM au PMSD et à l’Alliance Lepep. « Le MMM perd ses membres à une vitesse vertigineuse. Je comprends leur indigestion après avoir avalé autant de couleuvres, et autant de scandales ». Il a dénoncé ce qu’il estime être la trahison de Paul Bérenger et soutient que l’Alliance Lepep est basée sur le respect mutuel. « Nous sommes d’accord pour faire enn lot qualité gouvernement. Un GM de partage avec un équilibre, l’égalité de chances et la méritocratie. Un gouvernement qui respecte la dignité de tous ». Abordant le dossier de la IIe République, il a affirmé que les prochaines élections seront un référendum, « pas enn élection ki coaltar ou la route ou ki donne ou la limier ». Il a observé que si le MMM et le PTr avaient conclu une simple coalition pour les prochaines élections, cette alliance aurait été imbattable ; « cependant, la situation est beaucoup plus grave parce qu’il s’agit de savoir ce qu’ils veulent faire de ce pays ». Il s’est dit confiant que dans le cadre des prochaines élections « David vaincra Goliath ». Xavier-Luc Duval a aussi estimé que l’octroi d’un vote à l’Alliance Lepep ne permettra pas uniquement d’obtenir une pension de vieillesse de Rs 5 000, mais qu’il faudra également assurer qu’il y ait de la croissance et le développement économique. Il a en outre insisté qu’un gouvernement de l’Alliance Lepep sera un gouvernement de partage qui accordera une attention spéciale à l’équilibre, à l’efficacité et à la compétence à la tête des institutions gouvernementales. Il a préconisé l’institution d’une commission pour nommer les responsables des corps para-étatiques.
Conflits
Clôturant le congrès, sir Anerood Jugnauth, dans un discours très imagé marqué par des attaques contre Navin Ramgoolam et Paul Bérenger, a lui aussi dénoncé la IIe République. Ce nouveau régime accordera des pouvoirs absolus au Président de la République, entraînant ainsi la mort de la démocratie et soumettant le pays à la dictature d’un président, dit-il. Pour lui, la IIe République sera une catastrophe pour le pays. « Il y aura des frictions et des conflits. Navin Ramgoolam a lui-même reconnu qu’avec la présence de deux grands partis, il y aura des frictions et des conflits au point qu’un comité sera chargé de jouer aux arbitres ». Il a comparé ce comité à une servante qui mettrait de l’ordre dans le ménage de ses patrons en cas de bagarre. Sir Anerood Jugnauth a, de plus, considéré que le système gouvernemental westminstérien actuel est meilleur système au monde. « Est-ce que c’est dans l’intérêt du peuple ou dans l’intérêt de deux personnes assoiffées de pouvoir qu’il faut le changer ? » a-t-il demandé. Il estime qu’un tel changement constitutionnel ne se fait pas à travers les élections. « Il aurait fallu normalement organiser un référendum », a-t-il dit. Il a observé que ce que propose l’Alliance PTr/MMM est un système bâtard avec deux capitaines à bord d’un bateau. « Cela veut dire des frictions, qui entraîneront une instabilité qui repousserait les investisseurs étrangers. Il n’y aura plus de progrès ou de prospérité. Le pays se retrouvera au bord du précipice ».
Anil Gayan, leader adjoint du Muvman Liberater, a aussi pris la parole pour critiquer Paul Bérenger pour n’avoir pas fait son travail de leader de l’opposition pendant une année.

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