À L’IGCIC : Découverte de Jupiter et ses quatre lunes galiléennes

Toute l’équipe du Rajiv Gandhi Science Centre (RGSC), de Bell-Village, était à pied d’oeuvre vendredi dernier, pour la première séance d’observation du ciel de l’année qui a eu lieu au centre Indira Gandhi pour la culture indienne (IGCIC), à Phoenix. De nombreuses personnes ont fait le déplacement pour voir Jupiter, la plus grande planète de notre système solaire et ses quatre plus grosses lunes, ainsi que notre propre satellite, la Lune. Une exposition d’art intitulée « Space exploration for a better tomorrow » a été inaugurée au début de la soirée, et sera visible durant un mois.
Vendredi soir, le temps clément joue en faveur de tous ceux qui ont fait le déplacement pour observer les merveilles de la voûte céleste. Découvertes par Galilée en 1609, Jupiter et ses quatre lunes galiléennes (soit les plus gros satellites naturels de la géante gazeuse) – Io, Europe, Ganymède et Callisto –, ainsi que notre Lune et des constellations comme Orion, sont aujourd’hui visibles de l’hémisphère Sud.
Les préparatifs pour la soirée débutent relativement tôt pour le personnel du RGSC. Trois télescopes sont installés dans la cour de l’IGCIC : deux sont orientés vers la Lune et un vers Jupiter.
Exposition
La soirée démarre avec l’inauguration d’une exposition d’art intitulée « Space exploration for a better tomorrow » par le Haut-commissaire indien à Maurice, Anup Kumar Mugdal. Constituée d’une trentaine de tableaux réalisés par des élèves du secondaire dans le cadre d’un concours organisé par le RGSC en 2014, l’exposition est visible pendant un mois au IGCIC. Ouvert aux élèves de visual art, il leur a demandé une réflexion scientifique, avant l’exécution sur toile de leur recherche.
Après le vernissage, le public, nombreux à faire le déplacement en famille, se dirige dans la salle polyvalente du centre pour une présentation sur la formation de l’univers, les étoiles, les objets qui y évoluent et la particularité de chaque planète du système solaire. C’est ainsi que l’audience, peu avisée, apprend que la grande tache rouge souvent visible dans les images de Jupiter, est un anticyclone trois fois plus gros que la terre. La distance entre la Lune et de la terre est de 340 000 kilomètres, entre autres.
Observation
Entre-temps, le soleil se couche pour laisser place à la nuit noire. La lune croissante arrive bientôt à mi-chemin de son orbite et est illuminée presque à moitié. Le moment idéal pour l’observer, selon des astronomes et amateurs. « L’observation se fait le long de la ligne “terminateur” qui sépare la partie éclairée de la partie sombre ». L’observateur constate alors les reliefs à la surface lunaire : failles, cratères… c’est avec émerveillement que de nombreuses personnes découvrent, pour la première fois, ses caractéristiques.
Le public est ensuite réparti en trois groupes, notamment en fonction du temps d’attente estimé par chacun pour l’observation. Aux alentours de 19 h 30, Jupiter et quatre de ses 16 principales lunes (la planète en possède en réalité 67) sont visibles dans le ciel de Phoenix. Une dizaine de personnes, dont le Haut-commissaire indien, ont l’occasion de les voir assez rapidement. Cependant, un gros nuage noir obstruant la visibilité force les autres à attendre quelques instants.
Si certains voient quatre de ses lunes alignées avec la géante gazeuse, d’autres n’en voient que trois. Un problème sans doute relatif à une acuité visuelle réduite chez quelques participants : les lunes sont tellement minuscules qu’elles sont difficilement perceptibles. Selon le curateur du RGSC, Sookdeo Rungoo, durant un instant en ce début de soirée, une des lunes était déjà cachée par la planète.
« C’était très intéressant », soutient Marzuqa Koodraty, récent détenteur du HSC. Notre interlocutrice avait opté pour les mathématiques, la physique et la chimie pour ses examens. Son père Anwar Koodraty affirme que « c’est une bonne occasion de voir ce qu’il y a dans le ciel ». Ananti Torul, sexagénaire, habitante de Vacoas, observe la voûte céleste au télescope pour la première fois. « Ti bien », affirme-t-elle. Nesha Rawoo, sexagénaire, renchérit : « C’est incroyable lorsqu’on réalise que de là où nous sommes nous pouvons regarder à travers le temps et voir aussi loin dans l’espace ». Notre interlocutrice n’est pas à sa première observation du ciel. Il y a quelques années, elle était présente à l’une des nombreuses observations publiques organisées par le RGSC.
Quelques initiés frissonnent à chaque fois qu’ils observent le ciel à travers un télescope. L’idée de pouvoir caresser du bout des doigts ce croissant lunaire, ou de tenir entre les mains Jupiter et ses lunes les subjugue, surtout en réalisant la distance qui les sépare de ces objets célestes. Il faut savoir que si l’on réduisait la Terre à la taille d’un petit pois, Jupiter se situerait à 300 mètres…

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