LITTÉRATURE: Aqiil Gopee en première ligne pour le Prix du jeune écrivain

Le jeune écrivain Aqiil Gopee, remarqué dans le milieu littéraire mauricien, fait partie des quatorze heureux lauréats du Prix du Jeune écrivain de langue française. Ayant reçu la nouvelle lundi en début d’après-midi, il peut d’ores et déjà s’imaginer en mars 2014, au Salon du livre à Paris, dédicaçant le recueil édité par Buchet Chastel dans lequel figurera sa nouvelle Loup et rouge…
Les éditions de l’Atelier lui avaient déjà réservé ses nouvelles — pour le recueil Fantômes — lorsqu’Aqiil Gopee a décidé en début d’année de participer au Prix du Jeune écrivain de langue française, organisé en France. Il a donc remis l’ouvrage sur l’établi et s’est fendu d’un nouveau texte pour lequel il s’est inspiré du conte du Petit Chaperon rouge… Mais ici, les rôles sont inversés : la grand-mère devient un personnage inquiétant tellement dénué de scrupule qu’elle prostitue sa petite fille ! Et le loup, qui usuellement croque les enfants et terrifie les adultes, revêt des atours sympathiques et ferait preuve d’empathie.
Nous devrons attendre mars 2014 pour découvrir ce texte que les éditions Buchet Chastel publieront aux côtés des nouvelles des treize autres lauréats sélectionnés par le jury de ce prix. Selon nos informations, Loup et rouge a remporté une belle unanimité auprès des dix-sept membres de ce jury international, des personnalités du monde littéraire francophone, qu’il s’agisse d’écrivains établis de longue date ou des valeurs montantes de la littérature en français.
L’intérêt du Prix du Jeune écrivain réside notamment dans le parrainage qui fait qu’Aqiil Gopee va désormais se familiariser aux secrets du monde de l’édition, avec l’aide d’un des membres du jury, en l’occurrence l’écrivain Bernard Quiriny. On devine une parenté au moins dans le genre choisi avec ce dernier qui s’est fait remarquer dans le monde littéraire entre autres grâce à ses Contes carnivores édités en 2008 au Seuil. Chaque lauréat est ainsi chaperonné par un des membres du jury qu’il l’aide à parfaire son texte en vue de l’édition, à se faire connaître aussi auprès du public et des médias dans son propre pays et également, bien sûr, à se préparer pour le grand jour, à savoir la remise du prix qui a lieu sur le stand de l’éditeur au salon du livre de la Porte de Versailles à Paris.
Écrivains de tous horizons
Cette cuvée 2014 sera préfacée par Ingrid Astier, autre membre du jury qui avait remporté le Prix du Jeune écrivain en 1999 avec Face à faces, un texte sur l’impossible identité. En 2010, elle a publié Quai des enfers chez Série Noire et propose son second roman « d’action et d’amour » cette année, sous le titre Angle Mort. Présidé par Alain Absire (L’égal de Dieu, Sans papier, Deux personnages sur un lit avec témoin, ou Le chevalier à la plume d’or parmi trente ouvrages), ce jury compte aussi parmi ses membres des figures du monde littéraire telles que Myriam Baroche, Georges Olivier Châteaureynaud, Dominique Fabre, Michel Lambert, Patrice Nganang, Mohamed Aissaoui, Carole Martinez, Minh Tranh Huy et également Ananda Devi, qui considère ce prix comme un excellent soutien à la création, en raison notamment du suivi qu’il permet. Les jurés ont délibéré le 26 septembre dernier, après avoir lu les trente nouvelles des finalistes qui avaient été sélectionnées parmi quelque 979 textes envoyés des pays francophones. Ces délibérations se déroulent dans l’anonymat, le pays de provenance étant cependant indiqué.
Aqiil Gopee estime que sa nouvelle est écrite dans un langage accessible à la jeunesse mais que son sujet s’adresse plutôt aux adultes. « Ce prix m’aide à avoir plus confiance en moi, nous confie-t-il, et me fait penser que je pourrai peut-être continuer professionnellement dans ce domaine… » S’il est le premier dans sa classe de form V, il n’en demeure pas moins critique par rapport aux programmes d’enseignement de la littérature en français. À nos questions à ce sujet, il estime que les auteurs au programme ne sont pas assez variés, qu’il n’y a pas assez d’écrivains mauriciens et que les littératures actuelles y sont insuffisamment représentées. « Les écrivains que nous étudions sont tous morts… » fait-il notamment remarquer. En tout cas, ce prix va lui permettre de fréquenter des écrivains bien vivants en mars prochain. Ce sera aussi pour lui un premier voyage en France.

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