LONDON :«We would not support any such resolution»

Londres continue à faire preuve de mépris et de perfidie à l’encontre de Port-Louis au sujet de la revendication de la souveraineté sur l’archipel des Chagos. Dans un développement intervenu en fin de semaine avec une réponse de la Baroness Anelay of St Johns, siégeant à la Chambre de Lords, le gouvernement britannique dit tout ignorer des démarches de Maurice par rapport à un projet de résolution à l’Assemblée générale des Nations unies en vue de saisir la Cour Internationale de Justice pour une Advisory Opinion sur contentieux des Chagos. Mais la porte-parole du gouvernement britannique prend le soin d’ajouter que celui-ci ne sera nullement partie prenante de cette initiative diplomatique. Par ailleurs, le projet de Resettlement des Chagossiens dans leur archipel s’éloigne de plus en plus si l’on en croit la teneur du Briefing Paper sur les Chagos de la Chambre des Communes, rendu public le 29 juillet.
Lord Steel of Aikwood était intéressé de prendre connaissance de la position qu’adoptera le gouvernement britannique au sujet de la revendication de Maurice sur la souveraineté des Chagos avec de nouvelles démarches sur le plan diplomatique. La réponse déposée par la Baroness Anelay of St Johns pourrait étonner dans la mesure où un envoyé spécial du gouvernement britannique avait été informé viva voce au sujet de l’ultimatum de la fin de juin au sujet du contrôle effectif de Maurice sur les Chagos.
« We are not aware of any plans by Mauritius for a resolution at the next UN General Assembly regarding the resettlement of Chagos islanders to be referred to the International Court of Justice (ICJ) », fait-elle comprendre selon la version du Hansard de la Chambre des Lords, qui peut être consulté sur  son site-web. Toutefois, elle apportera une précision sur la posture envisagée par Londres à la prochaine session de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre. « On 17 May the Prime Minister of Mauritius expressed to the Mauritian Parliament his intention to seek a referral by the UN General Assembly to the International Court of Justice this autumn, in order to obtain an advisory opinion in relation to sovereignty of the British Indian Ocean Territory (BIOT). We would not support any such resolution as we are in no doubt about British sovereignty over BIOT », concède-t-elle.
Cette prise de position de Londres ne constitue nullement une surprise pour le gouvernement mauricien étant donné que le Premier ministre, Sir Anerood Jugnauth, a toujours indiqué qu’il ne mise en aucun cas sur une approche volontariste des Anglais pour régler le différend sur les Chagos. « Pour eux, Might is Right, » ne cesse de marteler le Premier ministre à chaque fois que l’occasion le permet. Mais les sources officielles approchées par Week-End, n’ont pas voulu commenter le stade des procédures accomplies pour soumettre la résolution en vue de son adoption en septembre par l’Assemblée générale des Nations unies.
L’intention déclarée du Premier ministre est de tenter d’obtenir une Advisory Opinion de la Cour internationale de Justice de La-Haye condamnant la Grande-Bretagne sur les Chagos. Subséquemment, Maurice compte s’appuyer sur ce Pronouncement pour mener une campagne diplomatique internationale de Naming and Shaming contre les Anglais.
Le statu quo est toujours de mise
D’autre part, Londres semble se complaire dans un jeu de Hide and Seek au sujet du retour des Chagossiens dans leur archipel. Le statu quo est toujours de mise si l’on tient compte des derniers éléments de réponse fournis devant la Chambre des Lords. « In the last Parliament, the Cabinet asked for further detailed work to understand the uncertainties around cost and demand for resettlement of the British Indian Ocean Territory. The Foreign and Commonwealth Office, the Department for International Development and the Ministry of Defence have refined uncertainties around costs, and a 12 week public consultation was carried out to clarify demand. The results of the consultation were published in January 2016. Officials are now carrying out remaining work on the options available before the Prime Minister, my Rt Hon. Friend the Member for Maidenhead (Mrs May), takes a final decision on the policy. There is no date yet when an announcement on possible resettlement will be made. Developments will be announced to Parliament and the public in due course », a déclaré la Baroness Anelay of St Johns toujours en réponse à Lord Steel of Aikwood.
Cette réponse doit être lue avec en toile de fond la dernière analyse du Briefing Paper sur les Chagos, disponible à la bibliothèque de la Chambre des Communes depuis la fin du mois de juillet. « A decision, which could once again be to reject resettlement, is promised soon. There are criticisms that the process of reviewing official policy has been excessively slow. There have been reports of divisions on the issue. It remains possible that the UK Government will ultimately make proposals to the Chagossians that do not involve resettlement », souligne l’auteur de ce document officiel au grand dam des Chagossiens.
Dans la conjoncture, la seule certitude demeure que le bail des Américains pour la base militaire de Diego Garcia sera renouvelé pour une période de 20 ans à la fin de décembre prochain. Pourquoi ? Parce que Londres maintient que « the military facility located in the British Indian Ocean Territory continues to contribute significantly towards global security, and is central to efforts at countering regional threats, including those from terrorism and piracy. We do not envisage this position changing in the short-term and it is for the UK alone to determine when this position has been reached ».

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