A LONG WAY FROM HOME : immersion dans le quotidien de la communauté sino-mauricienne

Un véritable travail de mémoire. Le film documentaire A long Way from home est fin prêt. D’une durée de 30 minutes, le documentaire nous fait arpenter les ruelles centenaires de notre China Town port-louisien. De la plus ancienne pagode de l’hémisphère Sud, Kwan Tee à la cuisine d’un vieux restaurant chinois, A long Way frome home est un véritable hommage à ses hommes et femmes qui ont façonné Maurice et qui rêvent encore de rentrer chez eux…

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L’avant-première du documentaire s’est tenue mercredi de la semaine dernière devant un parterre d’invités à la municipalité de Port-Louis. D’une trentaine de minutes, A long way from home a pour toile de fond l’histoire d’un grand-père qui fait le récit de ses aïeux à son petit-fils. S’ensuit alors une série de témoignages de plusieurs personnes de la communauté sino-mauricienne. Nous y découvrons un autre pan de l’île où les cours de Tai-chi prennent une tout autre dimension. Le dépaysement est total.

En effet, les producteurs du documentaire, dont Jean-Paul Lam, ont réussi à réunir trois générations de Sino-Mauriciens à l’écran. Ces personnes de toutes les tranches d’âge sont filmées dans leur vie de tous les jours. Ainsi, nous rencontrons un professeur d’arts martiaux dans un de ses cours du soir, ou encore un jeune chef cuisinier de la quatrième génération dans sa cuisine, occupé à préparer des mines bouillies. Tous essaient à leur manière de faire perdurer une tradition vieille de plusieurs générations. Une tradition héritée pour la plupart de leurs grands-parents. Et, pendant une trentaine de minutes, le téléspectateur est transposé dans un tout autre univers.

“La culture chinoise vit au travers de sa langue”

Cependant, au-delà de l’effet carte postale, A long way from home expose également un sérieux problème : celui de la perdition de la culture chinoise chez les jeunes. Le documentaire soulève donc plusieurs interrogations et met en lumière l’importance de sauvegarder, mais aussi de transmettre les traditions et valeurs aux générations futures. En sus de la transmission des valeurs, l’enseignement de la langue chinoise est aussi mis en exergue. “La culture chinoise vit au travers de sa langue”, dit un des personnages du film. Raison pour laquelle une place importante est accordée à une jeune femme dans le documentaire. L’actrice y incarne ainsi l’avenir, étant à la fois moderne et ouverte au monde, mais étant aussi consciente des enjeux de la perte des valeurs sino-mauriciennes.

Le film documentaire se termine encore une fois par le grand-père et ses petits enfants sur la Citadelle. Les yeux tournés vers la Chine, les personnages remplis d’espoir, avancent.

Par ailleurs, lors de l’avant-première du documentaire, plusieurs personnalités ont pris la parole, dont le directeur du film Jean-Paul : “Je suis né à Maurice, mais je suis installé à Shanghai depuis maintenant 15 ans. J’ai souhaité avant tout faire un travail artistique pour mon pays.” L’ambassadeur de Chine à Maurice Sun Gonyi a quant à lui salué le travail de l’équipe et s’est dit très touché par ce film qui montre le lien culturel entre les deux pays. Le ministre de l’intégration sociale Alain Wong, qui figure aussi dans le documentaire, a lui aussi été marqué par le film et a réaffirmé l’importance de transmettre ces valeurs ancestrales aux futures générations.

Le vice-président de la République Barlen Vyapooree a pour sa part félicité le travail de mémoire des producteurs du film.”If we don’t know where we comme from, we don’t know where we are going”, devait-il ajouter.

Trois jours de tournage

A savoir que l’équipe de tournage venue tout droit de Shanghai avait posé ses valises à Maurice, au mois de septembre de l’année dernière. Cette délégation de 7 personnes — parmi lesquelles le célèbre réalisateur Liu Shengnan du film Mrs Mimi Lin —, a pendant trois jours fait le tournage du film A long way from home, retraçant l’histoire des premiers immigrés chinois venus s’installer à Maurice. Il s’agit d’une initiative du Chinese Culture and Arts Committee (CCAC), dans le cadre du 45ème anniversaire de l’établissement de relations bilatérales Chine-Maurice.

“Nous tenions à filmer les petits détails du quotidien des Sino-Mauriciens, d’ailleurs nous n’avons pas de grandes caméras. L’histoire raconte le quotidien d’une famille normale, c’est ce que nous souhaitions transmettre dans ce documentaire, les émotions, les choses simples de la vie. Ce sera plus un documentaire artistique”, devait déclarer le producteur du documentaire Jena Paul Lam, lors d’une conférence de presse l’année dernière.

 

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