L’UE veut des garanties du GM pour la liberté d’expression

L’Union européenne a, en des termes diplomatiques, accordé hier une note « room for improvement » à Maurice quant à la gouvernance, l’État de droit et les droits humains. C’est ce qui ressort du communiqué publié hier à l’issue du 6e dialogue politique entre Maurice et l’Union européenne aux termes des accords de Cotonou qui lient l’UE aux pays ACP, dont Maurice. Force est de constater que les événements à Caudan et à la Place d’Armes, samedi, se sont invités à ces échanges avec l’Union Européenne réclamant des garanties apporpriées dans l’exercice de la liberté d’expression. Les deux parties se sont réunies durant toute la journée d’hier à l’hôtel Le Labourdonnais à Port-Louis. La réunion était coprésidée par l’ambassadeur de l’Union européenne Marjaana Sall et le ministre des Affaires étrangères Vishnu Lutchmeenaraidoo.

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Le communiqué émis à l’issue de la réunion d’hier souligne que les parties ont abordé un éventail de sujets dans le domaine de la gouvernance, de l’état de droit et des Droits humains. L’Union européenne a soulevé des questions concernant les charges provisoires, la réforme électorale, la liberté d’information, le financement des partis politiques et les droits des personnes LGBTI. Et de féliciter Maurice pour sa performance globale en matière de promotion des Droits humains. Le communiqué conjoint clôturant cette nouvelle édition du dialogue politique souligne que “the EU asked the Government to continue to ensure the appropriate guarantees to exercise the freedom of expression and assembly of all citizens including the LGBTI Community without fear or intimidation” avec Maurice rappelant “the importance of dialogie on all human rights issues”.  Par ailleurs, l’UE l’a encouragée à prendre de nouvelles mesures dans la perspective de l’examen périodique universel par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies. Comme le souligne le communiqué conjoint, cette session de travail a été l’occasion pour les deux parties de faire le point sur les initiatives communes développées au cours de l’année écoulée dans un certain nombre de domaines importants tels que l’égalité des sexes, le changement climatique, la facilité de faire des affaires et la gouvernance des océans.

A également été examinée en détail la manière d’approfondir leur coopération en vue de renforcer leur partenariat global fondé sur des valeurs communes, y compris l’adhésion au multilatéralisme. L’UE et Maurice se sont déclarées satisfaites de la coopération renforcée qui s’est instaurée au cours de l’année écoulée dans les domaines du genre et du changement climatique à la suite des décisions prises lors du dialogue politique de l’année dernière. Des dialogues politiques dédiés ont maintenant été établis entre l’UE et Maurice dans ces deux domaines et ont déjà donné des résultats tangibles notamment en ce qui concerne l’égalité des genres et de l’autonomisation pour le développement socioéconomique. Maurice et l’UE ont signé en mai un cadre de suivi conjoint sur le genre. De plus, l’UE a fourni une assistance technique pour l’élaboration du projet de loi sur l’égalité des sexes et le projet de loi d’adoption.

Concernant le changement climatique, Maurice et l’UE ont convenu des prochaines étapes pour consolider leur coopération dans la mise en œuvre de l’accord de Paris et le maintien des National Determined Contributions (NDCs). Un dialogue politique de haut niveau sur les changements climatiques est prévu fin juin.

Maurice rappelle l’importance du dialogue sur toutes les questions relatives aux droits humains. Les parties ont convenu que leurs valeurs communes devraient être considérées comme un fondement pour parler d’une seule voix dans les questions qui concernent l’avancement d’un ordre mondial fondé sur des règles, le multilatéralisme étant sa principale caractéristique et l’ONU à sa base. Ils ont convenu de travailler ensemble dans des enceintes multilatérales et de promouvoir les droits humains dans leurs régions respectives. L’UE a invité Maurice à se joindre à l’Initiative to Stop the Trade in Goods Used for Capital Punishment and Torture lancée l’année dernière à l’Assemblée générale des Nations unies. Maurice a confirmé qu’elle participerait en tant qu’observateur à la prochaine réunion à Bruxelles.

En discutant des questions économiques et commerciales, l’UE a exprimé son appréciation pour les développements positifs concernant la facilitation des affaires à Maurice. Les parties se sont déclarées satisfaites de leur coopération visant à stimuler la croissance économique, notamment par le lancement de la nouvelle plate-forme de e-licencing pour les entreprises mauriciennes cofinancées par l’UE.

Quant aux services financiers, les parties ont convenu que les efforts devraient être poursuivis pour accroître la transparence et l’équité de la fiscalité dans le secteur financier. Maurice a également communiqué des détails supplémentaires sur sa stratégie pour l’Afrique. L’UE étudie actuellement des moyens de mettre en place une facilité de garantie pour soutenir la stratégie de Maurice pour l’Afrique et l’investissement des PME. L’UE a également annoncé qu’elle fournirait une assistance à Maurice pour l’aider à identifier les opportunités et à préparer des propositions de financement dans le cadre d’une série d’instruments mondiaux et régionaux.

L’Union européenne et Maurice ont également abordé la coopération dans le cadre de la Commission des thons de l’océan Indien (CTOI) et ont convenu de travailler ensemble sur la résolution du programme d’observateurs régionaux avant la prochaine session de la CTOI. Maurice a demandé à l’UE d’accorder une attention particulière aux besoins spécifiques des petits États insulaires en développement et les pays à revenu intermédiaire dans les prochaines négociations post-Cotonou.

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