L’unité dans la souffrance

PAUL REVEIL

Récemment, nous avons fêté la Pâques.
Solennité des solennités.
Christ vainqueur de la mort.

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Mais qu’est-ce que tout cela veut dire ? Oui, tout cela nous dépasse tellement et malheureusement, avec notre façon de vivre dans une société occidentale, où la production, l’argent, le matérialisme et les aspects extérieurs sont mis en valeur, nous n’avons pas l’occasion d’entrer pleinement dans cette dimension.
Comment se concentrer sur cet événement qui nous transcende, sur ce point de non-retour où Dieu a tellement aimé le monde qu’il nous a donné son fils unique, qui a voulu souffrir par nous, pour nous ? Comment voir cet acte ineffable de l’amour d’un homme, qui a prouvé être au-delà de tous les hommes ? Comment se concentrer dessus face à tout ce qui se passe; les attentats au Sri Lanka, l’incendie à Notre-Dame, la guerre en Syrie, la famine au Nigeria, la corruption, la pauvreté, la misère ? Comment croire en un Dieu « Amour et miséricorde » face à la souffrance, à l’injustice et dans un monde où les droits de l’Homme sont bafoués, où l’intimité et l’innocence de l’enfant sont violées ?
Récemment, nous avons fêté la Pâques, jour où des explosions ont fait plus de 200 morts au Sri Lanka. Des blessés, du sang suite à des attentats dans des églises, où des chrétiens fêtaient la résurrection, où ils étaient dans la joie et l’allégresse. Comment pouvaient-ils savoir ? Comment pouvaient-ils savoir que le jour où nous fêtons le Christ ressuscité parmi les morts, où la dignité de l’Homme a été relevée, où l’Homme, par l’Amour, est capable et est appelé à vivre éternellement, ils seraient tués, attaqués, terrorisés ? « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. C’est le premier et le plus grand commandement. Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Matthieu 22,37-39
Frères et sœurs, je n’ai d’autre désir qu’une humanité unie. La dernière phrase de Jésus avant de mourir sur la croix fût « à présent, tout est accompli ». (Jean 19,30). Cela me laisse penser et espérer que nous sommes capables de surmonter cela, de viser la perfection, l’excellence, le Christ lui-même; viser le non-péché, haïr le Mal, la violence. Nous en sommes capables, si nous voulons, choisissons, décidons et désirons devenir des Saints en nous laissant, comme le dit St Paul, “saisir par Le Christ lui-même ». (Philippiens 3,12)
Je réalise que c’est, dans la souffrance et dans les épreuves que nos efforts sont maximaux, que nous transpirons et même, que nous pleurons, souffrons en sang. Mais si nous vivons par amour, ces épreuves seront endurées par amour – « car l’Amour supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout » (1 Corinthiens 13,7) – et, à cet instant précis, notre humanité, si infime soit-elle dans le vaste Univers, rejoint le Christ lui-même dans cette profonde agonie. Dans la souffrance, nous rejoignons Dieu lui-même, qui a voulu se faire présent en tout pour être là pour tous.
Ces paroles, j’aurai bien aimé que ce ne soit pas que des paroles. Je regarde ma vie et je me dis moi-même que je ne peux enseigner et témoigner de ce que je ne vis pas, de ce que je ne suis pas. Je vous le dis honnêtement, je suis loin de la perfection, d’une vie sans péché, d’une vie totalement et intimement liée à Jésus et à l’Autre dans l’Amour et la souffrance, dans la mort et la résurrection. Mais, par la grâce, je ne cesse de viser cette perfection.
Une vierge consacrée, Laetitia Calmeyn disait : « Lorsque nous épousons le Christ, ce n’est pas seulement celui qui est ressuscité que nous avons choisi, mais aussi celui qui est défiguré, l’être souffrant, celui qui est mort sur une croix, maltraité, rejeté, méprisé… » Dans sa dernière prière pour l’humanité, Jésus a dit : « Qu’ils soient Un Père, comme toi et moi nous sommes Un. » (Jean 17,21)
Si tout est accompli, nous pouvons nous unir, nous l’Humanité, contre un seul ennemi, Le Mal. Dans ces souffrances, violences, daigne Père nous donner un cœur brûlant d’amour afin de haïr le mal, et non pas les personnes faisant le mal. Ne nous trompons pas d’ennemis. Oui, « pardonne-Nous nos offenses, comme nous pardonnons à tous ceux qui nous ont offensés, et ne nous laisse pas entrer en tentation Père, mais délivre-nous du Mal. Amen ! »
« Au commencement, Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme. » (Genèse 1,27)
Avec le péché, le Mal a pénétré en l’Homme, violant son intimité et créant une distorsion sur cette ressemblance de Dieu en lui. Maintenant que le péché est détruit en Christ ressuscité, le chemin est ouvert car Tout est accompli. Si l’Homme choisit la Vie, s’il choisit de renoncer au péché, s’il choisit le Christ, il retrouvera cette ressemblance de Dieu en lui-même, et par sa persévérance, celui-ci demeurera en Dieu.
« Demeurez en moi, comme moi je demeure en vous. » (Jean 15,4)

Soyons Un.
Si nous sommes unis dans la souffrance, dans les choses qui nous brisent, nous dispersent et nous divisent, nous serons unis en toutes choses. Nous arrivons là à un point déclencheur où l’Humanité converge inextricablement vers le chemin par excellence; le Christ lui-même.

Soyons Un, en pensées, en paroles, en actions et en prières.

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