MALADIES CHRONIQUES: 50% des patients ne suivent pas leur traitement correctement

« 50% des patients souffrant de maladies chroniques ne prennent pas leurs médicaments correctement », indique Sadeck Vawda, pharmacien et directeur de marketing de la compagnie pharmaceutique Unicorn, à une conférence organisée par Medical Update. La non-observance du traitement médical prescrit conduit à des complications ou à des hospitalisations qui auraient pu être évitées, constate-t-il.
Selon les statistiques internationales, indique Sadeck Vawda, pharmacien et directeur de marketing de la compagnie pharmaceutique Unicorn, 33 % des malades suivent leur traitement correctement. La non-observance involontaire du traitement s’observent chez 33 % des patients en raison de difficultés physiques, de mauvaise compréhension du traitement ou par oubli. Et 33 % des patients choisissent intentionnellement de ne pas prendre leurs médicaments.
La non-observance du traitement est plus communément constatée chez 50 % des patients souffrant de troubles d’anxiété, chez 45 % des diabétiques, chez 40 % des hypertendus, chez 40 % de ceux atteints de maladies coronariennes et circulatoires, chez 20 % souffrant d’arthrite et 10 % des migraineux.
La prise incorrecte des médicaments revêt des formes variées, explique le conférencier : non respect des doses et des horaires de prise pendant le jour ou le soir, prise à intervalle incorrect, non-observance de la durée du traitement ou encore du régime recommandé lors du traitement.
« Un traitement médical mal ou pas suivi accroît la morbidité et la mortalité », affirme Sadeck Vawda. Des maladies non traitées représentent par ailleurs des risques potentiels pour la société : c’est le cas notamment des maladies infectieuses et contagieuses, de la tuberculose, du VIH / Sida et des maladies psychiatriques, souligne le conférencier.
Un autre « major issue », indique le pharmacien Sadeck Vawda est le non respect d’un traitement aux antibiotiques. 50 % des patients auxquels ont été prescrits des antibiotiques ne respectent pas en effet la durée du traitement et cessent d’en prendre avant même la fin de leur traitement. « La prise incorrecte d’antibiotiques entraînent une réapparition de l’infection et une résistance des bactéries », explique le conférencier.
Maladies chroniques
Les facteurs à l’origine du non respect du traitement sont les thérapies chroniques et, à long terme, les effets secondaires indésirables, la prescription de médicaments pour la prévention et des pathologies sans symptômes (hypertension, taux élevé de mauvais cholestérol), explique le pharmacien. Le déni de la maladie également s’observe chez les jeunes, ajoute-t-il.
Chez les personnes âgées en revanche, la non-observance du traitement est due à la confusion et aux difficultés physiques. La toxicomanie, le manque de soutien familial, la précarité, le mode de vie chaotique et une mauvaise relation avec le personnel des services de santé sont d’autres causes de non respect du traitement médical.
Le conférencier cite d’autres facteurs en cause : objectif du traitement peu compréhensible, instructions et étiquettes peu claires, doses multiples, formules déplaisantes, mauvais goût, obligation de se déplacer pour des injections, stigmatisation liée à une maladie, raisons pratiques associées aux horaires et aux fréquences de prise des médicaments. Le manque de confiance en la décision du médecin, des conseils insuffisants, le prix élevé du médicament et même la source du médicament constituent des obstacles à l’adhésion au traitement.
La non-observance des traitements entraîne une augmentation des dépenses de santé de l’État. En Grande-Bretagne, par exemple, l’on estime que chaque année des médicaments valant 4 millions de livres sterling ne sont pas utilisés correctement. Il en résulte des coûts annuels d’hospitalisation de 194 millions de livres sterling.
« De plus en plus la tendance est de faire participer le patient aux décisions ayant trait à son traitement », indique Sadeck  Vawda. « La communication et l’information sont essentielles », affirme le conférencier. La prescription de doses uniques, la réduction de la polypharmacie (prescription de plusieurs types médicaments à la fois), des conseils aux malades traités par inhalateur, par exemple, sont des moyens pour amener les patients à mieux suivre leur traitement, affirme-t-il.

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