Manifestation contre la MBC : Azir Moris réclame la tête de Callikan

« Arrêtons d’être des spectateurs. Agissons. » C’est le message qu’a voulu transmettre le Kolektif Azir Moris (KAM), hier, en effectuant en collaboration avec les membres du Front Commun Travayer Social (FCTS), une marche pacifique pour protester contre la station de télé nationale. Outre le chanteur Nitin Chinien, mis à pied récemment par la MBC, le Mouvement 1er Mai de Jack Bizlall s’est aussi joint à la marche qui a démarré avec une poignée de personnes, du Plaza en direction de Réduit où cinq représentants, dont Jameel Peerally, leader de KAM, se sont rendus à la MBC pour déposer un document faisant état des revendications contre la station de Moka. Pour libérer la MBC, Azir Moris estime que la tête de Dan Callikhan doit tomber.
C’est sous un soleil de plomb, à 12h30 que la cinquantaine de participants à la marche ont démarré leur trajet en direction de Réduit. Les marcheurs, munis de drapeaux aux couleurs de Maurice et de pancartes indiquant « Non à l’ingérence politique. Non à la dictature. Non à la manipulation de l’information », ne se sont pas laisser décourager par ce parcours long d’une dizaine de kilomètres. « Nou bizin montrer ki nou pa dakor ek seki MBC fer », expliquent deux ménagères qui ont délaissé enfants et famille en ce samedi après-midi pour manifester contre la MBC. Marie-Thérèse et Marie-Claude indiquent qu’elles sont venues de leur propre chef. « Pa kapav tou lezour ou guett zist rediffusion bann vié vié films ou documentaires noirs et blancs », s’insurge Marie-Claude. Et sa compagne de faire ressortir que lorsque les abonnés appellent la MBC pour s’en plaindre, « zot dir ou teigne ou television! »
« MBC voler », « MBC fer propagande », « MBC stop mind control », scandaient les participants à cette marche, soulignant que la situation est telle que « ce sont les nominés politiques qui contrôlent la MBC. » Arrêtons ces images, disent-ils, car nos enfants n’ont pas d’avenir en regardant la MBC. « Nous sommes loin de la réalité mauricienne », souligne Shirley, une jeune mère de famille qui s’est jointe à la marche alors qu’elle faisait ses emplettes à Rose-Hill. « Il est nécessaire de revendiquer une meilleure télé. Nous avons le droit de savoir ce qui se passe à Maurice et ne devons pas attendre des images de télés étrangères pour voir la réalité dans notre île », dit-elle. Pour les marcheurs, la MBC viole le droit à l’information des Mauriciens. « A chaque fois que j’allume ma télé, je vois les ministres, si c’est pas toujours le Premier ministre lui-même, et on a droit à leur discours dans l’intégralité », déplore un habitant de Vacoas.
« La MBC est un outil de propagande à la solde de Ramgoolam et de son parti. La voix de la société civile n’est pas représentée », disent les organisateurs. D’où la requête pour la libéralisation des ondes, d’une nouvelle télévision qui ne serait pas contrôlée par les politiques. Selon eux, « c’est Dan Callikan qui contrôle tout à la MBC. » Et la libéralisation de la MBC qu’ils souhaitent doit passer par la mise à pied de Dan Callikan.
Après deux heures de marche, les participants se sont regroupés à Réduit, sur l’aire de stationnement des autobus du campus. Cinq représentants, dont Jameel Peerally, se sont ensuite rendus à la MBC pour déposer un document faisant état des revendications du mouvement Azir Moris, dont la révision de la programmation des chaînes de la MBC et une télé apolitique…
Toutefois, en dépit de l’annonce faite de leur intention de venir déposer ce document à la MBC, les marcheurs se sont retrouvés devant une porte close. « Nous avons dû parler aux policiers à travers la grille. C’est pour dire la dictature qui règne au sein de la MBC », déplorent-ils. Ne se décourageant pas, le mouvement Azir Moris prévoit une deuxième manifestation contre la MBC dans deux semaines.

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