MARCHANDS AMBULANTS À PORT-LOUIS: Le dossier brûlant qui attend la prochaine administration municipale

Depuis le début du mois de décembre, les marchands ambulants qui devaient être « légalisés », c’est-à-dire être confinés à des lieux spécifiques aménagés à leur égard, ont fait un retour en force dans les rues de la capitale qui leur sont été pourtant interdites par la justice mauricienne. Que ce soit à la Gare Victoria, aux abords de LIC et de Rogers House ou à la rue Farquhar, ils sont partout, envahissant les rues. Un phénomène décrié par de nombreuses personnes, d’autant qu’un jugement de la cour n’est pas respecté.
La rue Farquhar a été le théâtre d’une descente de police mercredi dernier pour évacuer les marchands ambulants qui s’y trouvaient. Les esprits se sont vite échauffés avec les forces de l’ordre, si bien que le député mauve de la localité, Reza Uteem, a dû intervenir. Les articles saisis ont finalement été restitués aux fauteurs qui ont finalement évacué les lieux.
Ce problème remet en relief la problématique des  marchands ambulants, en particulier dans la capitale. Malgré les action et promesses des autorités dont le ministre des Infrastructures publiques, Anil Baichoo, et le lord-maire sortant, Mamad Khodabaccus, force est de constater que la situation est restée au statut quo. Comme le soutient Mamad Khodabaccus à Week-End, à moins que la police ne passe au peigne fin les rues, ces marchants continueront à opérer dans l’illégalité, surtout en cette période de fin d’année plus propice aux affaires. En effet, les tentatives de légaliser les quelque 1 000 marchands ambulants, qui seront appelés traders, se sont heurtées à des problèmes d’ordre pratique, aussi dus à un manque de volonté, les élections régionales ayant sans doute pesé de tout leur poids dans cette stagnation.
Comme l’indique le maire sortant, une association, La Voix du Peuple, aurait servi une injonction devant un juge en chambre pour prévenir le tirage au sort obligatoire pour l’attribution d’un étal dans les nouveaux lieux identifiés. Il y a plus de 2 000 demandes pour 1 000 places réparties dans les anciens locaux de la CWA à la Gare Victoria et au niveau du Ruisseau du Pouce. Or, en raison de cette injonction, tout le processus a été retardé puisque ce n’est que jeudi dernier que la motion a été rejetée. Il s’avère aussi qu’il y aurait eu un relâchement certain de la part des autorités en raison de la campagne électorale pour des raisons qui leur sont propres.
Rappelons également que la Market Traders Association et la Taxi Proprietors’ Union, à travers leur homme de loi, ont servi, en date du 23 novembre 2012, une injonction à la municipalité de Port-Louis et le commissaire de police. La raison avancée : le non-respect d’un accord agréé entre entre les différentes parties remontant au 16 août dernier en Cour de médiation. Les propriétaires de magasins et les propriétaires de taxi lésés par les activités illégales des marchands ambulants réclament leur évacuation avec effet immédiat par la municipalité de Port-Louis et le commissaire de police.
Le conseil municipal de Port-Louis, le commissaire de police, le Premier ministre, Navin Ramgoolam, le Deputy Prime Minister, Rashid Beebeejaun, et le vice-Premier ministre et ministre des Infrastructures publiques, Anil Baichoo, sont sommés de veiller que cette interdiction d’opérer dans ce périmètre déterminé autour du Marché central et dans une série de rues de la capitale soit appliquée.
Pour l’heure, il n’en est rien. En tout cas, ce sera pour les nouveaux dirigeants de la capitale désignés par les urnes aujourd’hui un dossier brûlant, si ce n’est un cadeau empoisonné en cette période de fin d’année.

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