Marchés financiers africains : Maurice 4e (sur 20 pays) dans l’indice de l’Absa

Maurice occupe la 4e place sur un total de 20 pays dans l’Absa Africa Financial Markets Index (AAFMI), dont la deuxième édition a été présentée hier après-midi au siège de la Banque de Maurice.

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Conçu conjointement par l’Official Monetary and Financial Institutions Forum (OMFIF) et le groupe bancaire Absa, dont Barclays Mauritius est une des filiales, l’AAFMI jauge l’attractivité des marchés financiers africains. Maurice a perdu deux places par rapport à la première édition, dans laquelle 17 pays avaient été évalués.

Les concepteurs de l’indice ont attribué un score de 62 points (sur un maximum de 100) à Maurice, qui est devancée par l’Afrique du Sud (93 pts), le Botswana (65 pts) et le Kenya (65 pts).

L’AAFMI est basé sur six piliers : 1) la profondeur du marché (taille, niveau de liquidités et diversification des produits); 2) l’accès aux devises (le déploiement et le rapatriement de capitaux par les investisseurs étrangers); 3) la transparence du marché et l’environnement fiscal et régulatoire; 4) la capacité des investisseurs locaux (évaluation de la demande locale par rapport à la disponibilité d’actifs financiers); 5) les opportunités macroéconomiques (croissance, dette et compétitivité à l’export); et 6) le caractère exécutoire des contrats financiers et le cadre d’insolvabilité.

C’est sous ce dernier critère que Maurice obtient son meilleur classement, occupant la 2e place, derrière l’Afrique du Sud.

On observe également que le marché financier mauricien se place 3e derrière l’Afrique du Sud et le Nigeria sous le critère “profondeur du marché” alors que sous le 3e pilier (“transparence du marché et cadres fiscal et régulatoire”), le pays se retrouve en 4e position, précédé par le Nigeria, l’Afrique du Sud et le Rwanda.

L’OMFIF et l’Absa estiment que Maurice est dotée d’une « strong legal and regulatory framework » mais relève que le ratio des flux financiers par rapport aux réserves en devises est élevé, suggérant ainsi une vulnérabilité aux chocs exogènes et à un niveau d’endettement important.

On constate que Maurice obtient ses plus mauvaises notes sous les piliers “accès aux devises” et “capacité des investisseurs locaux”, n’occupant que le 13e rang parmi les pays africains évalués.

Les principaux intervenants lors de la présentation de l’AAFMI, en l’occurrence le gouverneur de la banque centrale, Yandraduth Googoolye, et le managing director de Barclays Mauritius, Ravin Dajee, ont indiqué que l’indice élaboré par l’OMFIF et Absa est « un outil précieux que les décideurs, régulateurs et acteurs du marché financier peuvent utiliser pour apporter les améliorations nécessaires au fonctionnement du secteur financier ».

Yandraduth Googoolye est d’avis que l’indice est publié « à moment opportun, où des changements positifs sont notés » au niveau du paysage financier.

« The Index will be yet another benchmark that will provide precious insights to our country which is busy positioning itself as a leading international financial centre and a gateway to Africa, with a clear vision to join the sphere of high-income countries », a indiqué le gouverneur de la BoM.

Ce dernier a fait état des efforts déployés par la banque centrale pour développer davantage le marché financier local, dont le lancement d’une plateforme pour les transactions électroniques portant sur les produits obligataires.

Saluant les efforts d’OMFIF et d’Absa pour la publication d’un indice, Yandraduth Googoolye a affirmé que l’indice en question « met en lumière le dynamisme et l’efficacité des marchés financiers », qui sont importants pour la croissance économique.

Le gouverneur est d’avis qu’il faudrait voir les éléments positifs du rapport au lieu de se concentrer sur le classement de Maurice dans l’indice. Il a par ailleurs indiqué que le niveau des réserves officielles est d’environ USD 6,3 milliards et représente 10,6 mois d’importation de biens et services.

Le gouverneur s’est aussi appesanti sur les actions initiées par la banque centrale pour améliorer l’accès du public aux produits financiers.

Par ailleurs, Ravin Dajee a soutenu qu’un système financier « solide, stable et dynamique » est « un élément catalyseur » d’une croissance économique durable. « It helps create domestic investment opportunities and attract foreign and local capital », a-t-il fait ressortir. « On ne peut sous-estimer l’importance d’un marché financier domestique solide », a fait comprendre Ravin Dajee.

Les pays ayant enregistré une croissance économique transformatrice se sont appuyés sur un marché financier sain pour créer un lien entre l’épargne et l’investissement. Ravin Dajee a aussi parlé des efforts pour développer un système financier robuste à Maurice. Selon lui, Maurice est « en bonne voie » pour atteindre son objectif de “regional financial hub”.

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