MAURICE ÎLE DURABLE: Mission écolo pour la prison de Petit-Verger

Une unité de tri de déchets est opérationnelle depuis cette semaine à la prison de Petit-Verger. Le projet a vu le jour grâce aux efforts soutenus de la direction des prisons avec la collaboration de ses équipes d’officiers et des détenus. Pour le Commissaire des prisons Jean Bruneau, « il s’agit peut-être d’un petit geste mais qui traduit un signal très fort de notre volonté de nous engager dans une philosophie vers la consolidation d’une île Maurice Durable ! »
« Au nom du gouvernement », la représentante du Prime Minister’s Office Fong Weng Poorun, invitée d’honneur de l’événement mercredi à la prison de Petit-Verger, a félicité « le service pénitencier pour cet acte qui peut sembler petit, mais qui est d’une grande importance dans le projet gouvernemental qui est de faire de Maurice une île Durable ». « La création et la mise en application d’une unité de tri de déchets dans cette prison démontrent l’engagement du service pénitentiaire dans la philosophie gouvernementale d’une Maurice écologique et respectueuse de l’environnement, et soucieuse de contribuer à la création d’une société durable dans un proche avenir », a-t-elle expliqué.
Pour le Commissaire des prisons (CP) Jean Bruneau, cette initiative relève surtout « d’une envie de contribuer au développement durable de notre pays. Il s’agit certes d’un petit geste, mais nous souhaitons envoyer un signal fort de notre engagement en ce sens ». Après le lancement d’une crèche il y a quelques semaines à la prison de Beau-Bassin – projet réalisé avec le soutien de la National Empowerment Foundation (NEF), la Fondation Joseph Lagesse, entre autres –, le CP évoque son désir d’innover et « de marquer l’histoire en lançant des projets comme cette unité de tri de déchets ». Jean Bruneau n’écarte pas l’idée que « les autres prisons du pays puissent aussi avoir leur propre unité de tri de déchets ».
Le projet d’unité de tri de déchets date de décembre 2011, explique le Prison Officer Srinivasa Kaully, épaulé du Prison Welfare Officer Subhanand Seegoolam. « C’est l’ancien surintendant Chandradoorsing Guttoo qui a initié le projet. Il l’a évoqué avec les responsables du ministère de l’Environnement et a pris les premiers contacts. C’est sous sa direction qu’ont eu lieu les premières sessions de travail », explique Srinivasa Kaully. Et d’ajouter : « Ce projet est issu d’une volonté commune d’avoir notre propre unité de tri de déchets. Alors nous nous sommes dit pourquoi ne pas le concrétiser. Et le reste a suivi… »
Medium Security Prison
La prison ouverte de Petit-Verger est l’un des établissements pénitentiaires qui peut se targuer d’être autosuffisant (voir plus loin). L’idée d’une unité de tri de déchets, précise Srinivasa Kaully, « s’intègre donc parfaitement dans cet esprit ». Un bâtiment en dur a ainsi été érigé à l’entrée de la prison. Il se divise en trois compartiments : le premier pour les bouteilles en plastique, le deuxième pour celles en verre et le troisième pour les canettes en aluminium. « Nous avons aussi inclus une petite fenêtre via laquelle l’on peut déposer des piles », ajoute le Prison Officer.
Dans le même esprit que la crèche pour les détenues de la prison de Beau-Bassin, l’unité de tri de déchets de Petit-Verger, explique le CP, est un projet « destiné à dynamiser les relations entre les officiers et les détenus, et à encourager l’interactivité avec les habitants du voisinage ». En effet, si cette infrastructure se situe à l’entrée de l’établissement pénitentiaire, juste après la flambant neuve grille en fer forgé réalisée par les détenus, « c’est pour que les habitants de la localité puissent venir y déposer leurs déchets », explique Srinivasa Kaully. « D’ailleurs, ils n’ont pas à franchir le portail et peuvent avoir accès à l’unité de tri directement. »
Des précautions, expliquent les officiers de la prison, qui se commandent « car nous sommes ici dans une medium security prison, soit une prison ouverte. Ce qui veut dire que les détenus ne sont pas menottés et circulent relativement librement ». Srinivasa Kaully explique que « les déchets sont entreposés dans le local construit à cet effet. Parallèlement, nous allons travailler avec les opérateurs Polypet Recycler et Eclair Batteries pour collecter des déchets et pour le recyclage. Nous sommes actuellement en contact avec la Phoenix Glass Gallery pour le broyage de verre dans ce même esprit ».
Le personnel de la prison de Petit-Verger demande aux habitants de la région « de collecter leurs ordures, de faire le tri et de venir les déposer chez nous ». Il a tenu à remercier ses partenaires, dont les différents ministères et autres institutions qui les ont soutenus dans l’élaboration de ce projet.

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