MAUVAIS TEMPS : Les pêcheurs en alerte maximum

Avec l’alerte 2 en vigueur depuis ce matin, les pêcheurs ont mis leur embarcation à terre pour plus de sécurité. Mais cela fait plusieurs jours déjà qu’ils ne peuvent sortir en mer pour cause de mauvais temps. Certaines régions connaissent des problèmes spécifiques, notamment à Bain-des-Dames, où un barrage dressé pour des travaux dans le port refoule les grosses vagues, affirment les pêcheurs. Dans le Sud-Est, l’eau boueuse provoquée par les grosses pluies dérange également leurs activités.
Le mois de janvier est généralement connu par les pêcheurs pour ses caprices du temps. Ainsi, depuis plusieurs jours, certains se préparent à l’arrivée du cyclone. « Depuis jeudi dernier nous ne pouvons travailler. Non seulement nous suivions le cyclone, mais l’eau est rouge en raison des grosses pluies de ces derniers jours », relate Patrick Souci, pêcheur de Bambous-Virieux. Ce phénomène est courant dans la région en raison des embouchures, notamment de Grande-Rivière-Sud-Est (GRSE), de Ferney et de Ville-Noire. « Le seul souci c’est que ce n’est pas reconnu comme catastrophe naturelle et nous n’obtenons pas d’allowance de mauvais temps dans ce genre de situation. »
Selon Patrick Souci, l’eau boueuse causée par les grosses pluies empêche de voir les casiers, de pêcher et même de trouver des appâts. « À plusieurs reprises nous avons attiré l’attention des autorités à ce sujet et nous espérons que le nouveau gouvernement trouvera une solution à ce sujet. »
Ce problème d’eau boueuse est connu dans d’autres régions du sud-est, comme le témoigne France Andy de Deux-Frères. « Le problème c’est qu’en période de grosses pluies, la cascade de GRSE déverse de l’eau boueuse dans la mer. Cela s’étend même jusqu’aux récifs. Certains pêcheurs ont beaucoup de difficultés pour retrouver leurs casiers. Parfois cela prend 4 à 5 jours, malgré les repères. »
À Bain-des-Dames, les pirogues sont aussi à terre depuis hier. Ici, ce qui préoccupe davantage, ce sont les travaux d’agrandissement du port, et plus particulièrement, le barrage construit pour réduire la sédimentation. « L’année dernière, lors d’un simple raz de marée, plusieurs pirogues avaient été endommagées. Nous nous demandons ce qui va se passer en temps cyclonique. Déjà la mer est démontée. Ce barrage refoule les vagues. Nous craignons qu’à la longue cela ne provoque un problème d’érosion », dit Judex Rampaul.
Les inconvénients climatiques étant devenus plus fréquents et divers, Patrick Souci souhaite, lui, que l’allowance pour mauvais temps soit revue. « Actuellement, on touche Rs 258 par jour. Mais avec le coût de la vie cela devient difficile de joindre les deux bouts. On sait que le pêcheur travaille le matin pour manger le soir. Donc, quand on ne pêche pas, on n’a pas d’autres ressources. Nous espérons que le gouvernement trouvera une solution à cela. Je suis confiant. »
De même, Patrick Souci rappelle qu’un groupe de pêcheurs de Bambous-Virieux fait toujours face à une charge légale concernant leur action contre la Ferme Marine de Mahébourg. Il souhaite que le nouveau gouvernement trouve aussi une solution à ce sujet.

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