Mauvaise note pour Maurice au SADC Gender Barometer

  • Avec 11,6% de parlementaires femmes, Maurice en queue de peloton, encore loin du seuil des 30%
  • Maurice ne fait pas partie du SADC Protocol on Gender and Development vu que l’âge de consentement pour le mariage est en dessous de 18 ans

Maurice émerge du 38e sommet des chefs d’État de la Southern African Development Community (SADC), qui s’est tenu le week-end dernier à Windhoëk, Namibie, avec une mauvaise note politique et plus particulièrement sur le plan de la lutte pour l’égalité des genres. Un autre point négatif demeure le fait que le pays était représenté à ce sommet non pas par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, ou encore le ministre des Affaires étrangères, Vishnu Lutchmeenaraidoo, mais par le ministre de l’Agro-Industrie, Mahen Seeruttun, même si le soutien des États d’Afrique reste crucial en marge de la Request for an Advisory Opinion sur les Chagos devant la Cour Internationale de Justice à La Haye. Au chapitre de la Gender Parity, Maurice se fait épingler sur deux points, à savoir la représentation des femmes à l’Assemblée nationale et sa non-qualification pour adhérer au SADC Protocol on Gender and Development, qui privilégie « the empowerment of women, elimination of discrimination and the promotion of gender equality and equity through gender-responsive legislation, policies, programmes and projects ».

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Le premier carton rouge administré à Maurice dans le cadre du sommet de la SADC concerne la Gender Parity, avec la publication de la 10e édition du SADC Gender Protocol Barometer. Avec que 11,6% de parlementaires femmes à l’Assemblée nationale, Maurice se retrouve en très mauvaise compagnie. Ainsi, les premières informations disséminées parmi les Etats membres de cette organisation régionale sont que « the report further reveals that six countries are still ranking below 30% with the lowest being Botswana with 10% and Democratic Republic of Congo (DRC) having only 8% of women in Parliament ».

Dans les milieux politiques avisés à Maurice, l’on se dit conscient que le système électoral de First Past The Post ne permet pas une meilleure représentation féminine à l’Assemblée nationale. Le SADC Gender Protocol Barometer ajoute sur un plan général que « although all member states reportedly performed better at parliament level, Madagascar, Mauritius, Malawi, Zambia, the DRC and Botswana still have a long way to go to achieve gender parity across all categories ».

Toutefois, ces mêmes sources soutiennent qu’avec le projet de réforme électorale, qui est actuellement à l’agenda du Prime Minister’s Office, Maurice devrait être en mesure de faire meilleure figure au palmarès de la Gender Parity dans la région. « Dans le cadre de la réforme du système électoral, il est prévu que chaque parti ou alliance politique devra octroyer l’investiture à une Mauricienne sur trois pour les prochaines élections législatives. Un peu comme la formule adoptée sur le plan des Administrations régionales. Mais le plus dur reste à faire, notamment obtenir la majorité constitutionnelle pour faire adopter la réforme avant l’échéance de 2019 », fait-on comprendre.

L’Afrique du Sud est en tête de liste avec 41% de femmes au Parlement. Puis viennent dans l’ordre le Mozambique avec 40%, le Zimbabwe 37% et la Tanzanie avec 36%. En cas de réforme électorale, Maurice pourra se hisser dans ce groupe de tête, bien au-dessus de la moyenne des 26% pour l’ensemble des Etats-membres de la SADC. Poursuivant son analyse, le Gender Barometer ajoute que « there is a high possibility that the region will achieve an average 50% by 2020. However, this depends on the performance of countries having elections this year and next year and a concerted 50/50 campaign ».

D’autre part, les malheurs de Maurice au chapitre de la Gender Parity dans la région sont encore loin d’être résolus dans la mesure où « all 15 SADC member states, except Mauritius, have signed the SADC Protocol on Gender and Development, but only 10 have signed the amendment to align it to the Sustainable Development Goals ». La principale raison de l’exclusion de Maurice émane d’une disposition du Code Civil avec l’âge du consentement pour contracter le mariage en-dessous de 18 ans « but above 16 with parental consent ».

La clause 8 de ce protocole est des plus catégoriques car il est stipulé que « no person under the age of 18 shall marry ». Le raisonnement au sein de la SADC derrière ce raisonnement est que « child marriages are regarded as one of the factors contributing to the slow progress in the reduction of maternal mortality, but the definition of a child by age remains controversial ».

Au récent sommet de la Namibie, 12 Etats de la SADC ont apposé leurs signatures respectives au protocole régional, avec pour but « to advance gender equality and equity bringing the revised document into force ». Cette démarche s’inscrit dans la perspective du Sustainable Deveopment Goal No 5 des Nations unies visant à mettre une fin à « all forms of discrimination against women and girls; elimination of all forms of violence against women and girls in the public and private spheres, including trafficking and sexual exploitation; elimination of all harmful practices, such as child, early and forced marriage, and female genital mutilation; and ensuring the full and effective participation of women and equal opportunities for leadership at all levels of decision-making in political, economic and public life ».

Du pain sur la planche donc pour le gouvernement dans l’avancement de l’égalité des genres…

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