MCCI : Relancer la consommation et booster l’investissement

ien qu’anticipant une légère hausse du taux de croissance de l’économie mauricienne pour 2014, soit 3,4 % contre 3,2 % en 2013, la Mauritius Chamber of Commerce and Industry (MCCI) estime qu’il n’y aura pas de franche reprise de l’activité économique cette année. Elle appelle en conséquence à des politiques conjoncturelles comme, par exemple, des mesures pour relancer la consommation et booster l’investissement.
« On est optimiste mais c’est un optimisme prudent. On peut faire mieux », a déclaré Sébastien Mamet, président de la MCCI, lors d’une conférence de presse hier, au cours de laquelle Renganaden Padayachy, Manager de l’Economic Analysis and Industry Division de la Chambre, a présenté les « Perspectives Économiques 2014 ».
Passant d’abord en revue l’évolution de la situation économique globale, M. Padayachy a observé que, selon les prévisions du Fonds Monétaire International (FMI), la dynamique de croissance de l’économie mondiale va s’intensifier en 2014 avec une prévision de 3,6 % contre 3 % en 2013. L’économiste anticipe une amélioration des perspectives pour les pays avancés où la croissance pourrait passer de 1,3 % en 2013 à 2,2 % en 2014. « Après une phase de récession qui aura duré deux ans, la zone euro devrait renouer avec l’expansion en 2014. Selon le FMI, la croissance atteindrait 1,2 % en 2014 après une contraction de 0,5 % en 2013 », a-t-il déclaré. Cependant, dans les économies émergentes et en développement, la croissance va grimper légèrement, de 4,7 % à 4,9 %, performance qui est en dessous de la moyenne de 6,6 % réalisée sur la période 2000 à 2007.
Au vu de ce retournement conjoncturel dans les pays avancés, nos principaux clients, ainsi que de la forte probabilité que les risques majeurs soient derrière nous, Renganaden Padayachy a annoncé qu’on peut espérer pour Maurice une amélioration des perspectives pour cette année. Cependant, a-t-il poursuivi, il faut impérativement surveiller de très près l’évolution de certains indicateurs économiques afin de rester sur une trajectoire de reprise. Ainsi, selon lui, compte tenu de l’ouverture de Maurice sur l’extérieur, le niveau des importations de biens et services sera un des facteurs déterminants de notre évolution économique à court et moyen termes. Or, les indications sont que les exportations ne progresseraient que de 4 % en 2014 contre 4,4 % en 2013. L’économiste s’attend dont à une amplification du déficit de la balance des comptes courants et estime que le pays court le risque d’une dépréciation forcée de sa monnaie et une baisse des investissements directs étrangers.
La dégradation du climat des affaires au premier trimestre 2014 reflète, par ailleurs, une « morosité manifeste », a-t-il fait ressortir. « Pour avoir une forte amélioration de notre performance économique, il faut impérativement renverser la tendance négative du baromètre de confiance des opérateurs économiques », affirme M. Padayachy. Ce dernier a fait état du taux décroissant de l’investissement dans le pays (de 26 % en 2009 à 21,2 % en 2013) et annonce une baisse moyenne de 2 % de l’investissement privé en 2014 après le repli de 3 % noté en 2013. Quant au secteur public, la hausse de ses investissements (environ Rs 18 milliards) est jugée minime par rapport au montant engagé en 2013. Pour 2014, la MCCI s’attend à ce que le taux d’investissement soit d’environ 20,5 %, ce qui constituerait une baisse de 0,7 point par rapport au taux enregistré l’année précédente.
La MCCI considère que des mesures conjoncturelles pour faire repartir l’investissement sont primordiales. Renganaden Padayachy est d’avis qu’une politique monétaire volontariste et stable de soutien à l’investissement et à la croissance est primordiale. Parallèlement, la situation actuelle requiert une politique budgétaire de relance de la consommation. Selon les projections de la MCCI, le taux de croissance de la consommation attendu pour cette année serait de 2,5 % après une hausse de 2,6 % en 2013. « Cette timide reprise de la consommation ne serait pas en mesure de permettre la mise en place d’un cercle vertueux de redémarrage généralisé de la croissance économique à Maurice dès 2014 ».
Se référant ensuite à l’évolution d’autres indicateurs économiques, la MCCI considère que la persistance d’un écart de production négatif à Maurice limite les risques inflationnistes. La Chambre prévoit en conséquence que le taux d’inflation tournerait autour de 4 % en 2014 par rapport à 3,5 % en 2013 et qualifie le taux 2014 de « raisonnable pour un pays en transition ». L’inflation est plutôt bien maîtrisée, il faut donc se concentrer sur la croissance effective de l’économie mauricienne. Une croissance effective contribuerait à faire reculer le chômage dont le taux pour cette année est estimé par la MCCI à 8,2 %.
Par ailleurs, M. Padayachy a fait un survol des taux de croissance anticipés pour les divers secteurs de l’économie mauricienne. La MCCI annonce les prévisions sectorielles suivantes : industrie manufacturière : + 4 % ; services financiers : + 5 % ; commerce : + 2,5 % ; technologie de l’information et de la communication : + 7,5 % ; tourisme : + 2,1 % ; construction : 0 %.

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