MÉDECINS DE L’ÉTAT : Le syndicat des généralistes suggère un examen écrit pour le recrutement

Alors que la polémique autour du récent recrutement de 60 médecins par le ministère de la Santé se poursuit, le nombre de nouveaux médecins sur le marché du travail inquiète les professionnels de la santé. En moins de trois ans, le Medical Council (MC) a en effet enregistré 573 nouveaux généralistes, tandis que plus de 150 à 170 aspirants-médecins ne sont pas loin de terminer leur stage d’internat dans les hôpitaux. De plus, 224 nouveaux diplômés rentrés au pays depuis janvier attendent leur tour pour l’internat. « Il y a environ 450 médecins chômeurs dans le pays », estime le Dr Wassim Ballam, président du syndicat des généralistes de l’État. Ce syndicat suggère un examen écrit et une interview « on record » pour les prochains recrutements de médecins, et ce afin de garantir la transparence dans les procédures de sélection.
« Il n’y a pas de fumée sans feu. Ce n’est pas la première fois qu’il y a contestation par rapport au recrutement du personnel et pour l’octroi des bourses d’études par le ministère de la Santé », dit le Dr Wassim Ballam, président de la Medical Health Officers Association, au sujet des remous autour du recrutement des 60 jeunes médecins sur une base contractuelle. « Depuis trois ans, le syndicat réclame plus de transparence dans les exercices de sélection », affirme-t-il. Ce dernier dit comprendre la frustration des 400 postulants qui sont restés sur la touche. Toutefois, il ne pense pas que l’idée d’une annulation de l’exercice de recrutement « serait une bonne chose », soulignant que les nouvelles recrues sont employées « on a month to month basis ». De fait, selon lui, le ministère de la Santé peut mettre un terme à leur contrat « at any time ». La MHOA anticipe un nombre conséquent de candidatures pour les prochains exercices de recrutements de médecins par le ministère de la Santé et propose alors la tenue d’un examen écrit et, pourquoi pas aussi, l’interview « on record » au cas où la Public Service Commission délègue ses pouvoirs de recrutement au ministère de la Santé. « Ce serait une manière de garantir la transparence dans les procédures de sélection », croit le Dr Ballam.
S’agissant de cette dernière liste de recrues, outre ceux ayant des liens de parenté avec les politiciens au pouvoir, il y a aussi des proches du personnel de la Santé publique et des parents de personnes occupant des postes à responsabilités dans des organismes publics et privés. Mais dans les hôpitaux, des médecins comptant de nombreuses années de métier, et ayant côtoyé des centaines d’internes ces trois dernières années, trouvent « regretable et injuste » le rejet des candidatures des plus anciens, lesquels auraient prouvé, affirment-ils, leurs compétences durant l’internat. « Il y a une grosse frustration parmi ces jeunes qui attendent leur tour depuis plus de deux ans. Et parmi eux se trouvent de très bons éléments. Je les ai vus à l’oeuvre durant leur internat », affirme un spécialiste en poste à l’hôpital du Nord. « Je ne dis pas que les nouvelles recrues ne sont pas compétentes, mais je maintiens qu’il fallait donner priorité aux anciens », poursuit ce médecin de carrière. Selon lui, une « waiting list » a été faite après le dernier recrutement de 90 médecins par la PSC en 2013. Dès lors, il se demande pourquoi le ministère n’a pas « puisé dans cette liste d’attente ».
Selon les recommandations du PRB, ces recrues toucheront une somme de Rs 38 500 comme salaire de base, à laquelle vient notamment s’ajouter une allocation de transport. Leurs rémunérations peuvent même atteindre une somme de Rs 55 000 avec les allocations de “night duty”. Pourtant, la controverse autour de nouvelles recrues ne semble pas affecter les responsables du ministère de la Santé. « On est serein », dit un cadre concerné par ce dossier.
Par ailleurs cette affaire met en lumière une question qui devrait interpeller les autorités de la Santé, à savoir le surnombre de médecins sur le marché du travail. La majorité des 570 nouveaux généralistes ayant obtenu leur “full registration” depuis janvier 2013 n’exercent en effet pas. « Les 400 postulants pour le dernier exercice de recrutement du ministère sont une indication de la situation incertaine des jeunes médecins », dit un chef de département d’un hôpital.
Les responsables du Medical Council (MC) ont à plusieurs reprises, ces dernières années, alerté le ministère de la Santé sur l’augmentation conséquente de nouveaux diplômés en médecine, insistant dès lors sur la nécessité de fixer des critères d’éligibilité pour se lancer dans les études de médecine. Mais ce n’est que depuis deux ans que certaines mesures ont été prises. Le MC a enregistré 119 nouveaux médecins en 2013, 287 en 2014 et 167 depuis le début de cette année. Cet organisme examine en outre ces jours-ci 18 nouvelles demandes de “registration”. Outre la centaine d’internes dans les hôpitaux, on dénombre 224 nouveaux diplômés ayant obtenu, cette année, le “certificate or pre-registration” du MC, signifiant l’autorisation d’entreprendre le stage d’internat. D’après ces données, le pays devrait accueillir un millier de nouveaux médecins durant la période couvrant janvier 2013 à fin 2017.

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