MÉDECINS DE L’ÉTAT : Le ministère maintient le « shift system » pour les généralistes

Le ministre Anwar Husnoo maintient non seulement le principe de « shift system » pour les généralistes, en vigueur depuis un an dans les « casualties », mais il compte aussi l’étendre très bientôt à tous les départements des hôpitaux. Il a discuté hier des derniers détails des propositions du ministère avec les dirigeants de la Medical Health Officers Association, mécontente de la formule en vigueur depuis une année. Le président de ce syndicat parle de « bonne réunion » hier avec le ministre, mais ne veut pas se prononcer sur la formule proposée, préférant attendre la décision de l’assemblée générale spéciale convoquée pour samedi prochain.
Lors d’une réunion qu’il a tenue en début de semaine avec les représentants des trois syndicats des médecins de la fonction publique, le ministre de la Santé a confirmé la décision du gouvernement, d’une part, de maintenir le « shift system » et, de l’autre, de le généraliser à l’ensemble du service hospitalier. Pour y arriver, le ministère s’apprête à recruter pas moins de 300 médecins et, dans la foulée, à revoir le mode du « shift system ». On dénombre actuellement 765 généralistes dans la fonction publique et, avec le prochain recrutement de 320 nouvelles paires de bras, un millier de généralistes seraient de fait concernés par le « shift system » dans un proche avenir. Pour rappel, seul le personnel affecté aux « casualties » est pour l’heure dans ce système, que conteste la MHOA en raison d’une augmentation du nombre d’heures de travail, et ce sans rémunération supplémentaire.
Dans les milieux du ministère, certains officiers affirment que les propositions pour la mise en pratique généralisée du « shift system » que Anwar Husnoo a présentées hier au syndicat des généralistes « sont raisonnables » et pourraient obtenir l’accord des médecins. Interrogé hier à ce sujet, le président de la MHOA ne veut pas faire de commentaires avant que la direction n’en discute avec ses membres. « Il y a des développements majeurs par rapport au “shift system” et nous avons convoqué une assemblée générale spéciale pour communiquer aux membres les propositions du ministère. Il revient à l’assemblée ce jour-là de prendre une décision », dit le Dr Ballam au Mauricien.
Toutefois, les dirigeants de la MHOA disent apprécier « l’attitude positive » d’Anwar Husnoo envers le personnel médical, ajoutant qu’il « témoigne d’une volonté de dialoguer ». Le Dr Ballam poursuit : « Contrairement à son prédécesseur, Anwar Husnoo, depuis qu’il a pris ses fonctions, prône le dialogue et est à l’écoute des doléances des médecins. Nous espérons qu’il gardera cette habitude. »
Pour leur part, les spécialistes de l’État ont obtenu du ministre de la Santé, durant la semaine écoulée, des explications au sujet du critère « reckoning two years of postgraduate specialist qualification » par rapport aux médecins éligibles pour exercer aussi dans le privé. « Cela veut dire que deux ans après l’obtention de son diplôme de spécialiste, un médecin de l’État a le droit de pratiquer dans le privé, à condition bien sûr qu’il soit dûment enregistré auprès du Medical Council dans la catégorie des spécialistes. Il n’y a plus de confusion à présent », dit le Dr Dushyant Purmanan, président de la Government Medical & Dental Officers Association (GMDOA). Auparavant, le spécialiste de l’État pouvait faire une demande pour exercer dans le privé dès qu’il avait complété trois années de service dans la fonction publique.
Le syndicat des spécialistes souligne que le ministre de la Santé – lui-même issu de la profession médicale – est très ferme envers ses confrères s’agissant des règlements pour la « pratique double public-privé ». Pour rappel, les spécialistes de l’État doivent obligatoirement donner priorité aux patients du service public de 9h à 16h et le jour où ils sont de garde. « Le syndicat a informé ses membres des règlements en vigueur pour la double pratique et les a prévenus au sujet des sanctions prévues en cas de non-respect de la loi. À chaque médecin de prendre ses responsabilités », prévient le président de la GMDOA.

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