MEETING DE L’ALLIANCE LEPEP : Je n’ai pas traité une partie de la population de “démon”, a déclaré SAJ

L’Alliance Lepep a tenu un meeting hier rue Saint-Denis, dans la circonscription No 2. A cette occasion, son leader, Sir Anerood Jugnauth (SAJ), a démenti avoir traité la population générale de « démon », soutenant que c’est « complètement faux » ! « À l’époque, nous voulions donner le même statut à la langue hindi et aux autres langues orientales. Mais une poignée de personnes avaient contesté le projet. Or, aujourd’hui, toutes ces langues ont une reconnaissance. J’avais donc dit que ces personnes étaient inspirées par un esprit diabolique. ». Autre moment fort du meeting : les deux hommes de loi de l’Alliance Lepep, à savoir Raouf Gulbul et Anil Gayan, ont mis en garde le public contre « les dangers de la IIe République ».
SAJ a dénoncé le fait qu’à chaque fois que les deux leaders de l’Alliance PTr/MMM s’adressent à la population, ils ne manquent pas de dire qu’il les a traités de « démon ». Ce qui est « complètement faux », selon lui. Il a par ailleurs démenti avoir proféré « des commentaires » sur le Coran. « Le mot “Quran” n’est jamais sorti de ma bouche. J’avais pris un document que l’ambassadeur libyen Al Jaddi avait fait circuler et qui comportait des insultes à l’encontre d’autres religions. Pensez-vous que, dans mon pays, je peux créer une bagarre religieuse ? J’ai dit que ces insultes étaient des insanités. Je n’ai pas fait de commentaire sur le Coran. »
Le leader de l’Alliance Lepep a critiqué le Premier ministre sortant pour ne pas avoir présenté de bilan, et ce alors qu’il est au pouvoir depuis 2005. « Pena nanye pou koze. » Il n’a pas non plus ménagé ses propos à l’égard de Paul Bérenger. « Kan so ban militan pe vire, li dir MSM ki pe fer sa. Zordi, mo espere li trouve tou sa la, se MSM », ironise-t-il. Et de remercier l’ancien leader de l’opposition de l’avoir « fait sortir de la présidence pour servir » le pays. Il enchaîne : « Bérenger, qui défendait la classe des travailleurs autrefois, dit aujourd’hui, quand ceux-ci revendiquent leurs droits, qu’ils en payeront les conséquences. Pouvwar li pankor gagne, li pe menase. » Selon SAJ, « dife lor Bérenger » au No 19. « Oun deza trouv li fer port-a-port ou ? ».
Réagissant sur les commentaires de ses adversaires concernant la réalisation de la promesse de la pension de vieillesse, SAJ devait rassurer les retraités : « En 1983 et 1995, quand la caisse était vide, a-t-on supprimé vos pensions ? Pensez-vous qu’aujourd’hui je tiendrais de fausses promesses ? » Pour SAJ, une « vraie démocratie doit pouvoir primer la méritocratie ». Il poursuit : « Or, il n’y a pas longtemps, quand Ramgoolam est allé sur le samadhi de son père, il a dit que lui, il se sert de son pouvoir pour satisfaire “ses personnes”. Moi, quand je donne ma parole, je l’honore (…) Pandit Sungkur, ki Bérenger pa ti pe koze lor li. Aster-la, kouma dir li amoure. »
Pour le président du Mouvement Liberater (ML), Anil Gayan, le scrutin du 10 décembre déterminera si le pays ira ou non « vers une dictature ». Il a souligné le « danger » d’une telle Constitution. « Alors que le monde entier va vers la réduction du mandat des politiciens, Ramgoolam cherche un mandat de sept ans. Si par malheur il devenait Président, il serait doté d’une immunité totale. » Et de mettre en garde : « Il aura le droit de révoquer le Parlement, de nommer ministres et Premier ministre, ainsi que les fonctionnaires, et ce sans qu’il n’ait à se justifier. » De son côté, Raouf Gulbul, candidat au No 3, a estimé que le projet de IIe République « est un fiasco depuis le début ». Selon lui, grâce à l’amendement de la section I de la Constitution en 1991, quand le pays avait accédé au statut de République, « aucun gouvernement ne saurait changer le régime à Maurice, à moins de gagner 75% de l’électorat » par le biais d’un référendum. « Ou alors que tous les parlementaires votent pour changer la section I de la Constitution. » Et de lancer : « Si quelqu’un a une tendance dictatoriale dans ce pays, on n’acceptera point. »

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