Métier : Des pilotes formés grâce à la Flying Academy de l’Air Mauritius Institute

Le nombre de gens qui voyagent en avion double tous les 15 ans. D’ailleurs, les chiffres confirment un taux de croissance de 5%. Cette augmentation du trafic mondial de passagers se traduit automatiquement par une hausse du nombre d’avions. En 2018, 22 000 avions étaient en opération pour le transport des passagers et d’ici 2037, 37 000 avions additionnels seront nécessaires. Face à cette hausse, 500 000 pilotes seront appelés aux commandes de ces appareils.

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Ces prévisions se présentent comme une aubaine pour la compagnie d’aviation nationale, Air Mauritius. Elle a créé Air Mauritius Institute (AMI) en 2018, sa compagnie subsidiaire pour la formation des métiers de cette industrie. Étant donné la forte demande pour les pilotes, cette compagnie a démarré vendredi matin les opérations de sa Flying Academy dont les locaux se trouvent à la Atal Bihari Vajpayee Tower, à Ébène. Désormais ceux qui veulent obtenir leur licence de pilote pourront suivre leurs cours théoriques à Maurice et de pratique en Afrique du Sud sur une durée de 54 semaines.

« C’est une opportunité pour nous à Maurice étant donné que nous avons des personnes bien formées possédant un Higher School Certificate ou un baccalauréat et pour les jeunes qui s’intéressent aux matières scientifiques », a expliqué le CEO d’Air Mauritius, Somas Appavou, lors d’une présentation sur la formation qui sera offerte par la Flying Academy. Ces cours dont le prix s’élève à Rs 2,6 millions ne sont pas destinés uniquement aux Mauriciens, mais également à ceux de la région et ailleurs. « Il faut qu’on puisse arriver à former les gens de la région pour ce métier », a souligné le CEO, compte tenu du nombre de pilotes dont on aura besoin à l’avenir. Selon Somas Appavou, le prix est compétitif par rapport à d’autres académies où le coût est de Rs 250 000 plus élevé. Au cours de leur formation, les étudiants seront encadrés par des pilotes d’avions commerciaux à Air Mauritius. Pour être éligible pour ce cours, un candidat doit être âgé de 18 ans au moins.

La formation en vue d’obtenir une Airline Transport Pilot Licence est de 54 semaines. La formation est classée en deux phases, soit la première à Maurice pour la partie théorique, s’étalant sur 24 semaines, et la seconde partie en Afrique du Sud pour la pratique. Des écrans ont été spécialement installés dans la salle de formation pour des contacts directs avec la Progress Flight Academy de l’Afrique du Sud. « Nous serons en constante liaison avec eux pour des conférences virtuelles », a expliqué le commandant de bord à Air Mauritius, Punivien Somoo. Les aspirants étudiants devront passer 756 heures à des cours intensifs qui pourraient débuter de 8h30 à midi ou de 8h30 à 16h pour la partie théorique. Pour la partie pratique, 235 heures de vols sont prévues pour l’étudiant. Les examens se feront au centre de formation de l’aviation civile de l’Afrique du Sud. Cette dernière délivrera aussi les licences. Un minimum de six à un maximum de 12 candidats sera retenu.

Par ailleurs, pour évaluer l’étudiant, deux semaines seront consacrées au “Mock Exams” et une semaine de révision complète est prévue avant de passer l’examen en Afrique du Sud. Pendant les six mois de formation, onze modules sont au programme. Les premiers étudiants débuteront leurs cours à partir de septembre. Contrairement aux autres instituts de formation, la Flying Academy s’assurera que les étudiants obtiennent leurs licences car dans certaines institutions de formation, selon lui, des étudiants luttent toujours pour devenir pilote après quatre ans. Pour se démarquer des autres institutions de formation, Somas Appavou dira que l’étudiant restera six mois à Maurice pour la partie théorique. En deuxième lieu, le nombre d’heures par rapport aux autres institutions est supérieur, soit 235 heures contre 185 heures. Et d’ajouter que ce cours offre une “Jet Orientation” de 56 heures. Le pilote étudiant sera appelé à piloter un Airbus 320 sur un simulateur, et cela en haute altitude et comprenant les pertes de vitesse, les turbulences et autres soucis.

Un site Web a été également créé pour AMI. Ce site, selon le commandant Punivien Somoo, sera un outil essentiel pour chaque étudiant qui aspire à devenir pilote d’avion. Ce site Web comprend des icônes tels “Home”, “Training”, Academy”, “Fleet”, “Contact Us” et “Enrolment” pour que les candidats puissent apprendre de ce métier. En ouvrant la page, ils auront accès à l’image d’un avion et du cockpit de l’A350 et l’A330neo. La page Web comprend aussi des avions qui seront utilisés pour l’entraînement des pilotes. Le partenaire pour la partie pratique est Progress Flight Academy qui se trouve à Port Elizabeth en Afrique du Sud. Les avions utilisés seront le Piper Warrior et le Vulcanair. « Ce sont des avions très performants que les étudiants pilotent durant leur formation », a déclaré Punivien Somoo. Le Piper Warrior est un monomoteur alors que le Vulcanair est un bimoteur.

Si certains aspirent à devenir pilotes de ligne, ils ne sont toutefois pas aptes. Pour que l’étudiant développe les atouts nécessaires pour devenir pilote, il sera soumis à des tests très stricts. Pour effectuer ces tests, la Flying Academy a fait l’achat du logiciel Adapt de la compagnie anglaise Symbiotics. Cette entreprise est spécialisée dans la présélection des pilotes. L’entreprise existe depuis 1996. Un test physique sera aussi effectué par des médecins spécialisés de l’aéronautique. Ces tests passés, l’étudiant pourra commencer ses cours.

Une première après 50 ans

L’événement se veut très important pour la compagnie d’aviation nationale qui, après 50 ans, se lance dans la formation des métiers de l’aviation. « C’est un jalon important dans notre parcours vers notre ouverture sur le monde », a soutenu Prem Sewpaul, responsable de la communication à MK. Depuis le premier jet qu’Air Mauritius a possédé, soit le Boeing 707 et le 747, Maurice a pu se placer sur la carte mondiale. « En même temps, cela a permis à des milliers de jeunes de faire carrière dans le domaine de l’aviation. » Et d’ajouter que le métier de pilote fait rêver des milliers de jeunes à Maurice et ailleurs. Aujourd’hui, ce projet donne à ces jeunes la possibilité de réaliser ce rêve. L’ouverture d’AMI a été le plan de Somas Appavou depuis qu’il est aux commandes d’Air Mauritius.

Il est à noter que 200 pilotes travaillent à Air Mauritius. Selon Somas Appavou, plus de la moitié de ce nombre sont des Mauriciens. « À l’avenir, nous aurons besoin de plus 200 pilotes et nous donnons l’opportunité à nos jeunes de s’inscrire à cette école et de se former », a déclaré le CEO. Pour lui, cet institut pourra réaliser le rêve de plusieurs jeunes.

Faut-il avoir cette passion d’enfance pour devenir pilote ? Le commandant Punivein Somoo n’y croit pas. Si pour lui, être pilote était un rêve d’enfant, il a dit connaître d’autres qui ont eu le désir d’embrasser ce métier durant leur adolescence. S’agissant de l’âge, il confie « qu’il n’y a pas d’âge pour apprendre à piloter » et que « si la personne aime, elle réussira ». Le commandant Punivien Somoo, qui a atteint sa 31e année en tant que pilote, fait part que la vision de cette institution est très claire. « Étant donné la grande demande pour les pilotes dans l’aviation commerciale, notre but est d’apporter notre contribution pour l’entraînement des pilotes et de pouvoir nous adapter à cette demande qui augmente », a-t-il dit. Et d’ajouter que le métier de pilote a évolué au fil des années, ce dernier ayant aussi un rôle de manager car il doit gérer l’avion.

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