Métro, boulot… gros mots !

Et de bien gros maux, aussi. C’est bien ce qui semble nous pendre au nez, pour cette rentrée 2020, avec la reprise des classes, d’une part, et du travail qui reprend à la normale après la quinzaine des fêtes de fin d’année, et tout cela conjugué au Metro-Express qui opérera de manière officielle, payante et aux côtés des hordes de voitures, de motos, de bus et de camions qui sillonneront nos routes. Surtout, d’ailleurs, celles des villes-sœurs, où la situation n’est pas que chaotique mais vire carrément au cauchemar !

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Alors, soyons de bon conseil : armons-nous d’une patience d’ange, en ces temps de canicule, faisons également le plein de bouteilles d’eau qu’on avalera ou qu’on s’aspergera à grandes rasades, pour pas que la température ne monte trop vite, qu’on s’enflamme, au quart de tour, et qu’on se mette soit à vociférer — et c’est le moindre mal — voire taper sur les uns et les autres. Souvenons-nous du triste épisode Bradley Vincent dans les embouteillages…

Quitte à ce que l’on soit traité d’anti-patriote parce qu’on a, dès le départ, pris une position tranchée, à savoir que Maurice n’avait aucun besoin urgent du Metro-Express, l’on répétera, pour la énième fois, que l’argent et l’eau de nos réservoirs ainsi que d’autres réserves englouties dans ce projet auraient pu être adéquatement utilisés autrement.

Pourquoi pas dans la réfection de ces longères de Baie du Tombeau qui sont fréquemment la proie des flammes et qui sont loin d’être des logements salubres pour des enfants, par exemple ? Pourquoi ne pas avoir injecté ces sommes astronomiques dans des projets de société qui auraient aidé d’innombrables familles à ne plus vivre sur le seuil de la pauvreté ? Est-ce parce que qui dit investissement dans des projets sociaux, implique qu’il faut ponctionner l’économie, et par incidence, revoir à la baisse les gros salaires ? Et là, ça risque de faire plutôt mal…

Pourquoi ne pas investir dans des programmes destinés à contrer les effets du changement climatique ? C’est bien, les grands discours des nouveaux occupants des maroquins, mais dans l’action, que dalle ? Quand se réveillera-t-on ? Quand il sera trop tard et qu’on trouvera la parade classique : « pa mwa sa, zot sa » ? Pourquoi ne pas avoir investi dans le dessalement de l’eau de mer, afin que toute la population ait de l’eau 24/7, tel que promis par ce même gouvernement, moins sa flopée de récents transfuges, en décembre 2014 ? Sur ce point, Rodrigues, notre petite sœur, nous donne un sérieux coup de rotin !

Mais que nenni ! Ici, nos dirigeants savent tellement tout et mieux que quiconque, qu’ils sont devenus maîtres en l’art de jouer à l’autruche. Dimanche 22 décembre, lors de la fastueuse inauguration du Metro-Express, alors que le tram était en marche, une consœur a fait une chute. Cependant, le ministre concerné, quand il a été interrogé, a royalement balayé la question d’un revers de main, cavalier et indifférent : « je n’ai vu personne tomber dans le métro »… Son autre collègue, qui a lui aussi rejoint le wagon Soleil lors des dernières législatives s’est, pour sa part, fendu, en cette fin de semaine, d’un laïus on ne peut plus pompeux, faux cul, indigne et insipide, appelant les habitants de la région de Curepipe, à « faire preuve de patience : la lumière est au bout du tunnel, quand vous verrez ce beau métro…», en vue du démarrage en janvier prochain, des travaux pour cette portion du trajet du Metro-Express, qui a déjà commencé à causer pas mal de dégâts tant sur le plan de l’environnement qu’infrastructurel. Ces nouveaux venus de L’Alliance Morisien, anciens « plus mauves que nous, tu meurs », font, ces derniers temps preuve d’un tel zèle qu’on se demande s’il faut en rire ou s’enrager. Sans vouloir jouer les oiseaux de mauvais augure, la rentrée 2020 fera, hélas !, mal. Dans plusieurs sens du terme.  Parce qu’aux problèmes d’infrastructures viendront aussi s’ajouter des soucis économiques, financiers et émotionnels. Le bouchon risque de sauter facilement…

Husna RAMJANALLY

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