MEURTRE D’UNE SEPTUAGÉNAIRE – GEORGES DÉSIRÉ LAVAL JACQUES : « Si mo pa ti touy li, li ti pou denons mwa »

La Cour d’assises a entendu hier le procès intenté à Georges Désiré Laval Jacques, un sans domicile fixe, pour le meurtre de Murielle Ducray en 2012. Il avait décidé de tuer cette habitante de Beau-Bassin quand cette dernière avait refusé de lui payer Rs 300 pour le travail de jardinage qu’il avait l’habitude de faire chez elle. Le Main Inquiring Officer, le DI Seebaruth, est revenu hier sur la déposition de l’accusé à la police. Georges Désiré Laval avait concédé qu’au moment des faits, il avait déjà pris sa décision de tuer la vieille dame. « Mo kone pa ti pou kav zis menas li, si mo pa ti touy li, li ti pou denons mwa ».
Georges Désiré Laval Jacques a plaidé coupable sous une charge de Wounds and blows causing death without intention to kill. Cinq témoins ont été appelés pour le procès. Le corps en état de décomposition avancée de Murielle Ducray, alors âgée de 76 ans, avait été découvert quelques jours après sa mort, pieds et poings ligotés, dans son lit à son domicile se situant à l’angle des rues Auguste Toussaint et Louis Bastien Silva au Morcellement Avrillon, Beau-Bassin. L’enquête policière, qui avait dans un premier temps privilégié la thèse d’un vol qui aurait mal tourné, avait finalement débouché sur l’arrestation de plusieurs personnes, dont le jardinier de la victime. Ce dernier était finalement passé aux aveux. Il avait raconté à la police qu’il travaillait depuis quelque temps chez la septuagénaire et qu’il avait débarqué chez elle ce jour-là pour toucher son dû. Mais Murielle Ducray lui aurait fait comprendre qu’elle n’avait pas en sa possession le montant requis et lui aurait demandé de revenir un autre jour. La victime lui aurait même expliqué qu’elle attendait le retour de son fils au pays afin de pouvoir le payer. Georges Désiré Laval Jacques avait alors soutenu avoir été pris d’une soudaine colère en apprenant qu’il ne serait pas payé tout de suite. Alors qu’il se trouvait près de la porte de la cuisine, il avait appuyé sa main contre la bouche de la septuagénaire, laquelle serait par la suite tombée. Il aurait ensuite utilisé une chemise qu’il avait en sa possession pour l’étouffer. Plus tard, il devait envelopper le corps de Murielle Ducray dans une couverture avant de le placer dans le lit. À la police, il avait expliqué avoir vérifié à plusieurs reprises que la vieille dame était morte de peur qu’elle ne le dénonce. « Mo kone pa ti pou kav zis menas li, si mo pa ti touy li, li ti pou denons mwa », avait-il avoué. Le jardinier a ensuite fait main basse sur une somme de Rs 1 500 et les bijoux de la victime.
L’accusé a présenté ses excuses hier en Cour disant regretter son acte. « Si li ti pey mwa sa zour-la, li pa ti zour mwa, mo pa ti pou touy li ek mo ti pou ankor pe travay ». Si son homme de loi Me Yousouf Azaree a demandé à la Cour de prendre en considération le fait qu’il avait plaidé coupable, exprimé des remords et coopéré avec la police durant l’enquête, la poursuite menée par Me Roshan Santokee a plaidé pour une lourde peine d’emprisonnement. Me Santokee a demandé à la Cour de prendre en compte l’âge de la victime et le fait qu’elle était une personne vulnérable qui vivait seule. Faisant état du casier judiciaire bien chargé de l’accusé, Me Santokee a fait ressortir que c’est une personne qui a passé beaucoup de temps derrière les barreaux. « He showed no remorse or pity during that fatal act. He took her life for an insult. A long term penal servitude would be more beneficial to him », a insisté la poursuite. Le juge Benjamin Marie Joseph a réservé son jugement.

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