Meurtre de Joyce Reva : Un témoin : « Linn plonz latet fam la dan delo ek larg li lor sali »

« Mo ti pe gete ki pe arive a traver enn trou andan lakaz. Mo trouv boug-la ti pe bat fam-la », poursuit-il

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Le récidiviste Rodney Rambhujun avait purgé trois ans de prison pour l’agression mortelle d’un jeune à la gare Jan Palach en 2005

La Criminal Investigation Division (CID) de Curepipe a écouté cinq témoins vendredi pour essayer de comprendre ce qui s’est produit dans la nuit de jeudi où Joyce Reva (32 ans) a été tuée. Son compagnon Rodney Rambhujun (36 ans) a affirmé qu’il avait agressé la victime, avançant qu’elle a glissé pour finalement tomber dans un récipient d’eau la tête en avant. Cependant, la version d’un témoin, qui a assisté à la scène, est venue contredire la déclaration du présumé meurtrier : « Linn plonz latet fam-la dan delo ek larg li lor sali ».

Un dénommé Ashley, l’un des cinq témoins ayant participé dans une reconstitution des faits hier, a déclaré aux enquêteurs que quelques personnes, dont la victime et lui, habitent une vieille maison en bois à  Cité-Pitot dont le propriétaire est inconnu. Le voisinage avance, pour sa part, que « des personnes peu recommandables font le va-et-vient à l’intérieur pour se saouler et se droguer ». Au moment du drame, au moins cinq personnes étaient présentes. Selon Ashley, le couple était sous l’influence de l’alcool quand une dispute a éclaté. Joyce Reva et Rodney Rambhujun sont sortis. « Mo ti pe gete ki pe arive a traver enn trou andan lakaz. Mo trouv boug-la ti pe bat fam-la ». Mais, personne n’est intervenu car selon les cinq témoins, « zot ti abitie gagn lager ». À un moment donné, Ashley affirme que le suspect « inn plonz latet fam-la dan delo ek larg li lor sali ». Selon lui, ce n’est pas la première fois que le trentenaire plonge la tête de sa compagne dans un récipient d’eau. Mais après l’acte de jeudi soir, la victime est demeurée inconsciente. Ashley est sorti de la maison pour s’enquérir de l’état de Joyce Reva et devait appeler les autres. Entretemps, le suspect a quitté les lieux. Les cinq suspects ont tout d’abord mis la trentenaire sur un vieux canapé pour la secouer, pensant qu’elle était toujours en vie. Comme elle ne s’est pas réveillée, ils l’ont emmené sur un lit où ils ont changé ses vêtements mouillés avant d’alerter la police. C’est à l’hôpital Victoria à Candos qu’un médecin a certifié son décès. L’autopsie pratiquée vendredi a conclu ce décès à une « asphyxia by drowning ».

Entretemps, la Criminal Investigation Division (CID) de Curepipe a appréhendé Rodney Rambhujun, qui a avoué l’agression, niant néanmoins avoir étouffé sa compagne. Le suspect demeure en détention préventive après sa comparution au tribunal de Curepipe hier où une accusation provisoire de meurtre a été retenue contre lui.

Rodney Rambhujun n’en est pas à son premier démêlé avec la police; il a déjà été condamné dans une affaire de meurtre qui remonte à novembre 2005. Faisant partie d’un groupe de jeunes délinquants à l’époque, ils avaient abordé Maduressen Sellamuthu (24 ans) à la gare Ian Palach le 26 novembre 2005 pour lui demander une cigarette. La victime leur a donné une, puis deux cigarettes. Étant seul, le jeune homme avait tenté de les semer. Mais, ils l’ont rattrapé avant de le passer à tabac pour lui voler son argent. Puis, ils l’ont abandonné sur la gare pour se rendre dans une discothèque et s’amuser. Grièvement blessé, Maduressen Sellamuthu avait rendu l’âme après 12 jours passés à l’hôpital. Rodney Rambhujun avait plaidé coupable lors de son procès en Cour intermédiaire où il était poursuivi pour coups et blessures sans intention de tuer. Il avait allégué que ce n’était pas lui qui avait porté le coup fatal. Il avait été condamné à trois ans de prison en mai 2012 alors que ses acolytes avaient écopé d’une peine plus lourde.

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