MEURTRE DE DOORIAN ELLAPEN : Charge d’assassinat rayée contre Rishi Nalhung

Le Directeur des Poursuites Publiques (DPP) a décidé de rayer les charges contre Rishi Nalhung après que Sanjeev Doorgachurn a déclaré lors de son procès devant les Assises qu’il était le seul à avoir mortellement agressé Doorian Ellapen le 10 février 2008. Les deux étaient poursuivis dans le cadre de ce meurtre qui avait pour toile de fond une affaire de vol de barres de fer. Sanjeev Doorgachurn a été condamné, le 13 février, à 38 ans de prison alors que son ami est aujourd’hui un homme libre.
Lors de sa comparution en Cour vendredi, la représentante du DPP, Me Sohana Naidoo, a informé le juge Benjamin Marie-Joseph de la décision de ne plus poursuivre Rishi Nalhung, en détention depuis 2008, son ami Sanjeev Doorgachurn l’ayant disculpé lors du procès. Ce dernier, qui avait plaidé coupable d’une charge réduite de « manslaughter », avait déclaré que le jour des faits, il se trouvait en compagnie de son ami Rishi Nalhung lorsqu’ils avaient décidé de ramasser des vieilles ferrailles et de les vendre pour « tras enn lavi ». S’introduisant dans une cour, ils étaient tombés nez à nez avec le propriétaire qui rentrait à moto. Selon l’accusé, celui-ci l’avait insulté et menacé de rapporter le cas à la police. L’accusé n’avait pas aimé ces propos et aurait lancé à son complice qu’il fallait « touy li pou pa al gard ». À ce moment, il avait pris le casque de la victime et l’avait frappé à plusieurs reprises. Celui-ci ne respirant plus, les deux hommes auraient dissimulé le corps sous une rampe.
Dans une deuxième déclaration, Sanjeev Doorgachurn avait soutenu qu’il avait agressé mortellement la victime par vengeance, car ce dernier les avait rapportés à la police pour vol de cabris et de ferrailles. Dans cette version, l’accusé et son ami auraient attendu que Doorian Ellapen rentre chez lui pour le prendre par surprise. Les deux hommes auraient alors utilisé des pierres pour le frapper au visage. Le chef du département médico-légal, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, avait attribué le décès de la victime à une fracture du crâne. Appelé à déposer sous serment, Sanjeev Doorgachurn avait dit regretter ce qui s’était passé. « Ti pe ramas feray pouri akoz pa ti pe gagn travay. Mo pa ti kone Ellapen so lakour sa. Mo sagrin boukou ki monn bat dimounn la, mo pa ti bizin fer sa ».
Dans son réquisitoire, Me Sohana Naidoo avait réclamé une peine d’emprisonnement de 45 ans pour Sanjeev Doorgachurn en fonction du degré de violence utilisé et des multiples blessures constatées lors de l’autopsie. L’homme de loi avait ajouté que l’accusé comptait plusieurs condamnations dans le passé, dont une pour coups et blessures causant la mort, pour laquelle il avait passé dix ans en cellule. Me Steven Sohoboa, l’avocat de l’accusé, avait quant à lui rappelé que l’accusé avait plaidé coupable et fait part de ses remords en cour. De plus, celui-ci aurait plusieurs frères et soeurs, perdu ses deux parents et n’aurait jamais trouvé sa place dans la société. « I take a serious view of the fact that there was a violent attack on a vulnerable old man which resulted to death. For the reasons given above, I consider that the accused deserves a long custodial sentence », avait souligné le juge.

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