MEURTRE DE SA COUSINE—SERGE JEAN: « Mo’nn touy li parski li pa ti sinser ar mwa »

Le procès intenté au Rodriguais Serge Jean pour le meurtre de sa petite amie Veronica Milazar, qui était également sa cousine, a été entendu devant les Assises ce matin. Serge Jean a plaidé coupable sous une charge réduite de « wounds and blows causing death without intention to kill ». Quatre témoins ont été appelés dans le cadre du procès, dont les policiers ayant enquêté sur cette affaire. L’accusé avait, dans sa déposition à la police, avoué avoir tué sa cousine car cette dernière le trompait avec d’autres hommes. « Mo’nn touy li paski li pa ti sinser ar mwa. Li ti ofans mwa », avait-il déclaré à son arrestation.
C’est Me Nadeem Hyderkhan qui a été commis d’office pour défendre Serge Jean. L’accusé a plaidé coupable sous une charge réduite de « wounds and blows causing death without intention to kill », étant initialement poursuivi sous une accusation de « manslaughter ». Le procès est présidé par le juge Benjamin Marie-Joseph. À la barre des témoins, le PS Collet a produit les quatre dépositions de l’accusé enregistrées le 10 mai 2010.
L’affaire remonte au 8 mai 2010. Serge Jean, 21 ans, maçon de son état et habitant Mont-du-Sable, Rodrigues, entretenait une relation amoureuse avec sa cousine Veronica Milazar, 17 ans. Leurs parents n’étaient pas au courant de leur liaison bien que le cousin habitât souvent chez la victime. Le jour du drame, en rentrant du travail, Serge Jean devait constater que Veronica Milazar s’était préparée pour sortir. « Kan mo’nn demann li kot li pe ale, li’nn dir mwa li pe al bal », avait-il raconté à la police. Le maçon n’aurait pas aimé que sa petite amie sorte sans sa permission et qu’elle aille danser avec d’autres hommes. Il l’aurait alors suivie à motocyclette.
Plus tard, une dispute avait éclaté après que la victime eut refusé d’avoir des relations sexuelles avec Serge Jean. « Sa pa’nn fer mwa plezir e mo’nn dir li retourn mwa mo portab, li’nn ofans mwa », devait-il relater. Se sentant « humilié », Serge Jean aurait commencé à frapper la jeune fille à coups de casque de motocyclette. Veronica Milazar avait fini par s’écrouler et Serge Jean l’aurait alors traînée jusque dans un ravin pour dissimuler son corps.
Dans sa première déposition à la police, il avait raconté avoir abandonné la jeune fille dans les pâturages la croyant morte. Il était par la suite rentré chez lui et avait avalé de l’eau de javel car il voulait mettre fin à ses jours. Serge Jean avait été admis à l’hôpital. Par la suite, le maçon s’était rétracté et avait avoué à la police que lorsqu’il avait traîné la victime et avait remarqué qu’elle n’était pas morte, il l’avait étranglée.
Le lendemain, ce sont des enfants qui ont retrouvé la victime, gisant dans une mare de sang et à moitié nue à quelques mètres de la route principale de la localité. À leur arrivée, les policiers ont constaté que l’adolescente, blessée à plusieurs endroits, respirait toujours. Emmenée à l’hôpital de La Ferme, Veronica Milazar avait rendu l’âme quelques heures plus tard. Serge Jean avait entre-temps avoué à la police avoir tué la jeune fille par jalousie.
En Cour hier, il a une fois de plus soutenu qu’il s’était laissé emporter par la colère car il ne pouvait plus supporter que la jeune femme le trompe. « Mo ti deza koz ar li, dir li seki li fer pa bon. Me li’nn ofans mwa. Mo demann exkiz, si mo ti kone li touzour vivan sa zour-la, mo ti pou amenn li lopital », a déclaré Serge Jean. Lors de sa plaidoirie, la poursuite s’est attardée sur la violence de ce crime, faisant ressortir que Veronica Milazar est décédée à la suite de multiples blessures à la tête et que l’accusé avait continué à la frapper quand il a remarqué qu’elle respirait toujours. Le juge Benjamin Marie Joseph fera connaître la sentence le 26 juillet.

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